La FAO et le Rwanda ont lancé un projet de bonne gestion durable de l’eau financé par l’Allemagne

Le Représentant de la FAO au Rwanda, Gualbert Gbehounou (à droite) et le DG de l’Office rwandais de l’Eau et Forêts, Prime Ngabonziza, lors du Lancement du Projet.

By André Gakwaya;

Kigali: L’Organisation onusienne pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Rwanda ont lancé un projet financé à hauteur de $ 3 millions et ces fonds serviront à mettre en œuvre ce projet dans trois pays (Rwanda, Sénégal, Sri Lanka) à des fins d’une bonne gestion durable de l’eau, toujours pour assurer la sécurité alimentaire, selon le Représentant de la FAO au Rwanda Gualbert Gbehounou.

« Ce projet KnoWat vise à aider le Rwanda pour améliorer sa bonne gouvernance en eau. Pour cela, le pays doit se doter de lois et de politiques  pour un accès légale et équitable à l’eau. Il faut assurer  la qualité et la quantité de la ressource en eau dont le pays dispose. Ce projet KnoWat commencera par faire l’état des lieux en ce qui concerne l’eau. Nous avons toute la méthodologie pour le faire. Le district de Rulindo utilise son eau de la rivière Yanze pour son agriculture et la Ville de Kigali recourt à cette ressource pour les besoins domestiques des ménages. Il faut évaluer cette quantité d’eau dont dispose Rulindo. Comment gérer cette ressource en eau de façon durable pour les générations futures ? », a indiqué Gbehounou.

Il a ajouté que l’eau demeure essentielle pour la sécurité alimentaire et la production agricole.

«Pour produire une tomate, l’on rapporte qu’il faut 14 litres d’eau, produire une pomme de terre exige 25 litres d’eau. Sans eau, pas de vie, pas de sécurité alimentaire. Les pays où sera mis en œuvre ce projet de bonne gouvernance de l’eau seront préparés à assurer la sécurité alimentaire et à s’adapter au changement climatique,  la rareté de l’eau et la concurrence accrue pour les ressources en eau de manière durable », a poursuivi le représentant de la FAO.

Les prévisions mondiales de pénurie d’eau indiquent que d’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des régions confrontées à une “pénurie absolue d’eau”, comme indiqué dans le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau (2012). La concurrence pour les ressources en eau va s’intensifier, en mettant au centre les problèmes d’allocation, d’accès et de gestion.

Groupe photo des participants au Lancement.

Le projet KnoWat préconise une approche intégrée des évaluations des ressources en eau qui prend en compte les aspects biophysiques, politiques et socio-économiques de l’utilisation de l’eau. Il utilise des approches établies (telles que la comptabilité et l’audit de l’eau) et développe de nouvelles méthodologies là où il n’y en a pas.

Le projet établira une base de données géospatiales, effectuera des évaluations de la comptabilité, des audits de l’eau avec les principales parties prenantes, formera le personnel technique à la collecte et à l’utilisation des données et évaluera différentes options de gestion et d’allocation de l’eau, en tenant compte des multiples besoins des utilisateurs de l’eau – en particulier des petits agriculteurs, des pasteurs et des pêcheurs – et œuvrant pour un meilleur accès à l’eau pour tous.

Pour le Directeur Général de l’Office rwandais de l’Eau et des Forets, Prime Ngabonziza, l’eau est une  ressource naturelle qu’il faut bien gérer. Sans cela, l’eau s’épuise et il n’y a plus de vie.

« L’essentiel est d’avoir des stratégies pour évaluer la quantité d’eau disponible au Rwanda, l’eau dont les Rwandais ont besoin et comment faire une gestion durable de cette ressource. Quand les rwandais ont utilisé telle qualité d’eau, à combien est évaluée la quantité qui reste ?

De quelle quantité d’eau a besoin notre élevage ? De quoi avons-nous besoin pour réaliser une gestion durable de l’eau ? Quels sont les droits d’accès à l’eau ? Qui a plus de droit que l’autre sur cette eau ? Il est capital que nous puissions connaître nos droits sur l’eau. Jusqu’à présent, le Rwanda ne connaît pas encore des conflits liés à l’eau. Mais le pays doit se doter de lois et de politiques sur ce secteur afin de rester vigilant face à des conflits ultérieurs éventuels. Point n’ests besoin de gaspiller notre eau. Il faut éviter toute négligence qui peut laisser un robinet ouvert et laisser couler l’eau », a recommandé le DG Ngabonziza. (Fin)