Deux réfugiés burundais tués par un hippopotame dans le camp de Mahama 

Deux réfugiés burundais, un sexagénaire et un jeune élève de 22 ans, ont récemment perdu la vie dans des attaques distinctes perpétrées par un hippopotame dans le camp de Mahama, situé à l’est du Rwanda. 

D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, ces incidents tragiques ont semé la panique au sein de cette population réfugiée. Les victimes sont originaires de la province de Kirundo, au nord du Burundi.

Le premier drame s’est produit à la fin de la semaine dernière : un élève en classe terminale des humanités générales a été surpris par l’animal alors qu’il se trouvait près de la rivière Akagera, qui borde le camp. Le second est survenu mardi 13 mai, lorsqu’un vieil homme, veilleur de champs, a été attaqué dans les mêmes environs.

« Ils n’ont pas eu la chance de survivre. L’hippopotame les a grièvement blessés, leurs corps étaient méconnaissables, mutilés. Lors des funérailles, seules certaines parties comme les bras et les jambes ont pu être inhumées », racontent des voisins choqués.

La zone sud du camp, longeant l’Akagera qui sépare le Rwanda de la Tanzanie, est connue pour abriter plusieurs hippopotames. Les réfugiés comme les fermiers locaux se plaignent de leur présence persistante. Même le bétail y est souvent attaqué.

En réaction, la police rwandaise a vivement recommandé aux réfugiés de ne plus s’approcher de la rivière.

« Une clôture sera érigée prochainement pour sécuriser les habitants. Mais tuer ces animaux est interdit pour des raisons de protection de l’environnement », ont précisé les autorités.

Cependant, pour de nombreux réfugiés, l’Akagera reste une source de revenus indispensable. « On y pêche, on y puise de l’eau pour arroser les champs ou fabriquer des briques. C’est vital », confie un réfugié.

Pour les responsables du camp, la situation est critique. « Il faut choisir entre la vie et la mort », martèle un leader local.

Le camp de Mahama abrite actuellement plus de 76.000 réfugiés, en majorité burundais, ayant fui la crise politique de 2015, consécutive à un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza. (Fin)

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