Rapport Duclert sur le Rwanda : le Président français salue une avancée considérable

Paul Kagame et Emmanuel Macron lors du salon VivaTech, à Paris, en mai 2018

La Président français Emmanuel Macron a parlé d’une «avancée considérable dans la compréhension et la qualification de l’engagement» de la France au Rwanda après avoir reçu le Rapport préparé par «la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (1990-1994). »

Emmanuel Macron a salué «le remarquable travail scientifique» accompli par la Commission coordonnée par le Professeur Vincent Duclert à sa demande expresse.

Le Chef de l’Etat français a par ailleurs «encouragé la poursuite du travail de connaissance et de mémoire sur le génocide des Tutsi ». Dans ce cadre, Macron promet l’ouverture dans les jours qui viennent des «deux principaux fonds d’archives» sur ce dossier ainsi que «l’ensemble des documents cités dans le rapport de la Commission ».

La France où ont trouvé refuge nombre de génocidaires présumés s’engage aussi à les traduire en justice. La France «poursuivra ses efforts en matière de lutte contre l’impunité des personnes responsables de crimes de génocide », indique un communiqué la présidence française. Si un certain nombre de génocidaires ont été condamnés au Rwanda, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), et à l’étranger, beaucoup continuent d’échapper à la justice. Le Rwanda a ainsi adressé au moins 48 demandes d’extradition à la France, premier pays européen avant la Belgique (40 demandes).

Le Président français a également souligné que ce rapport sera partagé avec les autorités rwandaises, à travers sa publicité, et à l’ensemble du peuple rwandais dont la France salue la dignité et la capacité de réconciliation.

 « Nous espérons que ce rapport pourra mener à d’autres développements dans notre relation avec le Rwanda » et que, « cette fois, la démarche de rapprochement pourra être engagée de manière irréversible », a réagi la présidence française.

Dans ce cadre, le retour d’un Ambassadeur de France à Kigali « dans les prochains mois » serait « un pas supplémentaire » vers une normalisation, a-t-elle précisé. Même si la France a rouvert une Ambassade à Kigali, le poste d’Ambassadeur est vacant depuis 2015.

Emmanuel Macron s’exprimera « le moment venu » sur les enseignements qu’il tire du rapport, a indiqué la présidence. Emmanuel Macron a prévu d’effectuer une visite officielle à Kigali entre avril et mai, pendant la période hautement symbolique de la commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda.

La commission d’historiens dirigée par Vincent Duclert a été mise en place en 2019 par Emmanuel Macron pour faire la lumière sur le rôle de Paris, en lui offrant l’accès à l’ensemble des archives françaises, dont certaines n’avaient pas été ouvertes à la consultation. La commission Duclert a conclu à « un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes », au sein de l’Etat français. Mais ce rapport écarte l’idée d’une complicité de génocide.

Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2017, le président français a entamé un rapprochement diplomatique avec son homologue rwandais Paul Kagame. Un dégel amorcé après plusieurs années de tensions à cause d’un litige sur le génocide. Le Rwanda accuse la France d’avoir soutenu activement le régime génocidaire avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 qui fut le plus rapide et le plus atroce de l’histoire. (Fin)