Mis en cause dans la mort du diplomate italien, les FDLR nient et accusent

L’Ambassadeur Luca Attanacio assassiné près de Goma.

Les autorités congolaises ont attribué l’attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanacio, et à deux autres personnes au Nord-Kivu; ce lundi 22 février 2021, aux rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Mais ces derniers ont démenti, affirmant que leurs troupes sont trop éloignées de la zone, contrôlée, selon eux, par l’armée congolaise.

«Les FDLR condamnent l’assassinat de l’Ambassadeur d’Italie en RDC, et démentent catégoriquement les propos des autorités congolaises qui les accusent d’en être l’auteur; avant même de mener une enquête sérieuse à ce sujet. Les FDLR déclarent qu’elles ne sont en rie impliquées,» dit un communiqué publié les FDLR.

Les FDLR demandent aux autorités congolaises et à la Monusco de faire toute la lumière sur les responsabilités de cet «ignoble» assassinat, « au lieu de recourir à des accusations hâtives. » «L’attaque a eu lieu a eu lieu dans une zone dite des 3 antennes, près de Goma, sur la frontière avec le Rwanda; non loin d’une position des FARDC et des militaires rwandais. Les responsabilités de cet ignoble assassinat est à rechercher dans les rangs de ces deux armées… » dit Cure Ngoma, porte-parole des FDLR.

Le Vice-premier ministre congolais chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Gilbert Kankonde, pointe du doigt les FDLR. « Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a été victime d’une attaque armée des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), sur la route de Rutshuru, groupement de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo », peut-on lire dans le communiqué signé par Gilbert Kankonde.

Selon les autorités congolaises, les FDLR ont développé dans la région une véritable économie de la rançon. «Les rescapés ont entendu leurs ravisseurs parler kinyarwanda mais aussi la zone du parc de Virunga aux abords de Kibumba; est une zone d’influence FDLR. Ils sont dans la région en train d’exploiter le bois et aujourd’hui, avec la rareté du bois, ils ont développé une stratégie de kidnapping des personnes,» a dit Carly Nzanzu Kasivita, le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu située à l’Est de la RDC.

Trois personnes, dont l’Ambassadeur d’Italie, ont été tuées lundi à la suite d’une attaque par des éléments armés au nord-est de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), contre une délégation qui allait visiter un programme d’alimentation scolaire du Programme alimentaire mondial (PAM).

Outre l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, les deux autres personnes décédées ont été identifiées comme étant, un membre de l’ambassade italienne et un chauffeur du PAM, a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué de presse. Le PAM a précisé qu’un « certain nombre d’autres passagers voyageant avec la délégation ont été blessés au cours de l’attaque ».

L’attaque contre les deux véhicules a eu lieu à Kibumba, à 25 kilomètres au nord-est de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Les deux premières victimes ont été tuées durant l’attaque, l’Ambassadeur italien a reçu des soins d’urgence à l’hôpital de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) à Goma où il a succombé à ses blessures, a précisé la MONUSCO dans un communiqué de presse.

Le PAM a déclaré qu’il collaborerait avec les autorités congolaises pour déterminer les détails de l’attaque, « qui a eu lieu sur une route qui avait préalablement obtenu l’autorisation de voyager sans escorte de sécurité ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU, le Secrétaire général  António Guterres et son Représentant spécial adjoint en RDC, David McLachlan-Karr, ont condamné avec la plus grande fermeté cette attaque et ont demandé une enquête rapide.

Cette attaque contre un convoi humanitaire illustre bien l’étendue de la violence à l’Est de la RDC depuis des décennies. La quasi-totalité des territoires des provinces de l’Est est confrontée à l’activisme des groupes armés nationaux et étrangers. Selon le Baromètre Sécuritaire du Kivu, 122 groupes armés sont actuellement actifs dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, et de l’Ituri. (Fin)