L’impératif de maintenir l’Unité de l’Afrique et booster son intégration exige que la RASD soit chassée de l’UA

Honorable MP Bahiya Ghalli.

Dar-es-Salam: Dans diverses réunions qui viennent de se tenir en ce mois d’Octobre 2021 sur  la résolution du  Problème du Sahara par l’ONU, que ce soit au niveau du 4ème Comité de l’Assemblée Générale de l’ONU, ou de l’atelier régional de Dar-es-Salaam tenu le 16 Octobre dernier, le ton est unanime : L’impératif de maintenir l’Unité de l’Afrique et booster son intégration exige que la RASD (République Arabe Démocratique Sahraouie) soit chassée de l’Union Africaine, et sans délai.

Car, elle ne remplit pas en toute évidence les conditions juridiques pour être un Etat, à savoir : un espace, une population sous son contrôle, et un pouvoir. Et surtout, elle constitue un grave obstacle à l’Unité, l’intégration et la stabilité du continent.

L’Atelier régional de Dar-es-Salaam s’est focalisé sur l’Impératif de la Reconstruction Economique post Covid-19 : Comment la Résolution du problème du Sahara peut améliorer la Stabilité et l’Intégration ?

Une centaine de participants venus des pays de l’Afrique de l’Est et Australe, notamment de la Tanzanie, du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, du Burundi, du Mozambique, de l’Angola, de l’Afrique du Sud, etc… y ont pris part. Tous ont réaffirmé que l’Afrique est aujourd’hui mûre pour trouver des réponses appropriées à ses problèmes, qu’elle a besoin de consolider son unité et son intégration, ainsi que sa stabilité et sa sécurité. Ce sont des conditions pour que La Zone de Libre-échange (ZLECF ou CFTA) se réalise, et que le continent réussisse son industrialisation, et atteigne la croissance et la prospérité. Il est alors essentiel de faire taire les armes sur l’ensemble du continent, et de mettre fin au terrorisme.

L’intégration effective se caractérise par un Marché Commun signé, accompagné de respect des règles du Protocole régissant la libre circulation des biens et des personnes, avec possibilité d’investir dans un autre pays, de s’y installer et d’y travailler, avec la certitude que sa personne humaine et ses biens sont inviolables.

Le cas de non-respect des règles signées du Marché Commun pour l’Afrique de l’Est entraîne aujourd’hui des conséquences multiples, désastreuses sur la vie des gens. L’on continue de chasser de l’Ouganda des Rwandais après les avoir détenus dans des prisons, torturés, et dépouillés de leurs biens. Des cas de lynchages à mort et de disparitions sont répertoriés au quotidien. Ce n’est pas un tel cas typique qu’on souhaite à l’Afrique quand la CFTA sera mise en œuvre.

Restons dans notre sujet de non-résolution de la question du Sahara qui handicape l’intégration de la région du Maroc et des voisins et la Reconstruction économique dans la période postCovid-19.

Trente-huit (38) Etats africains membres de l’UA réunis à Rabat au moment de la Visite du Pape au Maroc et ils se sont prononcés en faveur du règlement de la question du Sahara par l’ONU. Tous veulent que la Province du Sahara jouisse d’une autonomie démocratique, tout en restant une Province Marocaine.

Les efforts du Maroc pour la Province du Sahara sont visibles pour chacun : Le Royaume a consenti des investissements accrus pour le développement de la Province ($ 10 md par an pour financer des infrastructures importantes : écoles, hôpitaux et dispensaires, ports, aéroports, routes, etc…)

Le Royaume a mobilisé des investisseurs de poigne, notamment américains et israéliens, qui viennent pour lancer des projets d’envergure qui donneront des  emplois, etc… Des Consulats diplomatiques ne cessent d’augmenter en nombre, car la zone est d’un grand intérêt pour eux (la zone la plus poissonneuse du monde, grande quantité de phosphates, désir d’installer diverses industries, même de transformation, agroalimentaires, secteur minier fort attractif, etc…)

Une Décentralisation avancée, avec des Elus locaux dont des Députés régionaux à Dakhla (33 MP Régionaux, dont un tiers fait de femmes dans le strict respect des Nations Unies pour respecter l’équité et le genre). Laayoune dispose aussi de ses propres Elus locaux dont des Députés régionaux.

