Jeux de la Francophonie: La Rwandaise Mushikiwabo sera en RDC malgré les tensions entre les deux pays

Louise Mushikiwabo, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

Malgré les tensions entre la RDC et le Rwanda, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), sera présente aux neuvièmes Jeux de la Francophonie prévus à Kinshasa du 28 juillet au 06 août 2023, ont assuré le 24 juillet les autorités congolaises au cours d’un briefing

“Elle sera là parce que c’est elle qui organise avec le gouvernement de la RDC”, a dit en substance Patrick Muyaya, Ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais dans un point de presse à Kinshasa

L’ex-patronne de la diplomatie rwandaise et actuelle No 1 de l’OIF, Louise Mushikiwabo, sera même aux côtés du Président congolais, Félix Tshisekedi, lors de la cérémonie d’ouverture. 

“Ce sont les jeux de la Francophonie. Ils sont organisés par la Francophonie en collaboration avec le pays hôte. Donc, il va de soi que la No 1 soit là pour ouvrir les Jeux avec le Président du pays hôte.  Donc nous attendons son arrivée. Elle sera la bienvenue à Kinshasa”, a rétorqué  Isidore Kwandja, Directeur du Comité National des Jeux de la Francophonie 2023.  

“Par rapport à Mme Mushikiwabo, vous avez donné la réponse. Je voudrais vous dire que c’est confirmé. Elle sera là dans quelques jours. Mais également toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour qu’elle soit suffisamment projetée”, a dit pour sa part le Ministre congolais de l’Intérieur et de la Sécurité, Peter Kazadi. 

“Mme Mushikiwabo est organisatrice. Elle est la patronne de la Francophonie. Vous pouvez imaginer un seul instant vous organisez une fête chez vous, vous demandez qu’on vous invite ? Donc, vous venez d’office pour recevoir les invités. C’est le même cas avec Mme Mushikiwabo”, a poursuivi l’homme d’Etat congolais.

Interrogé sur la présence ou pas d’athlètes rwandais durant ces Jeux, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a assuré : “Les athlètes devaient s’inscrire et nous avons observé qu’ils ne se sont pas inscrits. Et donc nous, nous considérons que nous allons accueillir la Secrétaire Générale de l’OIF. Pour nous, ce sont les jeux de l’espoir, de la solidarité.”

Patrick Muyaya conclut : “Avec la compétition, qu’elle soit sportive ou culturelle, l’objectif, c’est de rassembler. Nous, nous considérons que nous avons apprêté les infrastructures, nous avons apprêté nos athlètes, nous recevons plus de 2.000 athlètes qui viennent du monde entier. Il y a 39 ou 36 pays qui vont y participer. La fête sera totale et pour nous, c’est ça l’essentiel.”

La tension est montée entre Kinshasa et Kigali ces dernières années suite à la reprise des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. 

Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis près de 30 ans. Ils ont fui les violences génocidaires dont les Tutsi congolais et les Banyamulenge sont victimes dans leur pays avec la complicité du gouvernement congolais.  

Les autorités congolaises continuant de croire que les rebelles du 23 bénéficient d’un soutien et apport de l’armée rwandaise. Le Rwanda a toujours qualifié les affirmations de la RDC de “rumeurs sans fondement”. 

Le Rwanda accuse pour sa part  les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) de collaborer avec les génocidaires FDLR dans la guerre contre le M23.

La situation reste tendue au moment où dans plusieurs villes, des Rwandais et/ou des personnes aux traits de Tutsis font objet d’une chasse à l’homme, y compris des membres des services de défense et de sécurité. 

Plus de 200 hommes des communautés Banyamulenge et Tutsi originaires de la région-est du Congo sont détenus dans des cachots et prisons en RDC à cause de leur morphologie. Ce, malgré l’appel du conseil national de la défense à “éviter la stigmatisation et la chasse à l’homme”. (Fin)