Le Tribunal de Paris autorise une enquête sur la complicité des troupes françaises dans les massacres de Bisesero en 1994

Le mémorial du Génocide de Bisesero dans le district de Karongi fait partie des quatre mémoriaux que le Gouvernement du Rwanda a proposé d’inscrire sur les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La Cour d’appel de Paris a recommandé qu’une enquête soit menée sur l’inaction de l’armée française face à sa complicité présumée dans les massacres de Bisesero lors du Génocide de 1994 contre les Tutsi, a rapporté l’AFP mercredi 21 Juin.

On estime que 50 000 personnes ont été tuées dans la région de Bisesero, dans la Province de l’Ouest, une région qui était alors considérée comme un refuge de la résistance tutsie.

Des rescapés du génocide dans les collines de Bisesero avaient auparavant accusé les troupes françaises de les avoir délibérément abandonnées à la milice Interahamwe qui a assassiné des centaines de personnes dans la région en quelques jours.

Les Procureurs français ont ouvert une enquête pénale sur une éventuelle complicité de crimes contre l’humanité en Décembre 2005 après des plaintes déposées par des survivants et des groupes de défense des droits humains.

En Septembre 2022, les juges français ont abandonné une affaire contre les troupes françaises accusées d’être complices de massacres lorsqu’elles ont été déployées dans la région pendant le génocide de 1994.

Selon des survivants de ce Génocide à Bisesero, « en 1994, les troupes françaises nous ont fait sortir de notre cachette de résistance », disent-ils.

 Désormais, la Chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris a cassé la décision du juge pour un motif de procédure et a renvoyé l’affaire Bisesero aux juges d’instruction de la Chambre des crimes contre l’humanité du Tribunal de Paris.

Bisesero fait partie de la partie Sud-Ouest du Rwanda, la plupart des familles tutsi ont été complètement anéanties lors du génocide de 1994.

Une opération militaire française baptisée Opération Turquoise y a été déployée lors des massacres. On estime que 50 000 personnes ont été tuées dans la région de Bisesero.

La plupart des familles anéanties étaient de la “Zone Turquoise”. Le mémorial du Génocide de Bisesero dans le district de Karongi fait partie des quatre mémoriaux que le Gouvernement du Rwanda a proposé d’inscrire sur les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. (Fin)