Un Référendum devant être organisé dans toute la Province du Sahara demeure compromis par un Recensement général des Réfugiées qui n’a pas encore effectué dans le camp de Tindouf. C’est pour connaître exactement la population qui doit élire (nombre d’Electeurs). Mais l’Algérie s’est opposée jusqu’ici à la réalisation de ce recensement.

André Gakwaya qui a couvert toutes ces deux rencontres et a  visité la Province du Sahara et la Ville de Dakhla

En 1984, la RASD a été admise au sein de l’UA sous la pression algérienne en violation de la Charte de l’UA, article 28 et du Droit International. Et pourtant la RASD n’a jamais été reconnue ni par l’Organisation des Nations Unies, ni par la Ligue arabe, ni par l’Organisation de la Coopération Islamique, ni par aucune autre organisation régionale.

Le Maroc qui avait quitté l’UA en 1984 estime que l’on doit reconnaître que ce dossier est la véritable cause de blocage et demeure préoccupant pour le fonctionnement de cette organisation panafricaine.

Il faut avoir le courage de reconnaître que l’intégration de la RASD au sein de l’Union Africaine est une anomalie historique qui décrédibilise l’Union Africaine dans son acte constitutif stipulant qu’elle doit rassembler des Etats indépendants et souverains.

La RASD ne peut en aucun cas être considérée en tant qu’entité étatique. Juridiquement, un Etat doit disposer de trois éléments constitutifs, à savoir un territoire, une  population et un pouvoir à exercer.

La RASD ne dispose d’aucun de ces éléments de même qu’elle n’a aucune autorité à faire valoir.

L’adhésion de la RASD a violé la charte de cette Organisation panafricaine au même titre qu’elle a bafoué le droit international.

Il est, par conséquent, nécessaire que cette anomalie soit corrigée, à travers la reconnaissance que le Royaume du Maroc a toujours eu un lien de souveraineté avec le Sahara comme, cela a été prouvé par la Cour internationale de Justice qui a confirmé les liens historiques du Royaume avec le Sahara dont les populations prêtaient allégeance aux Sultans du Maroc.

L’on doit rectifier une injustice et permettre ainsi à l’organisation panafricaine de jouer le rôle de soutien crédible et légitime au processus onusien.

Depuis 2004, le Conseil de Sécurité des Nations Unies appelle régulièrement les parties et les Etats de la région à continuer de coopérer pleinement avec l’Organisation des Nations Unies, pour mettre fin à l’impasse actuelle et progresser vers une solution politique.

Dans cet esprit, le Maroc a soumis aux Nations Unies l’Initiative d’Autonomie, qui constitue une réelle opportunité à même de favoriser des négociations ayant pour finalité de parvenir à une solution définitive à ce différend, dans le cadre de la légalité internationale et sur la base d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte de l’ONU.

Quelques Témoignages :

Témoignage devant l’Assemblée Générale de l’ONU de Mme la Députée Dakhla, Bahiya Ghalla, Maîtrise en Finances et chargée des Formations des Elus au sein du Parlement régional de Dakhla-Wadidhab qui compte 33 membres, dont un tiers sont des Femmes dans le cadre du respect du Genre. Elle fait son 2ème mandat après la Décentralisation de 2011.

Les délégués sont des Sahraouis à 100% qui gèrent les affaires. Dakhla-Wadidhab compte une population de 150 mille habitants. Belle région, mixage entre le désert et la mer. Le seul investisseur dans la région est le Gouvernement marocain. On y trouve des projets structurants, avec des budgets énormes. La majorité des Sahraouis sont de la région du Sud. La marocanité du Sahara est claire. On a une population contente de sa marocanité. D’autres Sahraouis dans les camps veulent rentrer, mais l’Algérie les maintient par la force, comme des otages. L’UA doit permettre une issue de la crise pour sortir de l’impasse.

