Au moins 5 morts lors de nouvelles manifestations contre la MONUSCO

Les manifestations contre la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) se sont poursuivies ce mardi 26 juillet dans les grandes villes du Nord-Kivu. 

Sur son compte Twitter, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a annoncé un bilan d’« au moins 5 morts, une cinquantaine des blessés ».

Au deuxième jour des manifestations contre la présence de la MONUSCO en RDC, des locaux de la MONUSCO ont été attaqués puis pillés à Goma au Nord-Kivu, ce mardi. Les activités socioéconomiques restent encore paralysées ce mardi matin dans la ville de Goma.

D’après la Radio Okapi parrainée par l’ONU qui livre cette information, plusieurs artères de la voirie urbaine sont encore barricadées par des jeunes manifestants.

Après une nuit relativement calme, aux environs de 5 heures du matin, les manifestations ont encore repris. Les jeunes qui ont afflué sur plusieurs coins de la ville se sont attaqués à certaines bases de la MONUSCO. 

C’est notamment celle des casques bleus communément appelé TMK et aussi la base logistique de la MONUSCO située sur un site de la RVA (Régie des Voies Aériennes). 

Au niveau de TMK, la base a été vandalisée, le portail a été cassé et les manifestants ont pillé et emporté tout ce qui pouvait tomber entre leurs mains. Des lits, matelas, armoires, frigos et autres biens ont été emportés. Plusieurs tirs ont été entendus dans la zone, ce qui a créé la panique au sein de la population riveraine. 

 D’autres manifestants se sont rassemblés au quartier général Lava Site au centre-ville, avec la ferme intention de forcer l’entrée, en dépit d’un déploiement important des militaires et de la police tout autour pour tenter de les en empêcher.

La situation dans la ville reste tendue. La circulation est au ralenti. Les rues sont barricadées de pierres et des morceaux de bois sur l’axe Katindo, Majengo, UNIGOM. Ce qui paralyse les activités socioéconomiques au deuxième jour de ces manifestations ce mardi.

Des altercations fréquentes entre les forces de l’ordre et les manifestants ont déjà causé plusieurs blessés à travers la ville, affirment des sources locales. 

Situation tendue à Butembo

A Butembo, la situation reste tendue depuis 9 heures locales. Des manifestations sont organisées devant les installations de la MONUSCO au quartier Kambali dans la commune de Vulamba. Plusieurs coups de feux sont tirés pour empêcher les manifestants d’accéder dans les installations de la MONUSCO.

Tout a commencé au stade Andrée Van Vel, ancien Matokeko, où la société civile forces vives de Butembo devait organiser un culte œcuménique. A peine commencé, un groupe de manifestants venus de nulle part a surgi sur le lieu. Ils ont d’abord éteint le générateur et ensuite ont perturbé l’ordre.

Le culte s’est donc arrêté par là. A partir du stade, une foule nombreuse s’est donc dirigée vers le quartier Kambali, où se trouve toutes les installations de la MONUSCO. Ces manifestants en colère sont allés s’installer devant la base des casques bleus, située à quelques mètres de la base logistique. Les forces de l’ordre déployées sur le lieu ont fait usage des gaz lacrymogène.

Plusieurs balles ont été également tirées en l’air, en vue d’empêcher les manifestants d’accéder à l’intérieur. Le commandant de la police dans la ville, le commissaire supérieur principal Polo Ngoma affirme que les policiers dépêchés sur le lieu n’ont pas fait usage des armes létales.

 Quelques cas de blessés ont été rapportés parmi les manifestants. Toutes les activités sont restées paralysées dans la ville de Butembo. Les artères principales sont désertes, sauf des manifestants et quelques curieux sont visibles à certains endroits de la ville. (Fin)