APAC 2022 : La gestion déléguée qui demande la représentativité des communautés est un bon modèle de gestion des aires protégées

La gestion déléguée qui demande la représentativité des communautés est un bon modèle de gestion des aires protégés, car il s’agit ici d’une visibilité de la gouvernance et de l’équité qui suppose une approche participative à partir de la base, selon Phil Franks, chercheur principal à l’Institut International pour l’Environnement et le Développement d’Edimburg au Royaume Uni.

Il a tenu ces propos alors qu’il faisait la conclusion et tirait sur les recommandations à partir du panel qui s’est penché sur la diversité de la gouvernance au niveau des aires protégées lors d’un Congrès africain qui se tient à Kigali du 18 au 23 Juillet 2022. 

Il a cité quatre types de gourance des aires protégées, à savoir une gouvernance étatique, celle du secteur privé, celle communautaire ou encore une gouvernance déléguée. 

La gouvernance communautaire comme celle du Madagascar présentée par Rio Heriniaina de l’ONG Guide of Andasibe est un système de cogestion de tous les aires protégées. Mais parfois ce modèle une marche pas pour diverses raisons qu’il faut toujours analyser.

« La gouvernance déléguée ou partagée comme celle qui prévaut au Nord de la Tanzanie dans la cadre de l’Ujamaa est plus intéressante. C’est la gestion communautaire des ressources ou la gouvernance partagée. Seulement la terre n’appartient pas aux communautés, parfois le modèle ne marche pas. Le gouvernement s’est retiré l’on doit considérer ici plusieurs leçons. L’autorité doit rester au niveau des peuples comme en Afrique du Sud ou dans le système Ujamaa », a-t-il ajouté.

Les communautés doivent changer les dynamiques de pouvoir. En Afrique du Sud, ce sont les ONG qui ont créé des conditions exigeantes, et ce sont des initiatives qui ne sont pas menées par les communautés locales. Il faut des outils pour cela afin de réaliser une évaluation sur le terrain. Au Kenya par exemple, certains systèmes de gestion sont équitables, pendant que d’autres ne le sont pas.

« Si les dynamiques de pouvoir ne sont pas en faveur des communautés locales, il faut considérer des choses simples, éviter le langage universitaire, voir les liens entre les types de gouvernance. Souvent, il y a des zones d’ombres selon des intérêts. Il faut pouvoir évaluer la réalité sur terrain. Si quelqu’un donne $ 40 millions pour réaliser certaines activités, l’on doit faire le suivi des initiatives qui ont été élaborées grâce à ces fonds », a souligné Franks.

Pour Edouard Loure Ole Parmelo, coordinateur d’une ONG communautaire Ujamaa au Nord de la Tanzanie, les communautés pratiquent la conservation par nature. Seulement, il faut pour cela des renforcements des capacités, donner l’appui nécessaire pour assurer la conservation. On peut avoir des modèles qui marchent. Puis les autorités viennent et imposent des modèles qui détruisent ce qui était en place.

C’est dire qu’il est important d’être prudent, voir si les acteurs impliqués sont représentés, si le respect des droits est assuré. Lors de l’évaluation qui n’est pas facile et qui peut se faire après trois ans, l’on devrait montrer véritablement ce qui se passe, s’il y a un impact économique sur les populations.

Encore une fois, notons que pour mesurer la gouvernance, il y a un coût qui doit être accepté.

Dans l’évaluation de la gouvernance démocratique et des droits, il s’impose de procéder à la résolution des conflits que l’on doit aussi évaluer. (Fin)