«La Journée Mondiale de l’Alimentation est pour nous une bonne occasion de réfléchir à la manière de réduire l’extrême pauvreté» -G. Gbehounou

La Journée Mondiale de l’Alimentation (WFDAY) est pour nous une bonne occasion de réfléchir à la manière de prendre des mesures et actions propres à prévenir ou minimiser l’impact des conflits humains, du changement climatique et de la grande pauvreté sur les pays, selon Gualbert Gbehounou, Représentant de la FAO dans le district de Kirehe lors de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2018. Lisez son message ci-dessous:

Les agences alimentaires des Nations Unies basées à Rome (FAO, FIDA, PAM) sont ravies d’être ici aujourd’hui dans le secteur Gatore, dans le district de Kirehe, à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2018, organisée par le Ministère de l’Agriculture et des Ressources animales (MINAGRI), en partenariat avec les autorités de district, les agences de l’alimentation des Nations Unies basées à Rome (FAO, FIDA, PAM) et d’autres partenaires.

Le thème global de la Journée Mondiale de l’Alimentation de cette année est “Nos actions sont notre avenir. Un monde sans faim d’ici 2030 est encore possible”. Le Gouvernement du Rwanda a confirmé que le même thème était pertinent au niveau national.

Il y a à peine trois ans, en Septembre 2015, tous les États membres des Nations Unies avaient approuvé le Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’éradication de la faim et de toutes les formes de malnutrition (objectif de développement durable n°2) a été définie par les dirigeants mondiaux comme un objectif cardinal du programme, une condition sine qua non pour un monde plus sûr, plus équitable et plus pacifique.

Paradoxalement, la faim dans le monde n’a augmenté que depuis lors. Selon les dernières estimations, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a augmenté en 2017, pour la troisième année consécutive.

L’année dernière, 821 millions de personnes ont souffert de la faim (soit 11% de la population mondiale – soit un habitant de la planète sur neuf), la plupart d’entre elles vivant dans des zones rurales et des fermes de subsistance des zones rurales pauvres d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud-Est. Dans le même temps, la proportion d’obésité chez les adultes continue d’augmenter, passant de 11,7% en 2012 à 13,3% en 2016 (ou 672,3 millions de personnes).

La Journée Mondiale de l’Alimentation est pour nous une bonne occasion de réfléchir à la manière de prendre des mesures et des actions qui empêcheraient ou minimiseraient l’impact des conflits humains, du changement climatique et de la grande pauvreté sur la sécurité alimentaire nationale.

Nous sommes heureux de noter que tous les documents stratégiques liés à la prospérité des Rwandais d’ici 2030 ont été validés; y compris la stratégie nationale de transformation (NST1 – 2018-2024), la politique agricole nationale (PAN 2017-2030) et le quatrième plan stratégique de transformation de l’agriculture (PSTA 4) approuvé par les résolutions du Conseil des ministres du 11 juillet 2018.

Ce processus de planification permettrait de combler les principales lacunes identifiées dans le secteur de l’agriculture lors du dernier cycle de mise en œuvre des priorités du Gouvernement (2013-2018); qui incluent des solutions liées aux innovations et à la recherche; renforcement de la résilience de l’agriculture dans l’environnement du changement climatique ; sensibilité à la nutrition par l’agriculture ; intégration de la dimension du genre sous la supervision du secteur privé ; développement de l’irrigation à petite échelle ; une jeunesse intéressée par l’agriculture, etc.

La réalisation des objectifs de développement durable (ODD) visant à mettre fin à la faim et à l’extrême pauvreté d’ici 2030 dépendra essentiellement du développement des zones rurales, où plus de 70% de la population vit au Rwanda. En fait, le Gouvernement joue un rôle fondamental dans l’éradication de la faim en garantissant aux personnes vulnérables un revenu suffisant pour acheter la nourriture dont elles ont besoin ou les moyens de la produire elles-mêmes. Les dirigeants de nos trois organisations, la FAO, le FIDA et le PAM, ont plaidé avec force dans ce sens lors de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation à Rome. Ils ont tous plaidé pour l’action, avec plus de détermination, de partenariat et de solidarité.

Alors que nous commémorons la Journée Mondiale de l’Alimentation 2018 dans le Secteur Gatore, District de Kirehe, nous saluons les efforts des paysans rwandais et leur contribution louable à la réalisation des objectifs socio-économiques nationaux et à une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

Les efforts en cours doivent être accélérés et intensifiés afin d’atteindre les objectifs restreints des ODD, notamment l’ODD2 qui est d’éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition, et promouvoir une agriculture durable.

Je conclurai mes remarques en renouvelant notre disponibilité pour compléter les initiatives et les efforts nationaux en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. «Zéro Faim est toujours réalisable si nous unissons nos forces à travers les pays, les continents, les secteurs et les professions au cours des années restantes pour 2030». Passer à l’action n’est pas une option, c’est une étape nécessaire pour un avenir véritablement durable pour tous. Murakoze Cyane. Je vous remercie. Merci.