
Le Président honoraire de la RDC et Sénateur à vie Joseph Kabila est arrivé à Goma. Photo Présidence de la République. (Archives)
La rébellion de l’AFC/M23 confirme la présence du Président honoraire de la RDC et Sénateur à vie Joseph Kabila à Goma, le chef-lieu de la Province du Nord-Kivu, occupée par les rebelles depuis janvier dernier.
Le parti au pouvoir en RDC, – l’UDPS/Tshisekedi -, demande à Joseph Kabila de laisser les Congolais résoudre leurs problèmes, affirmant que c’est un sujet rwandais.
“L’ancien Président de la RDC, M. Joseph Kabila, est arrivé dans la ville de Goma. Nous lui souhaitons un agréable séjour dans les zones libérées.”, a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique de l’AFC-M23, dans un message publié sur les réseaux sociaux le dimanche 25 mai en soirée.
L’AFC-M23 se félicite de son retour, affirmant qu’il a fait un bon choix en rentrant au pays. Joseph Kabila est accueilli à Goma comme un acteur politique important, – loin de la violence et de la discrimination -, a déclaré le coordonnateur politique de l’AFC/M23 Corneille Nangaa.
“Le retour au pays de ce grand acteur politique est favorablement accueilli. Il a fait un bon choix, plutôt que de rester en exil forcé”, a écrit sur son compte X Corneille Nangaa.
Corneille Nangaa a ajouté que la ville de Goma est ouverte à tous les compatriotes en quête de refuge pour exercer librement leurs activités politiques.
Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi, a déclaré que Joseph Kabila devrait laisser les Congolais résoudre leurs problèmes, affirmant : « Kabila n’est pas Congolais, c’est un citoyen rwandais [….].
“On nous l’a imposé pendant 18 ans au moment où il n’avait pas la nationalité congolaise”, a-t-il dit.
Le chef du parti présidentiel Augustin Kabuya a ajouté que “la souffrance du peuple congolais s’appelle Kabila.”
Augustin Kabuya a également affirmé que “le régime de Kabila a détourné 30 milliards de dollars américains” dans le cadre d’un contrat chinois, en réponse aux accusations portées contre le régime de Tshisekedi.
Ces déclarations ont été faites lors d’une matinée politique dans la capitale de la RDC Kinshasa, devant des militants de l’UDPS/Tshisekedi.
Une arrivée sous haute tension
Lors de sa dernière apparition médiatique vendredi 23 mai, Joseph Kabila avait annoncé son intention de se rendre à Goma dans les prochains jours. Il avait alors dénoncé les mesures « arbitraires » prises à son encontre par le gouvernement, en réaction à des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux concernant sa présence dans cette ville occupée par l’AFC-M23.
L’arrivée de Joseph Kabila à Goma intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par des combats entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23.
Par ailleurs, l’ancien Président de la RDC fait l’objet de poursuites judiciaires, accusé d’être l’instigateur du M23. Il y a quelques jours, le Sénat a levé ses immunités parlementaires autorisant ainsi la Haute Cour militaire à engager des poursuites contre lui.
Dans ce même contexte, le Ministère de la Justice a ordonné la saisie de tous les biens de Joseph Kabila. Des perquisitions ont déjà eu lieu dans plusieurs sites appartenant à l’ancien Chef de l’État qui a dirigé la RDC pendant 18 ans.
Le M23 qui a réémergé en 2021, après dix ans d’inactivité, mène des offensives contre les forces Armées de la RDC (FARDC) dans l’Est de la RDC. Il a récemment pris le contrôle de Goma et de Bukavu, les chefs-lieux des provinces Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
L’AFC/M23 est au cœur des tensions entre le Rwanda et la RDC. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23. Kigali, pour sa part, accuse Kinshasa de soutenir des groupes armés hostiles au Rwanda.
La crise entre le Rwanda et la RDC a des conséquences sur la stabilité régionale, et le conflit entre le M23 et les FARDC a des conséquences humanitaires importantes.
Plusieurs acteurs internationaux appellent à un cessez-le-feu et à un dialogue entre les parties pour résoudre le conflit. (Fin)