«Nous voulons transformer nos modes de consommation et valoriser African Food» -François Munyentwari

African Food

Rulindo: L’Association de Coopération, Recherche et Développement (ACORD/Rwanda) et ses partenaires se sont rendus sur le site de Nyirangarama, Entreprise Nyirangarama, (district de Rulindo) où ils ont lancé la campagne de consommation de la cuisine africaine, avec des aliments cuits à la manière africaine et rwandaise, « African Food ».

« Nous exhortons nos pays à promouvoir des politiques qui donnent de la valeur à l’agriculteur africain, en achetant et en consommant sa production. Cette campagne doit toucher plus de gens en Afrique, du consommateur des couscous à celui du haricot et du maïs et autres produits africains. C’est une façon d’accorder de la dignité et de la valeur au fermier rwandais. La population peut ainsi avoir une bonne santé, surtout qu’elle s’écarte des aliments fabriqués dans des industries occidentales, avec des cultures qu’on a fait croître à coup de pesticides et d’intrants chimiques qui sont cause des maladies non transmissibles (NDC ou on communicables diseases) comme le diabète, le cancer et les maladies cardio-vasculaires », a indiqué le Directeur de ACORD-Rwanda, François Munyatwari.

Il a informé que les participants au présent lancement viennent certes de Kigali, mais aussi de Ngororero et Musanze. Ils viennent des autorités locales, des confessions religieuses, des ONG et de la Société civile.

« Nous prévoyons d’aller faire la mobilisation auprès de la population, du Parlement rwandais et autres nombreuses institutions. Nous voulons aller dans différentes parties du pays pour faire changer les perceptions afin que tous consomment local ou African Food. C’est un processus qui n’arrête pas », a-t-il souligné.

Il a ajouté que les aliments traditionnels africains ne doivent pas être remplacés par la pizza, le hamburger et d’autres commandes dans des restaurants du « vuba vuba » ou fast food, avec le risque d’attraper les NCD.

Par ailleurs, cette campagne réussira, surtout que les Rwandais du milieu rural sont 70 % et qu’ils consomment ce qu’ils cultivent.

Pâtes de sorgho, d’eleusine, de blé

« Notre vœu est de produire plus en quantité et en qualité. Mais le fait d’avoir peu d’aliments ne doit pas être un prétexte pour favoriser la malnutrition. Par ailleurs, le choix de Nyirangarama pour lancer la campagne African Food se fonde sur le fait que Sina Gérard veut promouvoir du « Made in Rwanda », accroître le revenu du fermier, favoriser la qualité et la croissance dans le pays », a dit le Directeur d’ACCORD-Rwanda.

Il a rappelé que nos grands-pères cultivaient le café et le cacao sans le consommer, juste pour l’exporter. Mais les choses ont changé maintenant, ils consomment leurs produits maintenant. 

Les assiettes en bois « imbehe » peuvent remplacer celles en aluminium. Il suffit de continuer à planter des forêts. Les méthodes de culture peuvent aussi réduire les pesticides qui détruisent la biodiversité, recourir aux intrants organiques et produire plus progressivement sans abîmer le sol et l’environnement, toujours en luttant contre l’érosion. 

L’autre point à relever est que l’Afrique pense au marché commun alors que l’Occident en dispose et sait comment protéger le fermier. 

« Pour nous, choisir les aliments africains signifie appuyer nos fermiers. Il nous faut atteindre notre autosuffisance alimentaire et cesser de dépendre du blé extérieur, ukrainien ou autres, surtout que ce blé n’est pas meilleur que le nôtre. Nous avons l’espoir d’atteindre notre sécurité alimentaire, car nous travaillons dans la ligne du Gouvernement axé sur les aliments de qualité », a poursuivi Munyentwari.