L’ONU condamne les propos incendiaires d’un politicien congolais appelant les Bafuliro à l’hostilité contre les Banyamulenge

L’honorable Justin Bitakwira qui appelle sa communauté à l’hostilité contre les Banyamulenge

Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) en RDC dit avoir reçu un enregistrement audio attribué à Justin Bitakwira, député et ancien ministre du développement rural, qui contient des propos violents et incitant de jeunes membres de la communauté Bafuliiro à l’hostilité envers les membres de la communauté Banyamulenge.

« Compte tenu de la position qu’occupe M. Bitakwira au Sud-Kivu et dans les Hauts-Plateaux, région caractérisée par des conflits intercommunautaires, le BCNUDH dit être « profondément inquiet de ce message qui attise la haine et incite à des attaques contre des civils innocents », dit le BCNUDH qui condamne « fermement » ces propos.

Le BCNUDH invite l’honorable Justin Bitakwira, membre de la communauté Bafuliro, à retirer ses propos incendiaires et à s’engager à contribuer à la paix et à la réconciliation.

Selon le media en ligne ACTUALITE.CD, le BCNUDH rappelle aussi que les messages de haine et incitatifs à l’hostilité constituent une infraction en droit congolais et exposent leurs auteurs à des poursuites pénales et sanctions internationales. Le BCNUDH invite les autorités à faire cesser ces propos incendiaires et à sanctionner les auteurs de tels messages.

En avril 2021, un dialogue s’était tenu à Kinshasa dans le but d’aplanir les divergences entre les communautés des hauts et moyens plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga (Itombwe) au Sud-Kivu à l’Est de la RDC.

« Un seul point est la question épineuse de l’identité culturelle des tutsis congolais qui s’appellent les Banyamulenge qui n’a pas trouvé des compromis et nous avons renvoyé cette question dans d’autres réunions qui pourraient venir ultérieurement (…). Pour qu’il y ait la paix chez nous, il faut que ceux qui se disent Banyamulenge puissent abandonner ce nom parce que c’est un nom qui pose problème. Il y a usurpation donc d’identité culturelle parce qu’à travers ce nom, Mulenge, c’est l’une des localités de notre chefferie de Bafuliro (…), ils veulent expolier nos terres coutumières et ancestrales », expliquait à ACTUALITE.CD Kimwanga Kangela, président des sages des Bafuiliro. Du côté des Banyamulunge, cette question est non négociable.

Depuis l’indépendance, les Banyamulenge sont victimes d’un génocide au Sud-Kivu perpétré par les autres communautés organisées en milices pour les chasser des hauts et moyens plateaux et des principales villes de la province au motif que ce sont des Rwandais qui doivent retourner chez eux. (Fin)