Le Ministre Français du Commerce est au Rwanda avec une trentaine d’investisseurs dans une multitude de secteurs

 Le Ministre Français du Commerce, Franck Riester.

Le Ministre Français du Commerce, Franck Riester (F.R.),  est au Rwanda avec une trentaine d’investisseurs dans une multitude de secteurs. Lire son interview recueillie par André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) lors d’une conférence de presse.

Vue de la réunion entre investisseurs français et leurs partenaires rwandais.

ARI – Dans quel cadre s’inscrit votre visite au Rwanda ?

F.R. – Ecoutez, c’est un grand plaisir d’être au Rwanda aujourd’hui dans la foulée du déplacement du Président de la République en mai dernier, donc cinq mois après la visite, la rencontre entre les Présidents Paul Kagame et Emmanuel Macron. C’est une nouvelle étape dans la relation entre nos deux pays qui passe notamment par le renforcement de nos liens économiques et commerciaux, par des partenariats entre nos entreprises. C’est la raison pour laquelle je suis venu avec 30 entreprises françaises. Des entreprises qui sont déjà implantées ici au Rwanda et qui ont la volonté dans de nombreux secteurs de bâtir des partenariats de long terme avec leurs homologues rwandaises, partenariat gagnant-gagnant, un relations forte, humaine entre chefs d’entreprises, entre cadres dirigeants, entre équipes françaises et rwandaises. Des secteurs multiples, bien sûr, les secteurs de l’agro-alimentaire, de l’agriculture, des infrastructures, le secteur du transport, le secteur de la vie durable, de la santé, du tourisme, des TIC, tant des secteurs dans lesquels l’expertise, le savoir-faire des entreprises françaises mettent au service de ce volontarisme, de partenariat renouvelé, un partenariat de long terme, sont autant d’opportunités que nous pouvons saisir collectivement entre Rwandais et Français. Les équipes de l’Ambassade, ce qu’on appelle Team France Export sont mobilisées pour accompagner cette détermination à renforcer notre présence ici, un partenariat gagnant-gagnant sur le long terme.

ARI- Plus de précision par rapport à l’investissement de ces entreprises françaises au Rwanda…

F.R. – Ces entreprises souhaitent  investir dans différents projets. Des projets comme la station de traitement d’eaux usées, la création des centres de fourniture d’énergie hydrologie, la création des système de transport par câble, l’investissement dans des centres commerciaux-le groupe Duval et Bolloré sont très présents et veulent continuer d’investir, dans le tourisme avec le groupe Accor, et avec des projets innovants qui peuvent être financés par notamment des dispositifs de financement du gouvernement français qui sont des subventions  à l’innovation, ce qu’on appelle les fonds facette. C’est très concret, c’est très précis, et c’est de l’argent mobilisé et donné aux entreprises au service de la réponse innovante aux demandes des autorités ou d’entreprises rwandaises. Ces exemples peuvent se démultiplier aux secteurs encore une fois de la santé, de l’agroalimentaire, de la construction, de l’environnement, le traitement des eaux, le traitement des déchets, le recyclage dans un certains nombre de biens.

ARI- Y a-t-il moyen de chiffrer ces investissements ?

F.R. – Ces investissements-là se chiffrent en centaines de milliers, voir de millions d’euros par projets en fonction du type de projet qui peut être, soit financé directement par le fonds facette, soit par la Direction Générale du Trésor, soit en réponses à des appels d’offres de l’Agence Francaise de développement (ADF), soit par des partenariats entre entreprises rwandaises et françaises. Le Groupe Duval va investir des dizaines de millions d’euros dans des golfs où il l’a déjà fait, des centres commerciaux. Accor va investir 40 millions d’euros et ça dépend si c’est en une fois ou sur plusieurs années. Bref, ce sont des investissements colossaux qui sont faits ici.

ARI- Quel business gagnant-gagnant qui soit possible entre la France, un des pays les plus riches du monde, et le Rwanda un des pays les plus pauvres du monde ?

F.R. – Le plus pauvre, ce n’est pas parfaitement exact. Le plus riche non plus. En ce qui concerne partenariat gagnant-gantant, c’est réfléchir comment dans le domaine agro-alimentaire, on peut travailler ensemble pour que le flux logistique des produits frais soit plus efficace pour permettre à la fois une meilleure utilisation des produits, moins de gaspillage dans le marché ici au Rwanda, et ensuite que ça puisse faciliter les exportations vers d’autres pays, notamment la France. C’est aussi bâtir des chaînes de valeur dans le pays par exemple construire des usines qui permettent de transformer les produits agricoles ou agroalimentaires qui peuvent ensuite être utilisées localement ou être exportées.

C’est par exemple créer des centres de recherche comme nous l’avons fait dans un  centre de recherche de lutte contre le cancer qui permet de financer des formations des jeunes et moins jeunes d’ailleurs dans le secteur médical qui répond aux besoins du pays.

