L’OMS préqualifie le vaccin anti-Ebola, ouvrant la voie à son utilisation dans les pays à haut risque

Kigali: Pour la première fois, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a préqualifié aujourd’hui un vaccin anti-Ebola, ce qui constitue un pas déterminant en vue d’une accélération de l’homologation, de l’accessibilité et de l’introduction dans les pays les plus exposés aux flambées de la maladie. Il s’agit du processus de préqualification le plus rapide jamais mené à bien par l’OMS.

La préqualification signifie que le vaccin satisfait aux normes de qualité, d’innocuité et d’efficacité de l’OMS. Sur la base de cette recommandation, les organismes du système des Nations Unies et l’Alliance Gavi peuvent acheter le vaccin pour les pays à risque.

Pour le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus « On a franchi là un pas historique pour assurer l’accès de ceux qui en ont le plus besoin à un vaccin permettant de sauver des vies. Il y a cinq ans, nous n’avions ni vaccin, ni traitement contre Ebola. Avec l’arrivée d’un vaccin préqualifié et de traitements expérimentaux, la maladie est désormais évitable et les malades peuvent être soignés. ».

Le vaccin injectable Ervebo est fabriqué par Merck (MSD en dehors des États-Unis et du Canada). Il s’est révélé efficace dans la protection contre le virus Ebola Zaïre et le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS (SAGE) le recommande comme l’un d’une série plus large d’outils à utiliser dans la riposte à Ebola. La décision contribuera à améliorer la disponibilité du vaccin à l’avenir, même s’il faudra attendre le milieu de 2020 pour disposer de doses homologuées du produit.

L’annonce intervient moins de 48 heures après la décision de la Commission européenne d’accorder au vaccin une autorisation conditionnelle de mise sur le marché, à la suite de la recommandation de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Devant la nécessité de pouvoir disposer d’urgence en santé publique d’un vaccin préqualifié contre Ebola, l’OMS a accéléré la préqualification en examinant les données relatives à son innocuité et son efficacité à mesure qu’elles devenaient disponibles. Des représentants de l’équipe de préqualification ont participé à la procédure d’évaluation de l’AEM pour assurer que le produit convienne du point de vue programmatique aux pays africains à risque.

«La mise au point, l’étude et la préqualification rapide de ce vaccin illustrent bien ce que la communauté mondiale est capable de réaliser en accordant la priorité aux besoins sanitaires des groupes vulnérables », a ajouté le Dr Tedros.

L’OMS facilite aussi l’homologation en vue de l’utilisation du vaccin dans les pays exposés au risque de flambées de la maladie, sur la base des examens et des résultats positifs obtenus par l’AEM. Avec l’appui de l’Agence, elle a collaboré étroitement avec de nombreux responsables africains de la réglementation qui se sont dits prêts à homologuer rapidement le vaccin à la suite de la recommandation de l’OMS. (Fin)