Génocide à Cyangugu: actes de violence et persécutions commis contre les Tutsi dans l’usine de thé de Gisakura

L’usine de thé de Gisakura est située dans l’ancienne commune de Kagano, actuellement secteur Bushekeri dans le district de Nyamasheke. En 1994, lorsque le génocide contre les Tutsi a été perpétré, l’usine de thé de Gisakura était dirigée par Anatole Mubiligi de Gikongoro dans l’ancienne commune de Karambo à Bunyoma, actuellement secteur de Kibumbwe, district de Nyamagabe.

Les Tutsi qui travaillaient pour cette usine ont été insultés et donnés des noms brunissant  comme Mazuru et Inyenzi (cafards) entre autres. Ils ont été persécutés par leurs pairs employés principalement Ngiruwonsanga François et Alphonse qui étaient des techniciens en mécanique, et Théoneste qui était le chef des opérations.

Comme l’explique une personne interrogée dans l’étude menée par la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) sur l’histoire du génocide contre les Tutsi dans l’ancienne préfecture de Cyangugu, le 13 octobre 1990, Ngiruwonsanga et Barinda ont battu leur collègue appelé Cyubahiro Innocent, l’incident a eu lieu près du réservoir d’eau dans l’enceinte de l’usine; ils ont allégué que les « Inyenzi », ses collègues avaient envahi la région d’Umutara et exterminé les Hutu.

La personne interrogée ajoute qu’à part les employés de l’usine qui étaient intrépides pour persécuter leurs pairs tutsis, il y en avait aussi d’autres qui étaient venus de l’usine de thé de Mulindi, notamment Rwiririza Anastase, Habineza Albert et Twagiramungu qui étaient des contremaîtres qui avaient l’habitude de le dire à Cyubahiro et Ntibiramira Innocent que la colonisation tutsie ne finirait jamais. Où que soit le Tutsi, il / elle a été traité comme un traître en étroite collaboration avec le RPF-Inkotanyi, qui, on disait   était fait de leurs égaux tutsi.

Au cours de tous ces actes de violence commis contre les Tutsi dans l’usine de thé de Gisakura, le chef de l’usine, Anatole Mubiligi, n’a rien fait, il n’a ni puni les auteurs ni ne leur a rendu justice. Il a fermé les yeux. Cette culture consistant à fermer les yeux sur ceux qui persécutaient les autres a favorisé les Hutu qui travaillaient pour l’usine de thé de Gisakura, qui ont intensifié quotidiennement les actes de violence et les persécutions contre leurs pairs tutsis jusqu’en avril 1994, lorsque le génocide a été ouvertement perpétré. (Fin)