Le Rwanda réfléchit à une vaccination contre l’érysipèle porcin

Le gouvernement réfléchit à une vaccination contre l’érysipèle porcin dans les districts où l’élevage de porcs est affecté alors que le pays cherche à empêcher cette maladie de se propager aux fermes porcines qui ne sont pas encore infectées.

L’érysipèle du porc – connu localement sous le nom de «Ruje y’ingurube» – est une maladie infectieuse contagieuse causée par le Erysipelothrix rhusiopathiae, une bactérie minuscule en forme de bâtonnet. Bien que ce ne soit pas une maladie nouvelle chez le porc, la maladie est une préoccupation de plus en plus grandissante chez les producteurs porcins.

Elle est cliniquement caractérisée par une fièvre (41,1 ° C à 42,8 ° C) qui peut provoquer un avortement chez les porcs gestants, des lésions cutanées, une perte d’appétit, des difficultés à respirer et à marcher, et la mort de l’animal infecté s’il n’est pas traité à temps.

Selon le Conseil rwandais de développement de l’agriculture et des ressources animales (RAB, sigle en anglais), la maladie provient principalement d’une mauvaise hygiène (à la ferme). RAB a déclaré que l’épidémie actuelle avait été signalée le 21 octobre 2020 dans le secteur de Nzige, district de Rwamagana de la province orientale.

En novembre 2020, RAB a déclaré que l’érysipèle porcin avait déjà tué 379 porcs, soit 0,67% de 56706 porcs dans trois districts à savoir Rwamagana, Kicukiro et Gasabo, qui étaient alors touchés.

Auparavant, une épidémie similaire avait frappé des élevages de porcs dans le district de Gisagara en 2019. La maladie peut attaquer toute ferme où l’hygiène est insuffisante ou si un porc infecté est introduit dans un troupeau de porcs, selon les informations de RAB.

Fabrice Ndayisenga, chef du département des ressources animales chez RAB, a déclaré que la maladie est évitable et guérissable grâce à l’hygiène et la biosécurité au niveau de la ferme ainsi que le traitement par des antibiotiques et des anti-inflammatoires recommandés.

Il a dit que le RAB a acheté à l’étranger environ 50 000 doses de vaccin contre l’érysipèle porcin pour un coût d’environ 60 millions Frw. Il a ajouté que les doses du vaccin devraient atteindre le pays d’ici la fin de cette semaine, ajoutant que la campagne de vaccination commencera immédiatement dans les élevages de porcs affectés. Le vaccin coûte plus de 1.000 Frw et protège un porc pendant six mois, ce qui signifie qu’il doit être administré au porc deux fois par an.

«Nous introduisons le vaccin afin d’inoculer les porcs dans les fermes les plus touchées, et dans le but d’empêcher la maladie de se propager ailleurs. », a-t-il déclaré.

Il a indiqué qu’une trentaine d’élevages porcins principalement ciblés ont été identifiés dans les zones touchées, notamment la ville de Kigali (districts de Gasabo et Kicukiro), Rwamagana, Kirehe, Nyagatare et Rubavu. Il souhaite que l’effort de vaccination contre la maladie soit mené par le secteur privé, grâce auquel les hommes d’affaires peuvent importer des vaccins et les éleveurs de porcs les achètent.

Jean De Dieu Niyitanga, directeur de l’unité de l’agriculture et des ressources naturelles dans le district de Rwamagana, a déclaré qu’il y a actuellement environ 14.000 porcs dans le district de Rwamagana, contre environ 15.000 qui étaient disponibles avant l’épidémie. «Certains éleveurs ont vendu leurs porcs car ils craignaient que la maladie puisse les infecter et y succomber. Ils s’inquiétaient des pertes qu’ils pourraient subir », a-t-il dit.

Il a poursuivi en disant que pendant les premiers jours de l’épidémie, les éleveurs étaient en panique, ce qui a conduit à l’utilisation de médicaments inefficaces par manque de connaissances. Plus tard, a-t-il déclaré, l’antibiotique et l’anti-inflammatoire recommandés par RAB se sont avérés efficaces pour traiter la maladie. Il a ajouté que l’épidémie avait découragé les éleveurs de porcs d’agrandir leurs fermes, voire engager de nouveaux investissements dans cet élevage. (Fin)