Les fermiers de l’EAC clôturent un projet de $2 millions octroyés par la BM et qui a renforcé leurs capacités

Groupe photo des délégués des fermiers dans l’EAC

Les fermiers de le l’EAC (communauté est-africaine) clôturent à Kigali un projet de $ 2 millions octroyés par la Banque Mondiale par le biais de IFAD, et qui a renforcé leurs capacités, selon Jean-Paul Munyakazi, président du CA du collectif des agri-éleveurs Imbaraga.

« C’est une réunion de trois jours qui rassemble les fermiers des pays de l’EAC pour échanger les meilleures pratiques issues d’un projet initié depuis trois ans dans 4 pays : le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya. L’objectif est d’évaluer l’avancée générale atteinte par ces fermiers qui ont mis en œuvre ce projet appelé e-Grenary ou Fonds pour renforcer l’agri-élevage. Ce fonds collecte l’information agricole. Il enregistre les fermiers, ainsi que la superficie qu’ils vont cultiver, et la récolte escomptée. Le projet connecte les fermiers au marché, tout en aidant à obtenir une assurance agricole aux cultures. Ce projet a été mis en œuvre dans douze districts du pays dont Nyanza, Kirehe, Burera, Kamonyi, Gakenke, Bugesera, Gatsibo, Kayonza, etc. Au total 20 mille fermiers ayant réalisé plus de cent mille hectares cultivés ont été notés », a-t-il indiqué.

Le projet s’est concentré sur la culture du maïs, du haricot et par après du soja dans les quatre pays de l’EAC. Les fermiers cultivaient en sachant qu’ils avaient un marché assuré. Le projet a aidé à faire des progrès. Car, avant le projet, la récolte du haricot variait entre 900 kg et une tonne. Après le projet, la récolte du haricot varie maintenant entre 1,8 tonnes et 2,4 tonnes par ha pour les fermiers soutenus par le projet. Tandis que la récolte du maïs est comprise entre 3,6 tonnes et 6 tonnes par ha. Ce sont les fermiers des collectifs Imbaraga et des coopératives NCCR qui ont mis en œuvre le projet et qui ont une plateforme qui connecte leur récolte au marché.

Jean-Paul Munyakazi, président du CA du collectif des agri-éleveurs Imbaraga

Le problème est que cette année, la récolte est basse, pendant que divers acheteurs offrent des prix en hausse pour s’en emparer. La cause de l’insuffisance de la récolte est liée aux variations du changement climatique de cette saison.  En plus, les fermiers ne savent pas tenir la récolte en bon état. On estime à 25 % les pertes post-récolte suite à la moisissure et l’aflatoxine avec des conséquences visibles que l’on connaît.

« Nous avons connecté les fermiers à des experts qui les appuient en matière de bonne tenue de la récolte. Nous travaillons aussi avec AIF (African Improved Food) qui a conclu des accords avec les fermiers. Nous avons fourni un fonds de garantie qui a permis aux fermiers d’accéder aux crédits des institutions de microfinance. La plateforme a été créée. Il reste à construire les capacités des fermiers. Ce sont les fermiers qui sont la base de l’économie mondiale. Il faut qu’ils aient connaissance en eux-mêmes, et mettent les bonnes politiques déjà en place. Il faut que les fermiers demeurent solidaires, produisent plus sur leurs parcelles réduites, mettent aux points des intrants organiques soient autosuffisants et résilients », a poursuivi le Directeur du CA de Imbaraga.

Mais pour faciliter les échanges dans la région de l’EAC, les responsables politiques doivent réfléchir sur l’accélération d’un système monétaire unique et harmonisé destiné à faciliter les échanges des produits. Autrement, il faut une monnaie unique pour la région. C’est impératif. (Fin).