Le Président angolais va rencontrer séparément Tshisekedi et Kagame à Luanda

João Lourenço au milieu de Kagame à gauche et Tshisekedi

La semaine prochaine, le Président angolais João Lourenço va rencontrer séparément à Luanda ses homologues congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame dans le cadre de sa médiation dans la crise qui se vit à l’Est de la RDC.

Cette rencontre indirecte entre les deux Présidents a été confirmée devant la presse à Kinshasa par le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi qui sera le premier à être reçu mardi prochain par João Lourenço.

“Il y a suffisamment d’initiatives qui font qu’observer la paix est une attitude beaucoup plus sage que de se mettre en posture de guerre. Il y a par exemple l’initiative du Président João Lourenço. Je vous ai dit que mardi prochain je serai le premier à lui rendre visite, avant qu’il ne reçoive le Président rwandais.”, a-t-il dit. 

En marge du sommet des Chefs d’État de l’Union africaine (UA), les 17 et 18 février, la médiation angolaise avait déjà tenté de réunir les deux parties autour de la table. Mais sans succès. L’objectif était de renégocier un cessez-le-feu entre Kinshasa et le M23 et pourquoi pas établir un dialogue direct entre les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

N’ayant pas parvenu à obtenir une rencontre directe entre les deux protagonistes, le Président angolais et médiateur désigné par l’UA a promis de les recevoir séparément à la fin de ce mois de février à Luanda (capitale de l’Angola). 

L’heure n’est toujours pas à l’apaisement entre la RDC et le Rwanda. Kigali accuse Kinshasa de favoriser les intérêts des FDLR,-une milice extrémiste hutu liée directement au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994-, qui rêve toujours de reconquérir le Rwanda par les armes et parachever le génocide. 

Le Rwanda accuse aussi la RDC d’avoir failli à sa responsabilité de protéger les Tutsis congolais, ce qui déstabilise la région des Grands-Lacs d’Afrique depuis trente années. 

La RDC reproche pour sa part au Rwanda de soutenir le M23, un groupe rebelle congolais  qui tente de stopper le génocide en cours contre la minorité Tutsi et d’obtenir le retour dans leur pays des rescapés qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de 30 ans. Mais le Rwanda a toujours rejeté les allégations de soutien au M23.  

Les acteurs et les pays sont multiples. Les groupes armés sont nombreux aussi. La diplomatie s’active pour éviter que le conflit dans le Nord-Kivu(Est de la RDC) ne s’étende à l’échelle régionale.  

Les hostilités armées opposent le M23 (Mouvement du 23 Mars) aux forces coalisées du régime de Kinshasa composées de : l’armée nationale congolaise (FARDC), les génocidaires FDLR, les milices anti-Tutsi intégrées dans l’armée appelées “Wazalendo”, plus de 2000 mercenaires européens engagés par la  RDC depuis 2022, l’armée burundaise et les Forces de la SADC. 

La Mission de l’ONU en RDC “Monusco” collabore ouvertement avec les FARDC qui ont intégré les forces négatives susmentionnées, y compris le groupe génocidaire FDLR, et qui ont engagé des mercenaires européens en dépit de la Convention de l’OUA du 3 juillet 1977 pour l’élimination du mercenariat en Afrique. (Fin)