L’EAC envisage d’adopter le Français comme langue officielle de la Communauté

Kigali: Le Français pourrait dans un avenir proche devenir une langue officielle de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC, East African Community)  en plus de l’Anglais.

Cela est devenu évident après que le gouvernement français ait accepté d’aider l’EAC à mener une étude sur les modalités d’inclusion du Français comme langue officielle de la Communauté.

Le soutien du gouvernement français intervient après que l’EAC lui ait demandé de soutenir une étude sur les modalités d’inclusion du Français comme langue de la Communauté en plus de l’Anglais. La demande du Secrétariat de l’EAC est intervenue dans le cadre de la mise en œuvre de la directive de la Résolution no. 25 du 15ème Sommet des Chefs d’État de l’EAC tenu le 30 novembre 2013.

S’exprimant lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord avec l’EAC, l’Ambassadeur de France en Tanzanie, Frédéric Clavier, a déclaré que son pays était plus que disposé à aider l’EAC à mener une étude sur les modalités pour inclure le Français parmi les langues officielles de l’EAC.

“Nous nous engageons à soutenir la réalisation de l’étude afin de contribuer au développement social et économique du programme d’intégration”, a déclaré l’Ambassadeur Frédéric Clavier.

Le diplomate français a déclaré que la mise en œuvre opérationnelle de l’étude et les coûts de financement associés estimés à 42.511 euros, seraient couverts par l’Ambassade de France au Burundi, ajoutant que l’Ambassade informerait régulièrement l’EAC de l’avancement de l’étude.

De son côté, le Secrétaire Général de l’EAC, le Burundais Liberat Mfumukeko, a exprimé sa gratitude au gouvernement français pour le soutien apporté à l’EAC pour l’étude. Le Secrétaire Général a remercié la France pour son soutien constant aux programmes et projets de l’EAC.

“Ce soutien arrive au bon moment lorsque la Communauté continue d’approfondir ses liens avec les autres blocs francophones”, a déclaré Liberat Mfumukeko.

L’article 137 du traité instituant l’EAC prévoit que l’Anglais est la langue officielle de la Communauté. Tandis que le Swahili,-seule langue africaine réellement transnationale et que tous les pays de l’EAC ont en partage-, sera développé en tant que lingua franca de la Communauté. L’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est a adopté une résolution pour adopter le Swahili comme langue officielle de la Communauté.

Seul pays de l’EAC officiellement francophone, le Burundi avait introduit une demande auprès du Secrétariat de l’EAC pour que le Français soit une langue de travail au même titre que l’Anglais. L’officialisation du Français est attendue depuis l’homologation de cette langue par le Sommet des Chefs d’Etat de cette communauté, en novembre 2013.

L’EAC avait été créée en 1967 avant de fermer ses portes dix ans plus tard à cause des conflits dans la région. C’est en 2001 que l’EAC a refait son apparition, composée alors de trois Etats (Kenya, Ouganda, Tanzanie), anciennes colonies britanniques et anglophones.

L’EAC a été rejoint en 2007 par le Rwanda et le Burundi, anciennes colonies belges comme la RDC et de tradition francophone.

Le Soudan du Sud a rejoint en 2016 officiellement l’EAC, devenant ainsi le sixième membre du bloc régional dont le siège se trouve à Arusha au Nord de la Tanzanie.

La RDC est frontalière avec 5 de ces pays membres de l’EAC. Elle a d’ores et déjà adressé une demande d’adhésion officielle à Paul Kagame, le Président du Rwanda et  président en exercice de l’EAC.

A noter que la Somalie a aussi introduit une telle demande. Les deux demandes sont sous analyse sur la table du Sommet des Chefs d’Etat de cette Communauté Est Africaine. (Fin)