L’absence de conditions favorables au développement socio-économique engendre l’insécurité sur le continent

Kigali: Le constat qui se dégage de la Réunion Ministérielle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA organisé par le Royaume du Maroc hier à New York  le 27 Septembre 2019 a conclu que l’absence de conditions favorables au développement socio-économique engendre souvent l’instabilité et  l’insécurité sur le continent.

C’est pourquoi, les tensions sont attisées et une dimension transnationale est conférée aux différends locaux, lorsque certains Etats rencontrent des difficultés à assurer un développement durable de certaines zones frontalières.

Le Royaume du Maroc, conscient de cette relation dialectique entre «paix et développement », ne ménage aucun effort pour contribuer, dans le cadre d’une politique solidaire et agissante, et d’une coopération sud-sud effective, aux efforts de développement et de stabilisation de l’Afrique.

Le Royaume du Maroc croit, ainsi, fermement que la réponse aux défis sécuritaires sous toutes ses formes, aux insuffisances de développement et aux injonctions de la vie moderne de plus en plus mondialisée et globalisée, passe nécessairement par l’action concertée sur le terrain, main dans la main, et une mutualisation des efforts pour un avenir plus prometteur pour les générations africaines futures.

Le Royaume du Maroc, convaincu que le CPS a les capacités requises pour contribuer effectivement au règlement des différends en Afrique et à la réduction des facteurs d’instabilité, organise cette rencontre, afin d’amener tous les acteurs concernés par la paix et la sécurité en Afrique à échanger, en vue de :

* Définir une vision commune concernant le lien entre paix, sécurité et développement ;

*Identifier les voies et moyens pour concrétiser le principe consacré de l’interdépendance entre paix, sécurité et développement ;

* Assurer la synergie et la coordination nécessaires entre les différents organes en charge du développement et de la paix et la sécurité, au niveau de l’Union africaine ;

* Renforcer l’harmonisation et la coordination entre les différentes initiatives onusiennes et africaines ;

* Définir les voies et moyens les plus efficients en vue d’intégrer, systématiquement, la perspective de l’interdépendance entre paix et sécurité et développement dans l’ensemble des stratégies et programme de l’Union, de ses organes et institutions ainsi que de ses Etats membres en vue de traduire en actions concrètes l’engagement collectif et partagé visant atteindre les objectifs de la paix, de la sécurité et du développement durable sur le Continent ;

* Mettre en place une feuille de Route relative à la mise en œuvre des engagements collectifs visant la réalisation des objectifs précités.

Ainsi, et durant la présidence marocaine, le CPS a réalisé plusieurs  actions importantes:

  • La levée de la suspension de la participation du Soudan aux activités de l’UA ;
  • Le rapprochement des points de vue entre le Kenya et la Somalie au sujet de la requête kenyane d’examen par le CPS de leur différend territorial maritime ;
  • La tenue d’une réunion sur l’impact des changements climatiques sur les Etats insulaires africains ;
  • La tenue d’une réunion sur l’interaction entre le CPS et la Commission de l’UA ;
  • La célébration du mois d’amnistie en Afrique ;
  • La tenue de la réunion ministérielle du CPS sur l’interdépendance entre paix, sécurité et développement.

Sont int intervenus, à cette occasion, MM. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA, Nasser Bourita, Ministre marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Sameh Choukri, Ministre égyptien des Affaires étrangères et Smaïl Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine.

A cette occasion, les intervenants ont démontré l’interdépendance entre paix, sécurité et développement et son importance, dans un contexte marqué par des défis et des menaces sécuritaires émergentes sur le continent. Ils ont rappelé que la corrélation “paix, sécurité et développement”  est inscrite dans les textes de l’Union, et  notamment dans l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité, dans l’Architecture de Gouvernance Africaine, dans l’Initiative Africaine de Solidarité et dans les organes en charge du développement économique de l’Afrique.

Tel est le cas de l’acte constitutif de l’UA et le Protocole du CPS, ainsi que l’Agenda de développement de l’UA et de la Feuille de Route principale de l’UA sur les mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020, qui consacrent les corrélations, multiples et complexes, qui existent entre paix, sécurité et développement.

Cette interdépendance, ont-ils souligné, est également consacrée dans le protocole du CPS, à la fois en tant que principe et objectif du Conseil. A cet égard, l’article 4 du Protocole cite parmi les principes du CPS « l’interdépendance entre le développement socioéconomique et la sécurité des peuples et Etats», tandis que l’article 3 du Protocole souligne que parmi les objectifs du CPS, figure la promotion de « la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique, en vue d’assurer la protection et la préservation de la vie et des biens, le bien-être des populations africaines et de leur environnement, ainsi que la création de conditions propices pour un développement durable.

En particulier, l’interdépendance entre paix, sécurité et développement est consacrée dans le préambule de l’Acte Constitutif où les Chefs d’Etat expriment leur conscience « du fait que le fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au développement socio-économique du continent, et de la nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, comme condition préalable à la mise en œuvre de notre agenda dans le domaine du développement et de l’intégration ». (Fin)