60 % des mères reçues à l’hôpital de Muhima se présentent avec des problèmes

« Des mères viennent accoucher alors que l’enfant est déjà mort dans leurs seins, suite à des médicamentes pris. Ou c’est une employée domestique qui arrive tard parce qu’elle a caché sa grossesse », a indiqué le Directeur de l’hôpital de Muhima, Dr Blaise Uhagaze, en expliquant les causes des décès liés à la naissance que rapporte ces derniers jours la presse du pays.

Il a relevé que 9 % des enfants qui naissent à l’hôpital souffrent d’une détresse respiratoire, ou sont des prématurés.  Autant dire que le pourcentage de personnes qui respectent les recommandations est limité. Raison pour laquelle l’hôpital interpelle les médias à collaborer pour une sensibilisation accrue en faveur des soins de la mère et de l’enfant, conformément aux Objectifs de Développement du Millénaire (ODM).

Dr Uhagaze a déploré l’insuffisance des couveuses pour les enfants nés prématurés et qui pèsent autour de 1,100kg. Pour faire face à cette lacune, l’hôpital de Muhima a initié la méthode kangourou qui consiste à ce que la mère garde l’enfant serré contre son corps au niveau du ventre, sans un habit qui les sépare.

Cette méthode permet au prématuré de gagner entre 50 et 100 grammes de poids par jour, surtout quand la mère parvient à obtenir de la bouillie au quotidien.

« Nous recourons à des méthodes moins coûteuses, mais efficaces. Car, nous n’avons pas les capacités des hôpitaux de haut standing comme l’hôpital Roi Fayçal », a-t-il poursuivi.

Le Directeur de l’hôpital Muhima a rappelé  que les services de planification familiale (PF) sont assimilés à 50 %. Un homme et une femme servent de conseillers en PF dans chaque village ou umudugudu.

Par ailleurs, il a ajouté que les cas de mères retenues à l’hôpital pour n’avoir pas remboursé les frais d’hospitalisation n’existent plus. Tout simplement parce que tous les patients sont affiliés aux mutuelles de santé.

Dr Uhagaze a enfin souligné que la mortalité infantile et maternelle a été réduite de 400 % de 2006 à 2008. Ce qui constitue un progrès fort substantiel et qui fait de Muhima un hôpital de référence. (Fin)