Le Rwanda a lancé le Projet de Laboratoire Mobile qui augmentera de 50 % la productivité agricole

La Ministre G. Mukeshimana et l’Ambassadeur Imani Youssef coupent le ruban et lancent le Projet Caravane Mobile

Par André Gakwaya;

Kigali: Avec l’appui du Maroc, le Rwanda a lancé le Projet pilote de Caravane Agricole ou de Laboratoire Mobile qui examinera le sol sur 50 mille hectares dans les trois districts pilotes de Nyabihu, Rubavu, Musanze et Burera, selon la Ministre de l’Agriculture et Ressources Animales (MINAGRI), Dr Géraldine Mukeshimana.

« Beaucoup de fermiers demandent que leur sol soit examiné au laboratoire afin qu’ils utilisent des intrants convenants aux besoins réels de leur sol. D’habitude, nous examinons des fois le sol, mais cela prend plus de temps. Avec ce laboratoire mobile opérationnel, équipé d’un matériel approprié, l’on examinera le sol et l’on donnera la réponse immédiate sur les intrants à mettre dans le sol. Nous utiliserons ainsi des intrants sûr avec de bonnes semences, et nous obtiendrons plus de productivité agricole », a-t-elle indiqué au lancement du Projet à Mulindi/Kigali.

Un des véhicules-laboratoires

Elle a précisé que ce laboratoire mobile augmentera la productivité agricole de 50 %. Le maïs pourra passer de 1,7 tonnes/ha à 2,7 tonnes/ha. Le riz atteindra 800 kg/ha, etc.

« Ce qui importe pour le moment, c’est de sensibiliser de manière continue les agriculteurs. Les résultats acquis ne doivent pas connaître une régression. Durant cette phase pilote, les examens du sol sont gratuits. Les prix ne seront pas élevés même à l’avenir, quand le projet se sera étendu à l’ensemble du pays », a poursuive la Ministre Mukeshimana.

Le projet débute avec trois véhicules équipés de matériel pour examiner le sol. Il dispose aussi de trois motos qui collecteront le sol à examiner.

Le personnel qui examine le sol a été formé au Rwanda et au Maroc. Il permettra de rendre notre l’agriculture du Rwanda plus résiliente.

Groupe photo avec le personnel du Projet

Pour l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Rwanda, Imani Youssef, qui a prononcé un Discours lors du lancement du présent Projet, la visite officielle au Rwanda de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Octobre 2016, a donné une impulsion sans précédent aux relations entre les deux pays.

« Avant la visite de Sa Majesté, nous avions trois accords signés dans les années 1990. Durant la visite royale, 23 Accords ont été signés dans les domaines du commerce, agriculture, santé, logistique, diplomatie, investissement, habitat, tourisme, transport, etc. ; autant d’accords que depuis l’ouverture de l’Ambassade nous veillons à la mise en œuvre. Pour ce qui est de la Caravane agricole, comme vous le savez, les agriculteurs rwandais ont été pénalisés ces dernières années par l’absence de la connaissance de la fertilité de leur sol, c.-à-d. qu’ils ne savaient pas trop quelles compositions des fertilisants ils devaient utiliser », a-t-il indiqué.

Il a poursuivi : « Alors, le matériel qui a été mis à la disposition de RAB par la Fondation OCP est un matériel de haute technologie qui consiste en un laboratoire mobile, des véhicules susceptibles de déplacer dans les régions les plus reculées du Rwanda pour prélever les échantillons du sol, faire des analyses sur place et dans un laps de temps, pouvoir établir la carte de la fertilité du pays. Ce projet va en complémentarité avec l’unité de mixage des fertilisants que le groupe OCP est entrain de monter au Rwanda et dont les locaux sont en cours de construction. Vous comprendrez que les deux sont en complémentarité. La Caravane met en place la carte de fertilité, détermine les engrais et les fertilisants adaptés au sol et le mélange sera fait par l’usine».

Il a précisé que le deuxième projet est finalisé : « Le joint agreement a été signé, le terrain a été acquis, le contrat a été signé, c’est un projet entre l’OCP, la BRD et le Ministère de l’Agriculture. C’est un projet conjoint qui consiste à construire une unité de mixage de fertilisants et à terme, c’est une unité qui pourra même exporter. D’une part, elle livrera au marché local des fertilisants et des engrains adaptés au sol en termes de teneur en phosphore et autres composantes. Actuellement, nous savons que beaucoup d’agriculteurs utilisent des fertilisants dont ils ne connaissent pas la composition. Donc, il y a des incidences à la fois pas seulement sur le sol, sur la qualité, sur les prix et sur la productivité. Cette usine sera opérationnelle rapidement. Dans un délai de six ou sept mois », a-t-il confié. (Fin)