«Les jeunes du Rwanda sont inspirants, et leur résilience face aux défis les renforce pour affronter le futur» -Jeune Député Sébastien Lemire du Québec

le Jeune Député Sébastien Lemire du Québec

Le jeune Député Sébastien Lemire (S.L.) de la Chambre des Communes du Québec, qui est aussi Président du Réseau des Jeunes de l’APF (Association des Parlements de la Francophonie), tenue à Kigali du 05 au 09 Juillet 2022, estime que les jeunes du Rwanda sont inspirants, et leur résilience face aux défis les renforce pour affronter le futur. Lire son interview recueillie par André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA):

ARI- Qui êtes-vous ? 

S.L. – Je suis Sébastien Lemire, Président des Jeunes du Réseau de l’Association des Parlementes de la Francophonie, également Député du Québec au Parlement du Canada.

ARI- A quel âge ?

S.L.  J’ai 37 ans. Le réseau des jeunes va jusqu’à 40 ans, donc je suis encore un jeune selon les définitions. Même si j’ai le sentiment que j’ai déjà laissé derrière moi cette période de la jeunesse. C’est une blague. Ce que j’ai vécu lors de ces rencontres de l’APF à Kigali, d’abord est très riche. Je trouve votre pays, le Rwanda, magnifique, son territoire, magnifique, et ses gens aussi. Ce qu’on a vécu comme réseau des jeunes, c’est d’abord de se retrouver ensemble. Et se rendre compte que le vécu qu’on a se ressemble d’un pays à l’autre. Bien que les pays et les cultures soient très différents, notre réalité est semblable. Elle est semblable, car des jeunes doivent prendre leur place. Ils aimeraient que les instances en fassent davantage pour faire la place aux jeunes, que les seniors-si vous me permettez d’utiliser l’expression-, tendent davantage la main aux jeunes.  Mais dans certains cas aussi, on a une responsabilité, la notion de compétences est revenue souvent dans la réunion des jeunes en voulant dire on veut accéder à des postes de responsabilité parce qu’on a des compétences. Parce que pour certains enjeux, le numérique par exemple, on est plus compétents que les gens d’une autre génération pour pouvoir répondre à ces enjeux-là. Donc, il y avait beaucoup d’espoir dans cette rencontre-là.

Dans les ateliers ce qu’on a fait c’est notamment de réfléchir sur ce qu’on peut donner comme message aux jeunes, à l’attention des futurs candidats ou des futurs parlementaires pour voir quels sont les écueils. Notamment la question du financement, qui est difficile selon toutes les régions du monde, mais plus difficile pour certaines. Comment on peut faire davantage des places aux jeunes, on sait que les changements sociaux se font à partir des jeunes. Si on veut répondre aux besoins de l’avenir, ce sont les jeunes qui vont pouvoir y répondre.

ARI- Comment des jeunes ont-ils participé ?

S.L. – Au réseau des jeunes on était environ une trentaine. C’est un réseau qui est jeune aussi, il a 5 ans, et qui très rapidement a été confronté à la pandémie. C’est donc notre deuxième rencontre en présentiel. Peu de jeunes qui sont là aujourd’hui étaient là à la première rencontre. Donc, on est encore à ficeler le réseau, à le construire. Mais le besoin de ces jeunes de se retrouver, de resauter, de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs est très présent et gagnant, c’est très riche.  

ARI- Les jeunes sont-ils capables de répandre les valeurs de la francophonie ?

S.L. – Tout à fait. Et bien plus que je ne l’aurai même pensé. Ce sont des gens qui sont des spécialistes dans plusieurs domaines dans leurs pays respectifs et qui ont choisi la voie démocratique pour aller plus loin dans leurs engagements. J’ai même entendu quelqu’un de la Centrafrique qui me disait qui si moi je veux aller en politique, c’est notamment par frustration. J’ai été peiné de voir dans mon pays les choses qui devaient se faire, mais qui ne sont pas faites. Alors moi je veux y aller et je vais le faire.

Mais ce reflexe-là il est partout. Ça fait moi aussi partie de mes motivations. Je suis député indépendantiste du Québec qui siège à Ottawa. Cette valeur-là de l’indépendance, de l’affirmation nationale, de la place du Français, oui chez nous dans ma municipalité au Québec, partout dans le monde, est une cause qui me tient à cœur, mais elle est portée par l’ensemble des jeunes déjà.  

ARI- La contribution du Canada pour la francophonie

S.L. – Par l’APF, elle est très large. La conjoncture fait en sorte que présentement beaucoup de postes de présidence sont assumés par des représentants du Canada ou du Québec, notamment Francis Drouin, le nouveau président de l’APF. Francis c’est mon collègue de la chambre des communes, il a 38 ans et donc il y a un symbole puissant des jeunes qui prennent leur place notamment par l’élection de Francis comme président de l’APF. Donc, là les jeunes ont un poste de responsabilité et on peut influencer et inspirer les jeunes de partout dans le monde de voir que c’est possible à un jeune âge d’accéder à des postes de pouvoir.

ARI- Il a été dit que deux postes de vice-présidents de l’APF vont être assumées par une femme et une jeune.

S.L. – Une réforme qui a été faite au cours de la prochaine année, c’est Monsieur Fox qui en a proposé l’idée, mais vous avez évidement constaté qu’elle a été saluée par beaucoup de gens parce que faire une place aux jeunes, c’est beau dans les discours, mais il faut que ça devienne concret.

Et le fait d’avoir des sièges réservés, c’est une façon de le rendre plus concret parce que la voix va être entendue autour de la table. Les jeunes et les femmes vont être présents. On va les voir dans une photo. Dans les rencontres, les jeunes et les femmes vont pouvoir prendre la parole et vont avoir un droit de vote. Donc, ça ajoute énormément, c’est une valeur ajoutée très nette. Et donc je salue cette initiative. C’est pour s’assurer que ces deux réseaux-là, on les ramène dans cet espace électif, c’est vraiment une excellente nouvelle.

ARI- Un message…

S.L. – Je vais être honnête avec vous, j’ai senti cette semaine que c’est davantage les jeunes du Rwanda qui m’ont envoyé un message personnel, parce que je vous ai trouvé inspirés, phares, et évidement toute la résilience dont vous avez fait preuve sans complaisance de votre histoire, mais quand même, vous vous en nourrissez pour affronter le futur. Vous avez mis en place tellement des politiques pour nous accueillir. Les gens chargés de l’autonomisation des jeunes sont venus à la rencontre du réseau des jeunes mardi ou mercredi, et les programmes sont dans tous les niveaux de formation, les expériences parlementaires. Comment on va former les expatriés pour qu’ils puissent connaître la culture, pour qu’ils puissent revenir. Donc vraiment il y a un réseau de communication, de formation pour l’ensemble des jeunes. Toute la question du numérique va être un enjeu important. 

Les jeunes sont vraiment au cœur du développement du pays, moi ça m’a inspiré énormément et c’est quelque chose que je vais ramener chez. Le message est très simple, continuez, vous êtes inspirés, bon et je suis très fier du Rwanda tant dans la beauté de son paysage, de son territoire, de ses individus, vous êtes magnifiques.

ARI- Merci. Vous avez fait quelles études ?

S.L. – Un bac en communisation politique, université de Montréal. J’ai fait un certificat de deuxième cycle en leadership public des microprogrammes à l’Université de Sherbrooke. (Fin)