Une de nos stratégies, c’est de mettre des moyens pour financer l’entreprenariat ici au Rwanda et financer la formation professionnelle. La jeunesse du Rwanda est une des grandes richesses du Rwanda, nous devons permettre à ces jeunes d’avoir une formation qualifiante qui leur permet d’avoir accès à des métiers et à rendre service aux besoins des entreprises qui cherchent toujours un personnel qualifié. Donc, c’est une multitude de partenariats, une multitude d’aides au financement, d’aides au développement, des solutions gagnant-gagnant que l’on peut bâtir ensemble.

ARI-  Les réalités sur le terrain : Y a-t-il des concrétisations palpables ?

F.R. –  Il y a trente entreprises dans le cadre du MEDEF international, une dizaine d’autres Business France, ce qui veut dire une quarantaine d’entreprises en tout qui viennent répondre aux besoins d’autres entreprises, des partenaires rwandais qui souhaitent avoir des entreprises partenaires pour pouvoir bénéficier d’un savoir-faire,  des services, développer le business ici.

C’est aussi des entreprises qui répondent aux besoins du gouvernement ou des autorités locales rwandaises dans leurs démarches de création des transports, d’infrastructure, je pense concrètement à des ponts métalliques qui pourraient être  fournis par une entreprise qui s’appelle «Matière» avec un certain nombre de financements qui pourront renouveler des ponts au Rwanda. L’idée, c’est de dire une multitude de besoins des autorités publiques, des entreprises privées, on a besoin d’investir, mette à la fois de l’argent public français pour faciliter l’arrivée de ces entreprises en réponse aux besoins des entreprises rwandaises ou des autorités publiques. Mais aussi avec la volonté de bâtir des partenariats gagnant-gagnant en termes financiers pour ces partenaires économiques sur le long terme. Et c’est ici au Rwanda et c’est vrai plus largement en Afrique puisque le Président de la République Emmanuel Macron souhaite renouveler la relation entre l’Afrique et la France en s’appuyant sur la société civile, notamment sur les entrepreneurs.

C’est pour cela que je disais qu’on met en place des dispositifs de financement à l’entreprenariat africain, c’est l’opération  « Choose Africa », c’est 3,5 milliards d’euros qui sont mobilisés pour financer les entreprises africaine. C’est gérer par PROPARCO qui est une filiale de l’AFD et qui apporte des financements très concrets, soit pour garantir des financements des banques à ces entreprises africaines, soit apporter des fonds qui viennent consolider des fonds de financements, fonds d’investissements qui viennent investir dans les entreprises africaines. C’est vrai dans l’Afrique francophone, Afrique de l’ouest. C’est vrai aussi dans le reste de l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Est. J’étais en Ouganda hier, demain aussi au Kenya comme j’étais en Tanzanie, vous l’avez rappelé, la semaine dernière nous voulons faire en sorte que nous puissions être présents aussi dans l’Afrique anglophone, dans l’Afrique lusophone.

ARI – Des secteurs où les entrepreneurs rwandais peuvent investir en France ?

F.R. – Tous les secteurs. Ça dépend de leur spécificité et de leur volonté. J’aurai l’occasion tout à l’heure de rencontrer les entreprises rwandaises qui sont potentiellement investisseuses en France. Parce que dans ce partenariat gagnant-gagnant, il y a une augmentation des échanges. Des exportations du Rwanda vers la France, de la France vers le Rwanda, on a beaucoup parlé avec la ministre du commerce, de voir comment on peut facilement exporter les produits du Rwanda vers la France, mais aussi c’est des investissements français au Rwanda ou l’inverse ou des investissements en commun. Quand je dis partenariat gagnant- gagnant, c’est par ex on crée une entreprises commune avec des capitaux rwandais et français, et on partage le savoir-faire, l’expertise au service du business qui est monté ici au Rwanda, ou éventuellement en France.

ARI- Le secteur qui vous intéresse le plus ici au Rwanda ?    

R/ les secteurs de l’agro-industrie, de la santé, des infrastructures, de la ville durable, TIC, télécommunications, le secteur logistique, de l’immobilier, du tourisme, c’est une multitude de secteurs avec des entreprises qui viennent de différents secteurs et qui cherchent à rencontrer les partenaires rwandais pour répondre aux besoins des autorités publiques qui veulent ici investir dans un hôpital, là  dans un service des ponts, dans un système de transport en commun,

ARI –  Et les industries culturelles pour promouvoir la francophonie ?

F.R. – Les industries culturelles et créatives sont très importantes et elles font partie des secteurs sur lesquels on veut aller plus même si avec la présence du groupe Canal Plus, beaucoup de choses sont faites ici au Rwanda. Mais on veut aller parce que les industries culturelles et créatives sont seulement un business en tant que tels, créateurs d’emplois, des richesses partagées, c’est aussi un formidable moyen de partager la culture, de mieux avoir la facilité à l’accès à la culture, mais c’est quelque chose à laquelle je suis particulièrement attaché parce que avant de devenir Ministre du Commerce, vous savez,  j’étais Ministre de la Culture, et j’ai eu l’occasion d’évoquer ces questions-là tout à l’heure lors d’une rencontre avec les représentants de la communautés économique ici au Rwanda,  notamment la communauté française  au CCF qui vient d’être ouvert et qui est un formidable outil au service de la culture et de la francophonie et au service des liens et échanges partagés. (Fin)