« On s’attend à un REFERENDUM et une autonomie comme la seule solution. Actuellement, on vit la solution de l’autonomie comme le premier degré. « Après la régionalisation et la décentralisation des régions du SUD, on va gérer les régions du Sud et nos propres régions. Ce qui compte : booster les secteurs économiques porteurs, travailler ensemble, solidaires, atteindre ensemble les objectifs communs de développement (ODD). Avec une croissance inclusive», souligne Mme Bahiya Ghalla.

-Témoignage du Prof Brahima de l’Université de Rabat, Faculté de Médecine, anesthésiste, nutritionniste, originaire de Bouche d’or : entre Dakhla et Laayoune, ville côtière, entre Lyaaoune au Nord et Dakhla au Sud. C’est une ville côtière sur l’Océan atlantique.

Prof Brahima

Je suis originaire du Sahara Je suis Sahraoui. Je fais partie de la plus grande tribu de la région de Sahara. A la question de savoir si ce qui se passe dans cette Province du Sahara, n’est que Discours ou la réalité, le Prof Brahima rétorque :

« Premièrement par rapport à votre question, on n’a pas décidé que le Sahara devienne marocain. Le Sahara était marocain, et il restera toujours marocain. La cause principale de ce conflit coïncide avec le mouvement de certains étudiants au moment de l’indépendance de l’Algérie qui a malheureusement profité de cette occasion pour soutenir ce mouvement contre la patrie de ces étudiants, le Maroc. Effectivement, moi je suis originaire de Bouche d’Or. En 1979, ce n’était pas une ville. C’était une zone désertique. Actuellement, c’est une grande ville parmi les plus grandes villes du Sahara. Donc, c’est le résultat d’un travail, d’une stratégie qui a été faite. Comme la ville de Laayoun qui est aujourd’hui une grande ville à l’instar des autres villes du royaume avec une population qui dépasse presque 300.000 habitants. La ville de Bouche d’Or dépasse 60 mille habitants ».

Il ajoute : « En réalité le Sahara a connu récemment un développement sur tous les plans. Sur le plan  social, économique, éducatif, politique parce que le Sahara, c’est la région où on trouve un % très élevé de participation électorale qui dépasse 60 %. Cela traduit une maturité politique qui montre que la population exerce son droit principal de faire ce qu’on appelle l’autodétermination, mais dans le cadre de l’intégration territoriale du Maroc. Parce que l’autodétermination, ce n’est pas l’indépendance. C’est un acte que je fais au sein de notre patrie qui est le Maroc. Dernièrement, on construit le projet d’investissement lourd avec des investissements qui dépasse 117 milliards de dollars. Et il y a des voies rapides entre les villes et il y a des ports de gde taille en cours de construction. Sur le plan d’infrastructures, assainissement, d’eau, électricité,  énergies renouvelables, il y a une liste longue de plans à exécuter ».

Abordons les Réfugiés du Camp de Tindouf

En parlant du camp de Tindouf basé en Algérie, Brahima fait remarquer que la solution est très facile si l’Algérie arrête ces mouvements incontrôlables de terroristes.

« Si l’Algérie décide de ne pas mettre son doigt sur ce dossier, le problème sera réglé en 24 heures. On libère les frontières, les réfugiés vont directement passer dans le territoire principal du Maroc. Ceci est en premier lieu le problème de l’Algérie. Deuxièmement, c’est le problème des instances internationales, notamment l’ONU, qui doit trouver une solution qui apporte des réponses concrètes comme déjà annoncé par le SG. C’est ce qu’on appelle « avoir une solution pragmatique, réalisable, durable, basée sur le compromis ». Ce sont des réfugiés dans un espace de  non droit, dans un espace non étatique. Bien qu’ils soient installés dans le territoire algérien, on peut dire que la loi et le droit n’existent pas sur ce territoire. On fait usage des armes pour obliger les gens à ne pas choisir leurs droits, leurs libertés », conclut le Prof Brahima. (Fin)

Nous reviendrons dans l’Article suivant sur les résultats des recherches par deux Experts politologues Africains qui montrent que les espaces sous contrôle du Polisario sont devenus la principale source d’insécurité au Sahel, et où la criminalité transnationale a élu domicile. (A suivre…)