La BAD débourse $180 millions pour électrifier le dernier kilomètre au Rwanda

Le Conseil d’administration de la Banque Africaine de Développement(BAD) a approuvé à Abidjan(Côte d’Ivoire)  l’octroi de deux prêts d’un montant cumulé de 180 millions de dollars américains pour cofinancer un important projet énergétique qui permettra d’étendre l’accès à l’électricité aux zones rurales et réduire les émissions de gaz à effet de serre au Rwanda.

Ce financement vient en supplément des 84,2 millions de dollars approuvés le 26 mai 2021, par le Conseil d’administration du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque en faveur du même projet. 

Le financement du Projet de renforcement du réseau de transport d’électricité et de raccordement du dernier kilomètre se compose de 140 millions de dollars versés par le guichet souverain de la BAD et d’un cofinancement de 40 millions de dollars provenant du fonds Africa Growing Together Fund (AGTF), un fonds hébergé par la Banque qu’elle cofinance avec Banque populaire de Chine.

Le projet comprendra la construction de plus de 1 000 kilomètres de lignes à moyenne tension et de 3 300 kilomètres de lignes à basse tension pour faciliter l’accès à l’électricité jusqu’au dernier kilomètre. Il permettra également de construire 137 kilomètres de lignes à haute tension et six sous-stations nécessaires au renforcement du réseau. Le projet prévoit aussi l’installation ou la mise à niveau de plus de 1.200 transformateurs de distribution et d’infrastructures connexes.

Au total, 77.470 foyers seront raccordés, pour la première fois, à l’ensemble du réseau électrique. Il permettra aussi de raccorder 75 écoles, huit centres de santé et 65 centres administratifs tout en assurant le déstockage de 125 mégawatts d’énergie propre provenant des centrales hydroélectriques. Le projet permettra de créer 455 emplois permanents et 760 emplois à temps partiel, dont 30 % pour les femmes.

« À travers ce projet, la Banque veut soutenir l’objectif du pays de parvenir à un accès universel à l’électricité d’ici 2024, a déclaré Aissa Touré-Sarr, directrice pays du Groupe de la Banque africaine de développement pour le Rwanda. Ce projet permettra d’améliorer la qualité de vie des populations en leur facilitant un meilleur accès à l’éducation et à la santé. Il permettra aussi de stimuler la croissance du secteur privé, contribuant ainsi au programme de transformation sociale et économique du Rwanda qui vise à le faire passer de pays en développement à celui de pays à revenu intermédiaire en 2035 ».

La partie du projet financé par la Banque portant sur l’accès au réseau ciblera les ménages du sud du Rwanda, où les taux de raccordement sont inférieurs à 34 %. Les principales villes concernées sont : Gisagara, Huye, Nyamagabe, Nyanza, Nyaruguru et Ruhango. Le projet renforcera également l’accès au réseau dans les villes de Nyarugege, Nyamata, et Kigali Hub ainsi que d’autres localités du pays où l’activité commerciale croissante a accru la demande en électricité.

Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la BAD pour l’Électricité, l’Énergie, le Climat et la Croissance verte, a déclaré : « La Banque se réjouit de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans l’actualisation du Projet de renforcement du réseau de transport d’électricité et de raccordement du dernier kilomètre au Rwanda qui contribuera non seulement à résoudre les problèmes de déficience du pays en matière d’énergie avec, notamment, la poursuite de l’objectif d’accès universel à l’électricité d’ici 2024, mais il s’aligne également étroitement sur les priorités des « High 5 » du Groupe de la Banque. De plus, ce projet est un exemple de l’effet transformateur résultant d’une coordination efficace entre les partenaires de développement. »

Le Projet de renforcement du réseau de transport d’électricité et de raccordement du dernier kilomètre est une composante du programme multi-donateurs d’accès universel à l’énergie du Rwanda, de 670 millions de dollars américains. Ce programme est cofinancé par le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds OPEP pour le développement international, le Fonds saoudien pour le développement, l’Agence française de développement et la Banque européenne d’investissement.

La contribution du Groupe de la BAD, y compris avec les ressources de financement approuvées l’année dernière de 59,73 millions d’unités de compte (84,2 millions de dollars) du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, représente environ 40 % des coûts du programme.

Le projet s’aligne sur deux des priorités opérationnelles, les « High-5 » de la Banque : « éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».

En mars 2022, la Banque africaine de développement avait financé pour plus de 1,4 milliard de dollars différents projets au Rwanda, 498 millions de dollars sont consacrés à des projets énergétiques. (Fin).