By André Gakwaya;
Kigali: Le 1er Congrès du Réseau International des Femmes Avocates (RIFAV) qui se tient à Kigali les 14 et 15 Août vise à supprimer les entraves qui empêchent la Femme Avocate d’œuvrer librement dans sa profession, selon la Secrétaire Exécutive du Conseil National de la Femme, Jacqueline Kamanzi, qui représentait le Ministre du Genre.
«Ce 1er Congrès de RIFAV veut faire enregistrer RIFAV au Rwanda. Il vient que les femmes échangent sur les entraves à leur profession. Surtout que dans certains pays, l’employeur préfère engager l’homme sous prétexte que la femme est retenue par de congés de maternité et autres invocations. La femme avocate est confrontée à des situations de peur et d’inégalité du genre dans certains pays. Ce sont des choses qui n’existent au Rwanda, pays qui peut inspirer RIFAV sur bien de points », a-t-elle indiqué.
Elle a rappelé qu’un grand nombre de femmes avocates est utile dans la profession surtout que les femmes sont portées naturellement à défendre la cause du droit et de la justice.
«Nous voulons faire entrer plus de femmes dans cette profession. Elles défendent mieux les dossiers liés à la famille et aux droits des enfants. Pour le moment, le 1er Congrès est entrain d’affiner ses statuts pour une meilleure harmonisation. Mais l’important est que cessent les préjugés à l’égard de la femme qui doit cesser d’être perçue comme un objet. Nous voulons que le principe d’égalité homme-femme soit une réalité. Nous voulons promouvoir le leadership féminin dans la profession d’avocat et dans la société civile. Le Rwanda a mis ces priorités dans tous ses programmes de la Vison 2020 et NST1 ou Plan Stratégique de Transformation du pays. Aujourd’hui, les femmes représentent 61,3 % au Parlement, 50 % au Gouvernement, 50 % dans les cours et tribunaux, 50 % dans les médiateurs locaux. L’on évite la victimisation de la femme. 44 centres de lutte contre la violence basée sur le genre ou one stop centres dans le pays opèrent 24 h sur 24 h et offrent des services de suivi médical, de psychothérapie et d’assistance médico-légale. Au niveau du maintien de la paix et sécurité dans le monde, la femme rwandaise est présente dans la résolution des conflits au Soudan du Sud, Mali, RCA et Haïti », a informé Kamanzi.
Elle a déploré la persistance des différences religieuses et culturelles, ainsi que la pauvreté et l’ignorance qui demeurent des contraintes majeures. Mais elle demeure confiante que RIFAV construira les compétences et les capacités de la femme avocate. En guise de conclusion, elle a cité le Président Kagame : « Personne ne profite quand les femmes sont exclues. Nous devons pour cela changer à la fois les lois et les mentalité ».
Pour Sylvie Mouyecket, Bâtonnier de Pointe Noire au Congo, la création de RIFAV à Bujumbura il y a une année, le Rwanda demeure un modèle à suivre pour RIFAV.
«La femme avocate dans d’autres pays quitte ce métier suite à une série d’entraves liées à l’incompréhension par son mari et l’entourage, la difficulté de création d’une clientèle, la discrimination professionnelle. Il faut descendre dans les écoles et encourager les filles à adhérer au métier d’avocat. Il faut accepter de trimer dur et refuser cette positon de vulnérabilité », a-t-il confié.
Pour le Bâtonnier du Rwanda, Julien Kavarugamba, les femmes avocates du Rwanda atteignent le nombre de 280 sur un total de 1200 avocats.
«Ce chiffre est en croissance et montre que le Rwanda a priorisé l’autonomisation de la femme et l’égalité des genres dans ses politiques et ses lois, notamment pour la succession et l’accès à la terre, comme élément de la transformation du pays. Notre objectif est de soutenir cette participation de la femme», a-t-il souligné.
Il a déploré que dans d’autres Barreaux des autres pays, on ne compte que 20, 30 et même 6 femmes avocates. Le Rwanda est prêt à servir de bon exemple pour changer cet état de choses.
Mme Céline du Barreau du Rwanda présente RIFAV comme un réseau qui milite pour la visibilité de l’efficacité de la femme avocate par son professionnalisme, et qui mérite en conséquence d’être représentée à tous les échelons du pouvoir.
Notons que les 200 participantes viennent des pays francophones comme la RDC, le Cameroun, Burundi, Côte d’Ivoire, Belgique, Bénin, Djibouti, Congo Brazzaville, Burkina Faso, France, Guadeloupe, Sénégal, Rwanda (Fin)