RESIRG asbl se félicite de l’arrestation en France de l’un des cerveaux du génocide

Déo Mazina, président de RESIRG asbl

Kigali: Le Réseau International Recherche & Génocide (RESIRG asbl) se félicite de l’arrestation en France de Félicien KABUGA, l’architecte et financier du génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994. Ci-dessous le communiqué signé par Déo MAZINA, le Président de

RESIRG asbl.

Félicien KABUGA, principal architecte et financier du génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda en 1994, vient d’être arrêté en France, à Asnières-sur Seines, près de Paris, où il résidait, sous une fausse identité, depuis plusieurs années.

RESIRG se félicite de cette arrestation, qu’il inscrit au crédit de la coopération judiciaire et policière internationale, du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), par l’entremise de son Mécanisme Résiduel pour les Tribunaux Pénaux Internationaux (MRTPI). Pour ceux qui en doutait encore, le crime de génocide est, et restera imprescriptible, et la lutte contre l’impunité doit se poursuivre.

Comme l’affirmait, le 7 avril dernier, Christiane TAUBIRA, l’ancienne Ministre française de la Justice et Garde des Sceaux, à l’occasion de La Journée Internationale de Réflexion sur le Génocide des Tutsis du Rwanda : « Ce fut un génocide en cette année de détresse 1994. C’est un génocide actuellement. Et dans un siècle, cela aura été un génocide. Vingt-six ans plus tard, nous devons aux victimes la vérité et la précision des mots. »

Félicien Kabuga était l’un des fugitifs les plus recherchés de la planète, car il est considéré comme le financier et l’architecte du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Il est, notamment, accusé d’avoir créé, financé, et armé les fameux miliciens INTERAHAMWE, ce groupe de jeunes tueurs qui, sous l’encadrement du gouvernement d’alors, ont semé la terreur et la désolation, en massacrant en seulement 3 mois, plus d’un million de Tutsis, ceux qui leur ressemblaient et ceux qui ont tenté de s’y opposer ou de les cacher.

Le pouvoir opératoire et la performativité de la parole de la Radiotélévision Libre des Mille Collines (RTLM qui est devenue célèbre pour ses appels aux meurtres et à l’extermination des Tutsis) auront poussé à l’exécution des pires atrocités. Le pouvoir de ses finances aura servi cadres politiques et administratifs, dans leurs officines de pensée, notamment le fameux parti politique dénommé Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement (MRND), réputé pour sa virulence contre les Tutsis et son idéologie génocidaire.

Dans sa mission de recherche sur les racines, sur les causes, sur les mécanismes et sur les conséquences de ce génocide, RESIRG (asbl) trouve primordial de traduire Monsieur Félicien KABUGA devant la justice, pour qu’il réponde de ses actes, de son rôle central dans le financement et dans la mise en place de l’infrastructure du génocide, et qu’il apporte les éléments nécessaires à la compréhension de ce « crime des crimes ».

Il s’agira entre autres d’apporter d’éventuelles nouvelles révélations, afin d’espérer, sinon lever le mystère du génocide, du moins mieux connaître ses rouages. Il faudra, pour cela, s’armer de patience, comme dirait Jean COCTEAU : “Ne jamais s’exciter au mystère, pour que le mystère vienne tout seul et ne trouve pas la piste brouillée par notre impatience d’entrer en contact avec lui.”

La préservation de la mémoire des victimes de ce génocide – mortes ou encore en vie – en dépend. C’est, enfin, une leçon et un espoir pour les générations futures, de quelque horizon qu’elles soient, de par le monde. (Fin)