Le 16ème Forum de Unity Club a décerné un Certificat à sept Gardiens du Pacte de la Fraternité des Rwandais

Le PM pose en photo avec les  Gardiens du Pacte de la Fraternité des Rwandais, avec leurs Certificats

A la clôture de son 16ème Forum 2023 à Ntare Arena de Rusororo dans le district de Gasabo, Unity Club Intwararumuri, présidée par la Première Dame Jeannette Kagame, a décerné un Certificat à sept Gardiens du Pacte de la Fraternité des Rwandais, qui se sont distingués par des actes de courage et d’humanité durant le Génocide de 1994, en sauvant des Tutsi menacés d’extermination. Ils sont les équivalents des Justes en Europe qui ont protégé des Juifs lors de la Shoa.

1- Judith Mukamunana Nyirambonera a élevé des enfants orphelins pendant le Génocide contre les Tutsis.  Elle est née en 1953, dans la Province du Sud, District de Nyaruguru. Dans sa jeunesse, elle voulait devenir religieuse. Mais cela ne se realisa pas. Elle vit maintenant dans le village de Mukoto, cellule de Mukoto, secteur Bushoki, district de Rulindo. 

Ses activités avant le Génocide ont commencé en 1983, lorsqu’elle a été engagée pour s’occuper des orphelins de l’orphelinat Rulindo (Orphelinat Saint Elizabeth de Hongrie). Pendant le Génocide contre les Tutsis, en tant que travailleuse réguliere, elle a accueilli des enfants dont les parents avaient été tués Elle les a placés parmi les autres et les a élevés sans discrimination. 

La Gardienne du Pacte ou Umurinzi w’Igihango,  Judith Mukamunana Nyirambonera.

Pendant le trajet de fuite de Rulindo à Janja, quand les Interahamwe ont essayé de les tuer, elle a continué à prendre soin d’eux et à leur parler jusqu’à ce qu’ils atteignent Janja. Ils sont arrivés à Janja et n’ont trouvé aucune sécurité. Elle a donc continué à fuir jusqu’à ce qu’elle les emmène dans un camp au Congo. 

Dans le camp, elle ne permettait pas aux enfants de sortir pour ne pas être tués. Au camp, elle a appris que les Interahamwe avaient prévu de les tuer et elle a immédiatement décidé de les ramener au Rwanda. Avec l’aide du HCR, elle a ramené 13 des 14 enfants arrivés à Rulindo le 1er Novembre 1996. C’est une seule enfant nommée Nicole qui est tombée malade et qui est décédée en exil.

Après le Génocide contre les Tutsis, elle a continué à s’occuper des enfants qu’elle a accueillis au Centre. Lors des juridictions Gacaca, elle a donné des informations sur le Génocide perpétré contre les Tutsis dans la Paroisse de Rulindo parce qu’elle surveillait tout ce qui se passait. 

Pendant le retour des enfants dans leurs familles, elle a décidé de s’occuper de sept enfants qui n’avaient pas trouvé de famille d’accueil, six d’entre eux ont grandi. Maintenant, elle reste avec Jean-Yves NIZEYIMANA né en 2000, étudiant à l’Université de Technologie et des Arts de Byumba (UTAB).

 En définitive, les enfants qu’elle a élevés ont tous grandi, certains d’entre eux sont mariés et continuent de la considérer comme leur mère. Ils le remercient pour sa compassion et son amour pour eux. Dans sa vie modeste, elle est considérée comme une personne qui a fait et continue de faire un excellent travail pour aider les autres. 

2- Azzaria Mpirwa a combattu la discrimination lorsqu’il était leader au niveau de la cellule. Puis il a été tué avec son épouse.

Activités qui l’ont distingué avant le Génocide contre les Tutsis : En 1989, MPIRWA Azarie devient chef du Secteur Gahondo. Lorsqu’il était leader, il rejetait la politique en place de division et de discrimination ethnique, et il s’opposait à l’injustice et à la haine contre les Tutsis. 

Lorsque de nombreux partis ont surgi au Rwanda, il a décidé de quitter le parti MRND et de rejoindre le parti d’opposition MDR. Il s’est caractérisé par le courage de montrer qu’il n’était pas d’accord avec le régime du MRND parce que lui et d’autres chefs de Secteurs s’étaient séparés du MRND rédigé un document montrant l’injustice qui leur a été faite et les activités des Interahamwe qui les ont empêchés de recruter d’autres membres, et de résoudre les problèmes de la population.

