Des experts approfondissent leurs échanges sur le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation dans la transformation de l’agriculture

De g.à d. : Dr M. Bwalya  ; Dr C.Kanangire ; Min G.Mukeshimana ; Dr P. Karangwa

L’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), la Fondation africaine pour les technologies en agriculture (AATF) et le Gouvernement du Rwanda ont organisé du 26 au 28 Avril 2022 à Kigali la 2ème édition de la Conférence AATF 2022 axée sur l’approfondissement des échanges des experts sur le renforcement du rôle de la  science, de la technologie et de l’innovation (STI) dans la transformation de l’agriculture et des systèmes alimentaires en Afrique.Participent à cette conférence des experts, des scientifiques et des chercheurs africains impliqués dans ce secteur.

Lors de l’ouverture de la conférence, le Directeur de AATF, Dr Canisius Kanangire, a remercié les participants venus pour interagir et tisser des réseaux pour une meilleure collaboration.

« Après la pandémie de Covid-19 qui est toujours en place, nous devons toujours nous assurer de ne pas l’attraper, et de ne pas la transférer aux autres. L’important est de nous protéger et de protéger les autres. Mais en même temps, comment la STI peut continuer à booster le développement socio-économique du continent ? Il est opportun de revoir si les engagements pris par nos décideurs politiques sont toujours mis en œuvre », a-t-il indiqué.

Il a rappelé que cette 2ème édition de la conférence AATF résulte des engagements pris en 2017. Il faut évaluer les progrès réalisés au cours de ces cinq dernières années, voir comment la STI va pérenniser la lutte contre la faim en réduisant les inégalités sur le continent.

« Le constat est qu’il y a des progrès dans nos pays. Un manquement est observé : il faut un partage des connaissances pour que les pays apprennent des autres en matière des performances enregistrées dans certains pays. Il faut qu’ils voient les lacunes de chez eux », a-t-il poursuivi.

groupe photo des participants

Dr Kanangire a rappelé que les gouvernements africains se sont engagés à accroître les investissements dans l’agriculture en conformité avec les orientations de Malabo. Malheureusement, une bonne partie de la population au Sud du Sahara continue de souffrir de l’insécurité alimentaire. L’investissement en STI doit aller de pair avec l’importance de ce volet.

« Il faut investir plus pour que nos innovations atteignent les fermies. Souvent les fermiers n’ont pas d’équipements (matériels) et de connaissances pour améliorer la productivité, et faire face au changement climatique qui surgit avec des incertitudes. Il faut transférer les extensions dans les systèmes alimentaires. C’est une condition pour atteindre des performances. Il faut que les jeunes fermiers fassent des choses différemment du passé, et pratiquent une agriculture plus intelligente et plus productive. C’est cela qui nous permettra de nourrir la population croissante du contient, et de faire face aux défis des changements climatiques. Les organisations paysannes, les ONG et d’autres partenaires du secteur sont exhortés à s’impliquer. AATF a fait de grands impacts. Notre modèle de livraison est basé sur la livraison de ces technologies aux institutions locales », a encore relevé le Directeur de l’AATF.

Dr Kanangire a précisé  que cette conférence verra comment pérenniser la STI sur le continent. C’est aussi une opportunité pour avoir la capacité d’apprentissage mutuel entre les pays sub-saharienne. Un plan de travail est en place pour soutenir les recommandations de cette conférence et faire le suivi pour leur mise en œuvre.

Le 2ème intervenant a été le Directeur d’AUDA-NEPAD, Dr Martin Bwalya qui représente le PDG de AUDA-NEPAD, Dr Ibrahim Assane Mayaki.

Il a reconnu que dans la plupart des pays africains, il y a beaucoup de changement pour transformer l’agriculture et améliorer la production et le revenu des fermiers.

« Les conseils et l’éducation ont été utiles pendant des décennies. Cela va se renforcer pour avoir un impact sur la transformation de l’agriculture. L’agriculture et les technologies ont été  intégrées dans les chaînes de valeurs. Des défis persistent encore en Afrique et sont liés au marché compétitif et à la production de qualité. Il faut que les systèmes environnementaux soient intégrés dans tous les domaines. De même, il faut faire attention aux chocs rencontrés comme la Covide-19 qui ont eu un grand impact », a dit Dr Bwalya.

Prochainement, il cite quatre points à considérer :

-L’irrigation : il faut apprécier la complexité des décisions, savoir travailler sur l’incertitude de certains facteurs comme le changement climatique ;

– L’interconnexion, l’indépendance, l’intérêt de certaines sociétés, savoir en tenir compte ;

-L’objectif sur le continent est de résoudre les défis ;

-L’adaptation et l’adoption des technologies est un autre thème qui a trait à la récolte et à la transformation de l’agriculture. Ceci entre dans les défis globaux.

« On a besoin de technologies qui vont au-delà du normal. Il faut faire des choses différemment, donner la nourriture adéquate, résoudre les problèmes économiques, viser la qualité environnementale, alimentaire. Il est important d’adopter une agriculture durable et répondre aux besoins environnementaux. Les technologues biochimiques et biomédicales seront inclues et mises à jour. La science améliore la production et la responsabilité. La communication et l’information augmentent la connaissance des fermiers. Nous dévons adopter de nouvelles technologues émergeantes. C’est un besoin. Nous devons adopter la qualité des aliments comme une exigence dans la compétitivité mondiale. On doit explorer d’autres actions à prendre pour avoir un système agricole apte à nous nourrir et à nous donner de l’argent. Cette conférence nous donnera des opportunité pour atteindre nos ambitions », s’est encore exprimé Dr Bwalya.

Au nom du Premier Ministre du Rwanda, la Ministre du MINAGRI, Dr Géraldine Mukeshimana, a souhaité la bienvenue aux participants. Elle a reconnu le devoir de discuter pour approfondir le rôle de la STI pour transformer l’agriculture et améliorer les conditions socio-économiques du continent.

Elle a relevé l’utilisation insuffisante de la technologie pour accroître notre production, et améliorer les pertes agricoles.

« Les Etats africains connaissent l’intérêt des STI pour rehausser le bien-être des populations. La mise en œuvre exige des investissements et des innovations disponibles chez nos partenaires et dans nos économies. Les dépenses domestiques sur la recherche stagnent autour de 5 %. Le Rwanda a adopté la stratégie de renforcer les STI et l’utilisation des résultats des recherches afin d’atteindre la compétitivité. Un fonds pour la recherche a été  créé. Dans plus de dix ans, la STI en agriculture au Rwanda a augmenté sensiblement pour soutenir nos populations. L’on continuera sur la lancée en soutenant l’inclusion financière et digitaliser les chaînes de valeur toujours en informant le fermier. Il est capital d’adopter des systèmes alimentaires plus résilients aux chocs », a-t-elle souligné. (Fin).