Des bases de la Monusco vandalisées par les manifestants à Goma

Des habitants de la ville de Goma sont descendus dans les rues ce lundi 25 juillet 2022 pour exiger le départ “immédiat” de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO). 

Les manifestants anti-Monusco accusent la mission onusienne d’être « incapable » de combattre les rebelles qui insécurisent actuellement la population dans plusieurs régions de la RDC. 

Majoritairement des jeunes, les manifestants ont vandalisé plusieurs bureaux et biens de la brigade de la Monusco. Les activités socio-économiques ont été paralysées.

Des scènes de pillages ont été également signalées dans le site situé en plein cœur de la ville de Goma.  Malgré la dispersion des manifestants par des bombes en gaz lacrymogènes, la situation a dégénéré. 

En réaction, le Gouvernement congolais condamne les actes de vandalisme signalés dans plusieurs bases de la Monusco à Goma et promet des sanctions contre les responsables. 

“Le Gouvernement suit de près la situation à Goma consécutive à l’appel à manifester contre la Monusco. Il condamne fermement toute forme d’attaque contre le personnel et les installations des Nations Unies. Les responsables seront poursuivis et sévèrement sanctionnés, » écrit sur Twitter Patrick Muyaya, le Ministre de la communication et Porte-parole du Gouvernement congolais. 

Les manifestations anti-MONUSCO interviennent quelques jours après les propos tenus le 16 juillet 2022 par le président du Sénat de la RDC demandant le départ des soldats de l’ONU. 

“Voilà, la Monusco, elle doit plier les bagages”, a déclaré Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat de la RDC lors d’un meeting devant une foule des militants de l’Union sacrée, coalition qui est derrière le président congolais Félix Tshisekedi, à Goma (Nord-Kivu) dans l’est du pays. 

Modeste Bahati, deuxième personnalité du pays d’après la Constitution de la RDC, s’est d’abord plaint de ce que la Monusco a passé 22 ans dans le pays, avec près de 20.000 hommes, sans parvenir à ramener la paix. 

“Nous-mêmes nous allons assurer la paix, la sécurité et l’intégrité du territoire”, a-t-il soutenu.

Le président du Sénat de la RDC a tenu ces propos alors que le pays fait face, depuis plus d’un mois, à la reprise de la guerre avec les rebelles du M23, un mouvement vaincu  en 2013 , que les autorités congolaises disent être soutenu en armes par le Rwanda voisin. Ce que Kigali dément. 

Présente en RDC depuis 1999, la Monuc (Mission de l’ONU au Congo) qui est devenue la Monusco avec le changement de la nature de son mandat en 2010, est considérée comme l’une des plus importantes et des plus coûteuses missions de l’ONU au monde, avec un budget annuel d’un milliard de dollars. En 2015, la Monusco comptait 19.815 casques bleus.

Dans une résolution du Conseil de sécurité, de décembre dernier, ce nombre a été réduit à 14.100 soldats de la paix pour combattre la centaine de groupes armés qui déstabilisent l’est de la RDC depuis près de trois décennies. (Fin)