RDC : le M23 alerte sur un génocide en gestation contre les Tutsi à Masisi

Les rebelles du M23 

Les rebelles du M23 (Mouvement du 23 Mars) alertent sur un génocide en gestation contre les Tutsi dans le territoire de Masisi à l’Est de la RDC et demandent à la communauté internationale d’intervenir.

Cette dénonciation se base sur les instructions transmises aux membres de la communauté tutsi dans le territoire de Masisi en Province du Nord-Kivu par les autorités congolaises.

A Masisi, les citoyens d’ethnie tutsi ont en effet reçu l’ordre de se rassembler dans les centres médicaux et les paroisses. Et ceux qui ne se présenteront pas aux lieux indiqués seront considérés comme membres du M23 et seront donc tués.

Le M23 informe que cet ordre est donné au moment où les FARDC (Forces Armées de la RDC) se sont d’ores et déjà retirées des villages habités majoritairement par les Tutsi et ont laissé la place à leurs alliés rwandais FDLR et congolais Maï-Maï pour qu’ils fassent ce qu’ils savent mieux faire, le Génocide.

Le M23 tire la sonnette d’alarme car ces méthodes utilisées à Masisi par le gouvernement de Kinshasa et ses alliés sont similaires à celles du génocide de 1994 contre les Tutsi du Rwanda, perpétré par les anciennes Forces Armées Rwandaises (ex FAR) et les miliciens interahamwe qui composent la division militaire du groupe politico-militaire FDLR, l’allié du gouvernement de Kinshasa.   

En effet, les autorités rwandaises de l’époque appelaient les Tutsis à se rassembler dans les églises, les stades ou tout autre endroit pouvant accueillir beaucoup de gens. Ensuite, ils étaient abandonnés aux mains des ex FAR et interahamwe qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Le gouvernement génocidaire était en charge de l’organisation des massacres et les ex-FAR et les Interahamwe en étaient le bras armé.

Afin de mettre en œuvre ce plan de génocide, le M23 dit que le gouvernement congolais vient de confier la charge des opérations dans le Masisi au Général de Brigade Mugabo Hassan connu pour son extrême collaboration avec les FDLR(appelés aussi ex FAR/interahamwe). 

Depuis la reprise des combats au Nord-Kivu entre le M23, un groupe armé constitué pour la plupart de Tutsi congolais, et la coalition gouvernementale, les Tutsi sont souvent confondus aux Rwandais qu’il faut « chasser du territoire de la RDC selon des messages relayés sur les réseaux sociaux ».

Des cas d’assassinat, des arrestations ou encore de destructions et de vol des biens appartenant à des membres de cette communauté sont rapportés. Même les Tutsi qui sont dans des forces loyalistes FARDC et PNC (Police nationale du Congo) et des services spécialisés ont été interpellés et lynchés.

La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, ce que Kigali a toujours nié. Les autorités rwandaises accusent, pour leur part, l’armée congolaise de collision avec les rebelles rwandais (FDLR).

Le M23 revendique le retour des réfugiés congolais majoritairement tutsi se trouvant au Rwanda et en Ouganda depuis près de 30 ans. Les combattants du M23 revendiquent la non-discrimination contre les Rwandophones. Ils revendiquent des questions politiques comme leur intégration dans l’armée mais aussi la libération de leurs prisonniers. Ils revendiquent la cessation de la haine tribale. Ils revendiquent que les FARDC soit une institution garantissant une protection équitable à tous.

Les FARDC, les FDLR et les Maï-Maï constituent le bras armé du gouvernement congolais dans sa guerre contre les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu situé à l’Est du pays. 

Le groupe FDLR est composée des extrémistes Hutu ayant fui le Rwanda vers l’Est de la RDC après leur implication dans le génocide des Tutsi en 1994. Depuis lors, les FDLR cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda depuis la RDC voisine en vue de parachever le génocide. 

Les Maï-Maï, ou parfois Mayi-Mayi, sont des milices tribales congolaises foncièrement hostiles à la présence des Tutsi en RDC qu’ils considèrent comme des étrangers à chasser du sol congolais. Les plus irréductibles considèrent même les Tutsi comme le cheval de Troie d’hypothétiques prétentions irrédentistes du Rwanda sur le Kivu. (Fin)