Kwibuka25: La Communauté Camerounaise du Rwanda s’est recueillie sur le site mémorial de Ntarama

Le Conservateur du site de Ntarama, Innocent Ruzigana, explique aux hôtes les causes et le déroulement du Génocide.

Par André Gakwaya;

Secteur Ntarama (Bugesera): Dans le cadre de la 25ème Commémoration, la Communauté Camerounaise du Rwanda s’est recueillie sur le site mémorial de Ntarama dans le district de Bugesera où reposent plus de cinq mille Tutsi tuées en 1994.

Pour Hugo Jombwe Moudiki, Président de cette Communauté Camerounaise du Rwanda, cette visite est une occasion d’étude pour les plus jeunes qui ont l’opportunité d’apprendre ce qui s’est passé au Rwanda.

«Les plus âgés ont vécu, meurtris à distance, les horreurs qui se commettaient au Rwanda. Ils demeurent solidaires du Rwanda dans sa reconstruction dont ils sont témoins. L’important est de ne jamais faiblir, car c’est à ce moment peut toujours arriver le pire. Pour l’avenir, les plus pays africains devraient transmettre l’engagement de « Never Again » à d’autres générations pour toujours éviter le pire à l’avenir », a poursuivi Hugo Jombwe Moudiki.

Les visiteurs déposent une gerbe de fleurs sur les tombes où reposent plus de cinq mille victimes

Après avoir visité le site de Ntarama, et au nom de la Communauté Camerounaise du Rwanda Hugo J. Moudiki a exprimé ainsi sa réaction :

« Effectivement la Communauté Camerounaise, comme elle le fait maintenant depuis un certain temps, va chaque année visiter un site du mémorial du Génocide. Cette année, nous avons choisi le site de Ntarama, en raison de l’histoire particulière de ce qui s’est passé dans le Bugesera. Notre première réaction comme vous pouvez le voir, c’est que nous sommes dans un certain état de sidération, d’abattement aussi de voir jusqu’où notre humanité peut aller, s’autodétruire, se détruire puisque ce sont des êtres humains qui ont organisé, planifié et orchestré le plan qui a tué plus d’un million de Tutsi au Rwanda. Cela a été fait par des humains, donc nous nous sentons profondément attristés, mais en même temps nous sommes solidaires des victimes, nous sommes solidaires du peuple rwandais.

Nous pensons que ce qui s’et passé au Rwanda, quand on regarde nos différents pays, le risque existe toujours. Alors, notre visite au mémorial de Ntarama, c’est aussi pour dire « Plus Jamais ». Nous souhaitons dire « Plus Jamais ça » aux côtés de nos frères et sœurs du Rwanda. Quand nous disons « Plus Jamais ça », ce n’est pas seulement pour le Rwanda. Le Rwanda aujourd’hui est très loin de cette histoire même si elle marquera à vie le Rwanda. La reconstruction du Rwanda est remarquable telle qu’on peut le voir. Quand nous disons « Plus Jamais ça », c’est aussi pour tous les pays africains notamment. Chaque génération dans chacun de nos pays doit travailler non seulement à cultiver cette mémoire, mais à la transmettre pour que les nouvelles générations aient pour mission d’empêcher qu’une telle tragédie ne se reproduise. Et c’est le sens de notre visite au mémorial du génocide des Tutsi à Ntarama de dire : « Nous sommes ensemble non pas seulement pour pleurer, mais nous sommes également ensemble pour faire en sorte que de génération en génération, une telle chose ne se reproduise plus ».

Photo groupe des visiteurs

Notons que la Communauté Camerounaise du Rwanda a été accueillie au site mémorial de Ntarama par le Conservateur Innocent Ruzigana de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG). Celui-ci a expliqué la genèse du Génocide des Tutsi du Rwanda qui résulte d’une colonisation qui semé les germes de haine et de la division. La situation a empiré à la veille des indépendances et même après.

C’est toujours un mauvais régime qui a instauré une répression sanglante et une impunité totale à l’égard des criminels. Faisant partie de la région du Bugesera, Ntarama a toujours souffert de l’apartheid à la rwandaise jusqu’au déclenchement du Génocide perpétré par des militaires et des miliciens dépêchés de Kigali à bord des bus le 15 Avril 1994.

Les tueries dans l’Eglise de Ntarama seront exécutées de 10h à 16h. Les rares rescapés se sont cachés dans des marais de papyrus jusqu’à l’arrivée des combattants du FPR qui les ont sauvés. (Fin)