Le Rwanda a lancé 134 mandats de poursuite des génocidaires hébergés dans 33 pays

Jean-Bosco Siboyintore

Kigali: Le Rwanda a lancé 134 mandats de poursuite des génocidaires hébergés dans 33 pays, mais seuls 23 pays ont manifesté la volonté de coopérer et ont jugé chez eux ces criminels, et c’est dans ce cadre que 23 prévenus ont été extradés au Rwanda par d’autres pays, selon Jean-Bosco Siboyintore, membre du Mécanisme de Poursuite des crimes de Génocide au sein de la Justice du Rwanda.

«La poursuite des criminels de Génocide par les pays étrangers se fait lentement pour des motifs divers. Certains pays niaient le Génocide contre les Tutsi. Ils ont pris du temps pour être convaincus. Ils ont commencé à l’être par exemple après le procès d’Akayesu à Arusha qui suscité des débats ayant abouti à la reconnaissance du Génocide des Tutsi par le Tribunal Pénal International d’Arusha ((TPIR). Le procès de Karemera en 2006 à Arusha a apporté plus de preuves aussi. C’est à partir de là que le TPIR a décidé que personne ne mettra plus en cause le fait qu’il y a eu le Génocide des Tutsi », a-t-il indiqué.

 Il a ajouté que huit pays, surtout européens, ont tenu des procès pour juger les criminels du Génocide des Tutsi.

« Nous avons décidé de les approcher pour les convaincre à juger chez eux les suspects ou à les extrader. Le chemin est certes long. Nous avons approché des pays pour qu’ils organisent des procès », a-t-il poursuivi.

Il a relevé qu’en France, 42 dossiers ont été confectionnés, dont trois qui ont bénéficié de la tenue de procès en 2014. Un autre procès a eu lieu en 2019 pour Ngenzi Octavien et Tito Barahira.

L’on ne comprend pas pourquoi le prêtre Wenceslas Munyeshyaka n’a pas encore affronté un réel procès, surtout qu’il faut fait partie de 93 dossiers qui devaient être jugés en France.

En 2007, la Justice française avait promis au TPIR que l’Abbé Munyeshyaka et Bucyibaruta seront jugés en France. Ce qui n’a pas encore été fait jusqu’à ce jour.

«Nous devons engager des discussions avec le Mécanisme laissé en place par le TPIR afin de poursuivre certains dossiers laissés en suspens. Nous considérons que le procès de  Munyeshyaka a été laissé en retard comme d’autres », a encore souligné Siboyintore. (Fin)