
Le Président Kagame a décrit les trois piliers pour bâtir une sécurité stable en Afrique, à savoir : la prise de responsabilité en matière de gouvernance, la collaboration et l’intégration de la gouvernance et de la sécurité.
« Notre sécurité a souvent été perçue comme un fardeau qui devrait être porté par d’autres. Nous avons peu investi pour la maintenir, ce qui nous a empêchés d’obtenir les bénéfices escomptés », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos lors de l’ouverture du premier Sommet International sur la Sécurité en Afrique (ISCA) qui se tient à Kigali durant trois jours, du 19 au 21 Mai 2025.
Des délégués venus de 70 pays participent à ce Sommet, dont des responsables de la Sécurité, Police, Armée, et autres.
Le Président du Conseil de l’ISCO, Moussa Faki Mahamat, la Directrice Générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, et d’autres hauts responsables africains font partie des participants.
Le Président Kagame a relevé qu’investir dans la sécurité n’a pas donné de résultats pour la sécurité en Afrique et dans le monde.
Il a souligné que le lancement de la Conférence internationale de l’ISCA ne consiste pas seulement à organiser une conférence, mais aussi à ouvrir une plateforme permettant aux Africains de commencer à participer également aux discussions visant à la paix dans le monde.
« Poursuivre cette démarche ne signifie pas que nous serons vaincus, mais plutôt que l’Afrique sera un partenaire digne et capable de parvenir à la sécurité », a-t-il expliqué.
Puis il a décrit les trois piliers sur lesquels il faut s’appuyer pour parvenir à une sécurité optimale en Afrique.
Le pilier de la prise en charge de notre propre sécurité
« Nous avons trois piliers à mettre en œuvre, le premier est de nous l’approprier, nous ne devons pas nous plaindre des problèmes qui nous sont causés par des étrangers alors que nous sommes ceux qui en ont créé les causes. La souveraineté ne consiste pas seulement à protéger les frontières, mais à assumer la responsabilité d’assurer la sécurité du pays lui-même et du continent dans son ensemble », a-t-il noté.
Il a poursuivi en affirmant que si cela n’arrive pas, les pays africains perdront leur dignité et n’auront pas les moyens de gérer leur propre sécurité.
« Nous devons construire des institutions fortes pour notre continent, notamment l’Union africaine et le Conseil de Paix et de Sécurité, afin de relever les défis en matière de sécurité. »
Le pilier de la gouvernance et de la sécurité
Le président Kagame a souligné que les pays africains devraient prendre l’initiative d’intégrer la bonne gouvernance à la sécurité.
« Quand l’un est faible, l’autre souffre. Quand tout manque, la confiance est perdue et le progrès est perdu », a-t-il relevé.
La sécurité n’est pas une période sans problèmes. « Notre travail en tant que dirigeants est de créer un moyen pour que les citoyens puissent bien vivre, librement, profiter de leur vie, se tourner vers l’avenir et avoir un véritable espoir », a-t-il dit.
Le pilier de la coopération dans la gestion de la sécurité
Le président Kagame a relevé que la coopération internationale est essentielle au maintien de la sécurité en Afrique, soulignant qu’aucun pays ne peut y parvenir sans coopération avec les autres.
« Même si la situation intérieure se porte bien, aucun pays ne peut aujourd’hui gérer seul sa sécurité. Il existe des défis sécuritaires qui dépassent les frontières, notamment les épidémies, le terrorisme et la cybercriminalité, qui continuent de croître, parfois plus vite que les mesures prises par les pays pour les combattre. Mais la coopération doit aller au-delà de l’échange d’informations, de la coordination militaire et d’autres moyens, elle doit inclure des stratégies et elle doit être soutenue et innovante. La principale solution aux défis actuels en matière de sécurité repose sur notre capacité à créer des solutions », a-t-il poursuivi.
Il a souligné que le lancement de cette conférence de l’ISCA est la preuve que trouver des solutions en tant qu’Africains pour gérer notre propre sécurité est possible.
Il a déclaré que la réunion évaluera si l’Afrique a la capacité de le faire, et si elle constate que ce n’est pas le cas, des stratégies seront mises en place pour renforcer cette capacité grâce à la coopération de ses États membres.
Il a compris que cette plateforme nouvellement lancée devrait être un espace pour créer une volonté politique et pour prendre en compte les intérêts des pays et du continent dans son ensemble, en tenant compte des questions les plus urgentes.
Il a exhorté les participants à l’ISCA à ne pas simplement écouter les messages présentés lors de cette réunion et à rester calmes, mais à mettre en œuvre ce qui a été appris et à mieux résoudre les problèmes de sécurité.
Le président du Conseil de l’ISCA, Moussa Faki Mahamat, a remercié le Rwanda d’avoir accepté d’accueillir cette réunion, soulignant qu’elle constituera une bonne plateforme pour discuter de la manière dont l’Afrique peut gérer sa sécurité.
« L’Afrique devrait s’appuyer sur ses propres forces et se fixer des objectifs concrets pour lutter contre les défis sécuritaires », a-t-il indiqué. (Fin)