RIB s’exprime sur les suspects paradés devant les medias avant leur condamnation

Le Rwanda Investigation Bureau (RIB, en charge des investigations criminelles) a défendu sa pratique consistant à parader les suspects devant les medias avant qu’ils ne soient condamnés, affirmant qu’elle ne viole pas le principe de la présomption d’innocence.

Le porte-parole de RIB Thierry Murangira a déclaré que lorsque RIB fait défiler un suspect devant les medias, il déclare clairement qu’il s’agit d’un suspect et non d’un condamné pour le crime allégué. «Nous disons toujours qu’ils sont soupçonnés d’avoir commis les crimes. Nous ne les appelons pas des criminels», a-t-il déclaré, ajoutant que la parade des suspects n’est interdite par aucune loi.

Thierry Murangira a fait cette indication dans une interview accordée à une chaîne de télévision locale. Il a noté que la parade des suspects fait partie des efforts de RIB pour s’acquitter de ses responsabilités qui sont : prévenir les crimes, aider les citoyens à obtenir des informations sur les crimes et comment ils sont commis, ainsi que s’assurer qu’il y a une coopération entre RIB et les citoyens.

«L’un des moyens de prévenir les crimes est d’exposer leur nature, les moyens par lesquels ils sont commis et ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis de tels crimes. Cela aide les gens à mieux comprendre les crimes afin qu’ils sachent comment s’en protéger», a-t-il déclaré. «De plus, les citoyens ont le droit d’être informés des délits», a-t-il ajouté.

La pratique de RIB et de la Police rwandaise consistant à faire défiler les suspects avant même le début de leur procès a fait l’objet de critiques de la part de la société civile. Le CLADHO(Collectif des Ligues et Associations des Droits de l’Homme) a récemment écrit au Ministre de la Justice pour dire que c’est «injuste» et «illégal» de faire défiler les gens de cette manière.

Entre autres choses, le CLADHO a cité la Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 11 qui indique que toute personne accusée d’une infraction pénale a le droit d’être présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été prouvée conformément à la loi dans un procès public au cours duquel elle a eu toutes les garanties nécessaires à la défense, y compris le droit à un avocat.(Fin)