Pendant le Génocide, MPIRWA Azarie s’est caractérisé par le fait d’encourager les gens à ne pas être impliqués dans le massacre, en leur demandant de s’unir et de lutter contre les tueurs, ce qui a conduit au soir du 20 Avril 1994, de voler au secours d’un homme appelé Kazamasha attaqué par les miliciens. Ils ont combattu l’attaque et gagné le combat.

Mais les interahamwe ont incendié et tué sa femme dans la maison. MPIRWA Azarie s’est enfui à Butare avec un commerçant appelé RUGAYINTENGA Ezechiel. Il a été rattrapé sur la route près de Karubanda. Les tueurs l’ont ligoté et emmené à Gikongoro où se trouvaient des réfugiés interahamwe de Nyabisindu qui le connaissaient, et qui l’ont immédiatement tué. 

Mpirwa Azarie a laissé deux enfants, Nshimyukiza Mpirwa Egide et Habaguhira Eddy Emille, qui ont maintenant grandi, et qui sont diplômés d’Université. Ils exercent divers métiers pour vivre et reconstruire le pays. 

3- Le Père Pierre Simons : un Belge qui a refusé de fuir et d’abandonner les enfants qu’il élevait pendant le Génocide. Il a caché aussi de nombreux Tutsis qui ont fui vers lui. Après le Génocide, il a continué à s’occuper des orphelins, il mourra en 2020. 

4- Pierre Lefloch : est un prêtre français. Lors du Génocide contre les Tutsis, il a refusé de laisser 32 Tutsis persécutés qui avaient fui vers lui. Il les a aidés à fuir vers le Burundi.

Le Père Pierre Lefloch a également continué plus tard le travail d’enseignement dispensé aux enfants sourds-muets. 

Mais maintenant, il n’est plus, car il est décédé en 2019. 

5-Marie Jeanne Noppen : était une enseignante belge à Nyundo, qui s’est battue pour les élèves qu’elle éduquait lorsque les Interahamwe voulaient les tuer. Autre raison pour laquelle elle a été nommée Gardien du Pacte : cette Belge s’est opposée à la discrimination contre les étudiants Tutsis lorsque le regime de l’époque les chasser des écoles pendant la période de discrimination. Marie Jeanne Noppen est décédée en 2007 et elle a été appréciée louée pour ses bonnes œuvres  lors de son vivant. 

6- Muhamood Noordin Thobani :  un Ougandais qui a enterré les corps de plus de dix mille Tutsis victimes du Génocide tués et jetés dans la rivière Akagera. Il a participé à la construction de divers monuments dans le pays. Il a construit trois monuments dont : Kasensero dans le comté de Rakai où sont enterrés 2 827 corps ; Ggolo dans le comté de Mpigi avec 4 773 corps ; Lambo dans le comté de Masaka avec 3 336 corps ; au total, les corps des Tutsis morts pendant le Génocide s’élèvent à plus de dix mille. 

Mohamood Noordin Thobani a nommé un administrateur du monument, offrant de l’argent pour payer le personnel d’entretien et de nettoyage. Il continue de s’impliquer dans la préparation de la commémoration des victimes tutsi du Génocide dans les mémoriaux sur le sol ougandais. 

Noordin Thobani est également impliqué dans l’aide aux survivants vulnérables du Génocide. En 2018, lorsque le Rwanda a commémoré la 24ème Edition du Génocide contre les Tutsis, Noordin a fait don de 50 vélos aux survivants du Génocide vivant à Rukumberi, dans le district de Ngoma. 

7- Mutabazi Ally : avant le Génocide contre les Tutsis, il a aidé plus de 100 Tutsis persécutés à fuir vers la Tanzanie. Les témoins confirment qu’ils ont bénéficié de son aide sans contrepartie.

Dans le plus grand secret, il accompagna les jeunes qui allaient rejoindre d’autres dans la lutte de libération du pays. Il les conduisit jusqu’à la rivière Akagera où il les remit à Azariah, qui à son tour les aida à traverser pour rejoindre d’autres en Tanzanie. 

Il a encouragé les voisins à ne pas se diviser à cause des partis politiques. Il leur a demandé de rester unis et de collaborer dans des activités qui les améliorent même s’ils appartiennent à des partis différents.

 L’administration de l’ancienne municipalité de Kigarama a découvert ce qu’il faisait et a donné l’ordre de le tuer. Il a immédiatement enfui en Tanzanie. Quand le Génocide a commencé à être perpétré en 1994, il est retourné au pays et est allé se cacher dans les champs, en aidant les personnes pourchassées, en prenant soin des victimes qui ont survécu au Génocide dans la municipalité de Kigarama, dont URAYENEZA et ses petit-fils NTIRENGANYA Patrick et d’autres. (Fin)