Près d’un million de nouveaux déplacés en 2023 en raison d’une flambée de violence en RDC (OIM)

Un jeune enfant mange de la nourriture dans un camp de personnes déplacées dans la province du Nord-Kivu, suite aux combats dans l’est de la RDC. © UNICEF/Jospin Benekire

Une recrudescence des attaques contre les civils par des groupes armés non étatiques a entraîné le déplacement de près d’un million de personnes en République démocratique du Congo (RDC) depuis janvier, a annoncé jeudi l’Agence de l’ONU pour les migrations. 

Depuis le début de l’année, la population civile a été sévèrement touchée par la violence et les attaques brutales perpétrées par des groupes armés non étatiques dans l’est de la RDC, entraînant des pertes en vies humaines, des déplacements massifs et une instabilité croissante. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que 6,1 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de la RDC, soit une augmentation de 17 % par rapport à octobre 2022. 

Sur le terrain, l’insécurité est toujours préoccupante.  Le 11 juin dernier, au moins 46 personnes ont été tuées, dont des enfants, et d’autres blessées à la suite d’une attaque menée par un groupe armé sur le site de déplacement de Lala, dans la partie orientale de la province d’Ituri. 

Selon l’OIM, l’attaque, qui aurait été menée par le groupe armé non étatique CODECO (Coopérative pour le développement du Congo), a également entraîné le déplacement de plus de 7 .800 personnes du site, ainsi que la destruction d’abris et de biens personnels. L’OIM condamne fermement cette grave violation du droit international humanitaire et rappelle que les attaques contre les civils peuvent constituer des crimes de guerre. 

«Cette attaque macabre récente témoigne des dangers intolérables auxquels les personnes déplacées en RDC sont confrontées quotidiennement», a déclaré dans un communiqué, Federico Soda, Directeur du Département des urgences de l’OIM, relevant que de telles « violations odieuses du droit international humanitaire et de telles attaques contre les civils pourraient constituer des crimes de guerre ».

Plus de 26 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire

Alors que le conflit s’intensifie, la situation humanitaire continue de se détériorer et des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë ainsi qu’à d’autres besoins critiques. Dans tout ce pays de la région des Grands lacs, plus de 26 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. 

Malgré l’insécurité et l’accès humanitaire limité à certaines parties du pays, l’OIM et ses partenaires se sont efforcés de fournir une aide d’urgence aux personnes déplacées et à celles affectées par la violence. Et en raison du chevauchement des crises – politiques, humanitaires et économiques – dans diverses parties de la RDC, l’OIM a procédé à « une intensification de ses opérations en RDC». 

«Cela permettra une réponse plus efficace à l’urgence humanitaire causée par l’escalade de la violence», a rappelé l’agence onusienne basée à Genève. (Fin)