
L’annonce faite par le Rwanda de se retirer de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) constitue une nouvelle tension diplomatique entre Kinshasa et Kigali.
Cependant, elle survient alors que les négociations de paix pour mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC peinent à avancer.
Dans le cadre du processus de Washington, un projet d’accord révisé, – tenant compte des attentes de Kinshasa et Kigali-, est entre les mains des deux parties.
«Il est incroyable et inacceptable de constater que, alors que le président Tshisekedi a rencontré le président Kagame lors d’une réunion fructueuse à Doha, au Qatar, le 18 mars 2025. La ministre congolaise des affaires étrangères Thérèse Kayikwamba et moi-même avons signé une déclaration de principes à Washington le 25 avril 2025. Et que le Rwanda et la RDC se sont activement engagés, le mois dernier, dans des négociations prometteuses, – facilitées par les États-Unis- , en vue d’un accord de paix historique; la RDC continue néanmoins de se plaindre auprès de toutes les organisations régionales et internationales, accusant le Rwanda de ses propres turpitudes, sans parler de ses appels à des sanctions », a déploré le chef de la diplomatique rwandaise Olivier Nduhungirehe sur le réseaux social X.
« Le Rwanda est engagé dans tous les processus de paix en cours (UA/EAC-SADC, Washington et Doha) en toute bonne foi et avec un sens des responsabilités, et n’acceptera jamais la manipulation, par une RDC imprudente et désespérée, des communautés économiques régionales comme la CEEAC, ce qui va malheureusement à l’encontre de ses principes de financement et de sa finalité. En effet, la CEEAC n’a pas vocation à gérer la crise à l’est de la RDC, qui est entre les mains de deux autres communautés économiques régionales, l’EAC et la SADC, sous la médiation du président togolais Faure Gnassingbé, mandaté par l’UA», a poursuivi l’homme d’Etat rwandais.
Selon plusieurs sources contactées par la Radio Okapi parrainée par l’ONU, des experts rwandais et congolais sont attendus dans la capitale américaine cette semaine pour discuter d’un document commun, en vue d’une rencontre de validation entre les ministres des Affaires étrangères. Deux étapes cruciales avant d’envisager la signature d’un accord de paix entre les présidents congolais Etienne Tshisekedi et rwandais Paul Kagame.
À Doha, où le gouvernement congolais et la rébellion congolaise de l’AFC/M23 discutent sous médiation qatarie, aucun progrès notable n’a été enregistré après 32 jours de discussions lors du second round. La délégation rebelle a même quitté Doha, il y a cinq jours pour regagner Goma.
Selon le média onusien, les pourparlers devraient reprendre prochainement afin probablement d’aborder les causes profondes du conflit et d’examiner la proposition remise par la médiation qatarie ; à condition que la question des préalables soit vidée par les deux parties.
La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC a prolongé samedi 7 juin d’une année supplémentaire le mandat de la Guinée Equatoriale à la présidence tournante de cette organisation sous régionale, devrait normalement revenir à Kigali.
A la suite de cette décision, le Rwanda a décidé de se retirer de cette organisation sous régionale, dénonçant « l’instrumentalisation de la CEEAC par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres ». (Fin)