Méthodes utilisées pour préparer le génocide à Cyangugu: création de la milice Interahamwe

À la fin de 1991, après avoir approuvé la politique multipartite, le MRND a pris une partie de ses jeunes et a formé une milice appelée Interahamwe. Au début, la milice était formée à Kigali, mais elle s’est ensuite répandue dans tout le pays, y compris dans différentes parties de la préfecture de Cyangugu. Lorsque l’idée de créer la milice Interahamwe parvint à Cyangugu, des organes de la milice furent établis de la préfecture à la cellule. Chaque chef a aidé à sélectionner les recrues de la milice et a suivi ses activités.

Au niveau préfectoral de Cyangugu, en juin 1993, le comité directeur du MRND a nommé les chefs de milice au niveau préfectoral. La décision a été mise en œuvre par Siméon Nteziryayo qui était le président du bureau du MRND dans la préfecture de Cyangugu. Nyandwi Christophe, de l’ancienne commune de Karengera, actuellement secteur Karengera dans le district de Nyamasheke, est immédiatement devenu le chef de la milice Interahamwe dans la préfecture de Cyangugu.

Le complot visant à inciter les miliciens Interahamwe pour préparer et exécuter le génocide contre les Tutsi, le chef de la milice au niveau préfectoral, Christophe Nyandwi l’a mis en œuvre en collaboration avec Bareberaho Bantali Rypa qui vivait à Gihundwe, actuellement le secteur Kamembe dans le district de Rusizi. Bareberaho Bantali Rypa était le chef de la partie MDR dans la préfecture de Cyangugu. Nyandwi Christophe, en collaboration avec le préfet Emmanuel Bagambiki de Cyangugu et les bourgoumestres, a établi la milice Interahamwe dans toutes les parties de la préfecture de Cyangugu.

Les activités de la milice Interahamwe dans l’ancienne commune de Kamembe étaient supervisées par Nyandwi Christophe qui était le chef de la milice dans la préfecture de Cyangugu en collaboration avec Kimputu Salumu Waziri qui était un riche homme d’affaires à Kamembe; il était chargé de la mobilisation de fonds pour le bien-être des miliciens Interahamwe.

La commune de Kamembe comptait également un bande de jeunes regroupés dans une milice appelée Abakaridinari, qui opérait à Nkanka et dirigée par Nkurunziza Fréderic.

La milice Interahamwe de la commune de Cyimbogo était dirigée par Pascal Rubayita qui était l’assistant bourgoumestre de la commune. Il a mené le complot pour inciter les miliciens à être prêts à commettre le génocide en collaboration avec Bideri Augustin, un médecin vétérinaire qui était le président du MRND au niveau communal et Cyprien Murengezi qui était directeur de l’usine SONAFRUITS.

Incitation des miliciens Interahamwe à être prêts à perpétrer le génocide contre les Tutsi dans la commune de Gishoma a été réalisée par Rwakana VENANT qui était président des Interahamwe dans la commune de Gishoma, il était l’Agri-moniteur communal. Il a collaboré avec Jean Chrysostom Nkubito, le bourgoumestre de la commune de Gishoma.

Les miliciens Interahamwe de la commune de Bugarama étaient dirigés par Yussuf Munyakazi. Dans le cadre du suivi des activités des Interahamwe à Bugarama, Yussuf Munyakazi a été aidé par Ndutiye Athanase qui a changé son nom en Tarake Aziz Makuza après sa conversion à l’islam de catholique.

Dans la commune de Nyakabuye, la milice Interahamwe était dirigée par Alfred Munyentarama. La milice Interahamwe de la commune de Nyakabuye, en collaboration avec le bourgoumestre Nsengumuremyi Diogène et le sous-préfet de Bugumya, Nsengimana Etienne a conçu le complot pour tuer les Tutsi à travers la commune de Nyakabuye, ils ont également tué les Tutsi à Mibirizi (commune de Cyimbogo) et Nyabitimbo (dans la commune de Karengera) entre autres.

Dans la commune de Gisuma, la mise en place de la milice Interahamwe et le suivi de ses activités ont été effectués par Nsabimana Callixte qui était le directeur général de l’usine de thé Shagasha en collaboration avec Fulgence Nsengumuremyi qui était bourgoumestre de la commune de Gisuma et Michel Habamenshi qui était enseignait à Gitwe.

La milice Interahamwe de la commune de Gafunzo était dirigée par Katamobwa Etienne, homme d’affaires. La commune de Gafunzo avait aussi un groupe de miliciens notoires qui vivaient dans Nyabitekeri, dirigé par Uburiyemuye Epimaque, notoire comme PIMA qui était du secteur Bugeza et avait suivi une formation militaire pendant 15 jours.

Les miliciens Interahamwe dans la commune de Kagano étaient dirigés par Pascal Rurangangabo qui avait pris sa retraite de l’armée tandis que ceux de la commune de Karengera étaient dirigés par Nsengumuremyi Anaclet qui a travaillé en étroite collaboration avec Christophe Nyandwi, le président de la milice Interahamwe dans la préfecture de Cyangugu. Nsengumuremyi était l’un des miliciens sélectionnés pour suivre une formation au niveau national. Quand il est revenu de l’entraînement, il avait un pistolet et des grenades.

  Dans la commune de Kirambo, l’établissement et le suivi des activités de la milice Interahamwe ont été effectués par le bourgoumestre Mayira Mathias qui a collaboré avec le président du MRND au niveau communal Félicien Mbonyimana qui était également le directeur d’une organisation forestière dans la cellule de Gahisi à Rangiro avec Eliezer Habiyakare qui était le directeur de l’Institut John Wesley (EJW), une école secondaire à Kibogora.

À l’instar de la commune de Kirambo, dans la commune de Gatare, le parti MDR avait attiré l’attention de nombreux jeunes dirigés par Gasinzigwa qui était enseignant à l’école primaire de Buhoro. Les jeunes MDR passaient tous les jours à forcer les jeunes du MRND à rejoindre le MDR. Lorsque le génocide contre les Tutsi a été perpétré, Nsanzurwimo Amon de Macuba, enseignant à l’école primaire de Buhoro et président du MRND dans la commune de Gatare, a convaincu les jeunes que la question de l’affiliation politique devait être mise de côté, ce qui a poussé les jeunes à unir leurs efforts pour la perpétration du génocide contre les Tutsi. (Fin).