«Le dialogue sur l’échange entre les différents secteurs qui affectent la biodiversité est essentiel» -Nora Berrahmouni

Madame Nora Berrahmouni, Fonctionnaire Principale en charge des Forêts au Bureau régional de la FAO à Accra au Ghana

Kigali: Madame Nora Berrahmouni (N.B), d’origine algérienne, est Fonctionnaire Principale en charge des Forêts au Bureau régional de la FAO à Accra au Ghana. Elle est Point focal pour le Changement Climatique/Fonds Vert Climat et aussi Secrétaire de la Commission des Forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique. Elle a été facilitatrice lors de l’Atelier régional sur l’Intégration de la biodiversité dans les secteurs de l’Agriculture qui vient de se tenir à Kigali. Elle livre l’essentiel de cet Atelier à André Gakwaya de ARI-RNA.

ARI: Quelle est la chose la plus importante à retenir de cette Conférence ?

N.B: Le premier point, c’est l’importance du dialogue et de l’échange entre les différents secteurs qui affectent la biodiversité : les plantes et les animaux, les insectes, tout ce qui habite les forêts, les habitats terrestres, marins et d’eau douce, l’agriculture, la foresterie, la pêche mais aussi tout ce qui est élevage.

Le 2ème point est que d’une part, nous sommes entrain de recueillir les bonnes expériences et bonnes pratiques qui existent dans nos pays, même traditionnellement, nos localités qui œuvrent pour la conservation durable de ces ressources d’une part pour appuyer la lute contre la pauvreté, la sécurité alimentaire, mais aussi à restaurer notre environnement, et notre santé, parce que la biodiversité, c’est notre santé et notre pharmacie. Et tous les médicaments qui sont développés par les multinationales, la source, c’est la biodiversité. Et l’Afrique est très riche en termes de biodiversité dans ce sens.

Puis l’on doit aborder les causes à la source de la dégradation de notre biodiversité. Elles sont nombreuses. On parle des changements climatiques, mais pas uniquement. C’est aussi les activités humaines qui entrent en compétition avec les habitats naturels, les espèces naturelles, la conversion à l’agriculture qui n’est pas adéquate pour l’utilisation de la biodiversité. Donc, on essaie d’encourager à échanger sur les politiques existantes déjà, les encouragements et les mécanismes financiers existants. On essaye de financer, de voir comment la biodiversité peut être bien intégrée dans la gestion des ressources naturelles, que ce soit l’agriculture, les pêche, les forêts et l’élevage.

Le 3ème point a été choisi en tant que plateforme d’intégration de la biodiversité dans le secteur agricole, des pêches, mais aussi des forêts, de l’agriculture et de l’élevage. Nous avons deux décades : celle de 2021-2030 ou la restauration des écosystèmes ; et la décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale. Ces deux décades encouragent, et vont être une opportunité de galvaniser un peu la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité pour restaurer nos terres et permettre la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que la lutte contre la pauvreté et la protection de notre environnement. Et le Rwanda est vraiment champion. Il est entrain de faire des choses très intéressantes telles que dans le domaine de la restauration et la conservation des ressources naturelles. Moi, je vois Kigali, c’est une ville verte et c’est très important et cela donne un bon exemple à d’autres pays au niveau de l’Afrique.

ARI : Vous voulez que votre Conférence aboutisse à quoi de plus concret?

N.B: Nous voulons aboutir à une bonne concrétisation des politiques qui existent, que ce soit sur le terrain ou au niveau des mécanismes de financement, connaître les lacunes mais aussi des opportunité pour mieux travailler, élargir, et identifier les priorités que la FAO devrait prendre en compte dans ce secteur important pour les hommes et la nature. (Fin)