Le Rapport de la Banque au Rwanda recommande à ce pays de trouver des voies innovantes pour rehausser l’épargne intérieure

Vue des participants dans la salle.

Le Rapport de la Banque au Rwanda recommande à ce pays de trouver des voies innovantes pour rehausser l’épargne intérieure afin de soutenir les investissements du Secteur Privé, selon l’économiste de cette banque au Rwanda, Peace Aimée Niyibizi. 

« Le Rwanda a besoin de rehausser son épargne afin de trouver les investissements nécessaires pour atteindre sa Vision 2050. Depuis dix ans, le constat est que le pays atteint une épargne intérieure de 10%, alors qu’il a besoin d’arriver à 30%. Cet écart est trop grand. Raison pour laquelle le pays doit trouver des voies pour épargner sur trois voies : Ejo Heza ou Un Futur Brillant ; les Assurances ; et le Marché des Capitaux. La population peut augmenter l’épargne à travers Ejo Heza. Il faut former des équipes qui feront plus de sensibilisation de la population pour œuvrer dans ce sens », a-t-elle indiqué en marge de la présentation du Rapport. 

L’économiste de la Banque Mondiale au Rwanda, Peace Aimée Niyibizi

Le Gouvernement peut par exemple être partenaire du Projet d’Irembo de mettre en œuvre un Projet de Technologies Numériques de formation en finance. L’on peut continuer à utiliser le système Momo (transfert d’argent sur téléphone), mais en y introduisant un segment d’épargne. 

« L’innovation est que l’on pourrait épargner par diverses voies, mais en sachant que son argent est placé dans des mains sécurisées », poursuit Niyibizi. 

A voir les tontines ou ibimina qui abondent dans la population et qui est une épargne non formelle, car celui qui a besoin d’investir n’a pas accès à cet argent, il est temps que celui qui vient investir ait de l’argent à un taux abordable, qui n’est pas cher.

Là alors, l’on peut réaliser son propre investissement selon le vœu du Gouvernement et du Secteur Privé.

Il peut y avoir des banques ou des SACCO (Coopératives d’Epargne et de Crédit) qui mettent au point un produit de crédit accessible à la population. 

Selon le Rapport de la Banque Centrale (BNR), l’argent des tontines/ Ibimina atteint 40 milliards Frw.Cet argent est dans les mains des banques, sur MoMo ou ailleurs. Cet argent arrive dans les SACCO pour une épargne de courte durée qui n’est pas utile dans l’investissement à long terme. 

Ce n’est pas comme Ejo Heza où l’on montre que l’argent est gardé pour longtemps jusqu’à 50,55 ans, et que cet argent peut être utilisé pour longtemps. L’argent de l’assurance-vie peut être aussi utilisé pour longtemps, tant qu’on n’est pas encore mort. 

« L’argent du Marché des Capitaux est un produit en place pour dix ans. Ce n’est pas comme l’argent de MoMo que j’utilise à ma guise. Si l’argent de la diaspora atterrit au Rwanda dans des voies où elle est utilisable comme investissement à long terme, ce serait aussi une bonne voie », a dit l’économiste de la Banque Mondiale au Rwanda, Peace Aimée Niyibizi. 

« L’épargne de Ejo Heza atteint 6 milliards Frw, mais c’est peu par rapport au budget d’Investissement public du Rwanda. L’argent de la diaspora par an qui arrive au Rwanda atteint $US 400 millions. Il est utilisé dans l’éducation et les petites entreprises. L’on ne peut tabler sur cette voie pour de grands investissements. Il faut envisager d’autres voies plus innovantes pour rehausser l’épargne intérieure au Rwanda », insiste encore Niyibizi.  (Fin)