L’Afrique doit accélérer le processus de son industrialisation en transformant les matières premières dont elle regorge

Protais Musoni, Président de Pan-African Movement Rwanda, et Dr Chantal Ingabire, DG de la Planification au MINAGRI

L’Afrique doit accélérer le processus de son industrialisation en transformant les matières premières dont elle regorge, notamment les produits agricoles, les minerais, le bois et autres, et ceci permettra de créer des emplois et du revenu pour de nombreux Africains, selon le Président du Mouvement Panafricain, branche du Rwanda Protais Musoni.

«La Journée de Libération de l’Afrique signifie se doter d’une économie résiliente, autosuffisante, inclusive. Cela signifie coordonner notre agriculture et nos industries de transformation afin de conférer de la valeur ajoutée à la chaîne de valeur des produits. C’est surtout impliquer le Secteur Privé et le rendre plus actif pour attirer des capitaux détenus par divers investisseurs à travers le monde afin qu’ils investissent en Afrique. C’est cela coordonner le secteur financier et les banques afin de créer des industries porteuses chez nous. Il est impératif de toujours sensibiliser les Africains à créer des industries dans leurs pays », a-t-il indiqué.

Il a tenu ces propos à la veille de la célébration de la Journée de la Libération Africaine ce 25 Mai 2022 sur le continent, avec pour thème : « Construire des systèmes de sécurité alimentaire africains résilients et inclusifs : Lutter contre les défis de la nutrition et du changement climatique ».

Il a ajouté que la sécurité alimentaire est un champ vaste qui signifie que nos produits doivent être disponibles, accessibles, bien utilisés de manière efficace au cours de la chaîne de valeur. Mais surtout ils doivent être durables.

«Au Rwanda, nous jouissons de la sécurité alimentaire à 81 %. Mais le rapport de la FAO de 2020 relève que 21 % de la population africaine est menacée par l’insécurité alimentaire et la faim. Comment rabaisser ce chiffre alarmant ? Quelle culture importée pour le Rwanda ? Comment impliquer le Secteur Privé en lui donnant plus de facilitations pour avoir des intrants suffisants pour l’agriculture. Il semble que l’homme le plus riche d’Afrique, Ali Dangote du Nigeria, a le projet de créer une industrie pour des fertilisants. Cela nous évitera de tourner le regard sur l’Ukraine qui nous fournissait des intrants et du blé. Il est urgent d’être plus innovateurs et de trouver d’autres stratégies pour obtenir le blé et les intrants et d’autres produits nécessaires », dit-il.

« Actuellement le Rwanda importe le blé et les intrants à partir du Brésil et d’Australie. Dans tous les cas, nous devons coordonner nos importations au niveau du Rwanda et de l’Afrique, coordonner notre récolte aussi. L’Afrique doit travailler en synergie pour importer ce qu’elle n’a pas », a-t-il poursuivi.

Pour Dr Chantal Ingabire, DG au Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI), l’irrigation a augmenté la production agricole ces cinq dernières années.

« Ceci est le résultat d’un important investissement. On a accru la superficie irriguée et des terrasses. On a ainsi créé une résilience face au changement climatique. Les ménages bénéficiant de la sécurité alimentaire ont augmenté aussi », a-t-elle indiqué.

Elle a rappelé que plus de 3.800 jeunes prestent dans l’agribusiness. Les jeunes qui se sont formés en Israël continuent d’augmenter et apportent un appui à l’extension, la sensibilisation dans l’agriculture au niveau des marais, en recourant à des technologies. C’est une contribution qui a rehaussé le savoir-faire chez les fermiers. (Fin)