Exhumation de 5000 corps des victimes du génocide dans le district de Gatsibo

Des responsables d’Ibuka, l’organisation faîtière des survivants du génocide, se sont associés aux autorités locales et à d’autres partenaires du district de Gatsibo pour exhumer d’une fosse commune les restes de milliers de victimes du génocide de 1994 contre les Tutsi.

L’exercice de récupération des dépouilles a débuté mardi 27 octobre dans le secteur de Kiziguro. Selon les responsables d’Ibuka, l’exercice avait été en partie retardé par la spéculation selon laquelle la fosse contenait des explosifs.

Jean Nepo Sibomana, le responsable d’Ibuka dans le district de Gatsibo, a déclaré que le charnier contiendrait les restes d’environ 5000 victimes, citant des travaux de recherche antérieurs et des témoignages de survivants de la région.

«Certaines personnes spéculaient qu’il y avait des grenades non explosées et différentes substances toxiques dans la fosse commune», a déclaré Sibomana.

Il a ajouté que l’exercice nécessitait également un plan élaboré tenant compte de la sensibilité des proches des victimes. «Il a fallu beaucoup de préparatifs pour mener à bien l’exercice.»

Selon Richard Gasana, le maire de Gatsibo, la fosse commune fait plus de 30 mètres de profondeur et l’exhumation devrait durer au moins trois semaines.

Les survivants ont notamment accusé Jean Baptiste Gatete, l’ancien maire de la commune de Murambi, d’être responsable de la plupart des meurtres dans la région.

La plupart des victimes de la fosse commune auraient été tuées après avoir été forcées de quitter l’église catholique de Kiziguro et dans un centre de santé voisin où ils étaient cachés.

«Non seulement Gatete a commis des atrocités à Kiziguro, mais il a présidé à des meurtres à Rukara, Kayonza, Rusumo et ailleurs», a déclaré Sibomana, qui a survécu à l’une des attaques de Kiziguro.

Jean Baptiste Gatete a été reconnu coupable de génocide et condamné à 40 ans de prison par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.

La fosse commune aurait été creusée dans les années 1970 dans le cadre d’un projet d’approvisionnement en eau. Les responsables ont déclaré que certains des restes avaient déjà été exhumés, ajoutant qu’ils seraient tous enterrés dignement au mémorial du génocide de Kiziguro. (Fin)