Les réfugiés du camp de Mahama au Rwanda dénoncent un cycle de rupture de stock de gaz de cuisine. Ils accusent un retard d’au moins deux semaines chaque mois, ce qui aggrave la situation de misère qui bat son plein dans ce camp de réfugiés burundais et congolais.
D’après le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, ces réfugiés demandent l’installation de plusieurs stations de distribution de gaz au lieu de la seule qui est actuellement opérationnelle.
Cette semaine, les réfugiés du camp de Mahama situé à l’est du Rwanda sont en train de recevoir une assistance de gaz de cuisine qui aurait dû être distribuée fin août dernier.
« C’est déplorable, c’est comme si depuis fin août jusqu’à ce jour, on n’a pas de combustible pour préparer la nourriture. Cela fait que parfois on peut passer une nuit sans rien mettre sous la dent à cause du manque de gaz de cuisine », laissent entendre des réfugiés burundais.
Dans la province de l’Est où est situé le camp, les environnementalistes sont farouches quant à l’abattage des arbres forestiers qui pourraient servir de bois de chauffe.
« Un réfugié surpris avec du bois de chauffage est puni de servitude pénale. Personne ne va dans les forêts pour chercher du bois », regrettent-ils.
Pour faire face à ce problème, « des réfugiés utilisent des troncs d’avocatiers, des vêtements usés, des pierres et tout ce qui peut chauffer la marmite », indiquent des réfugiés.
Cette problématique de rupture de stock de gaz culinaire se remarque depuis le début de cette année. Une seule station de distribution de gaz est opérationnelle. Les réfugiés réclament qu’il y ait installation de plusieurs autres stations.
Selon des agents du HCR, ce problème pourrait bientôt être résolu.
« Un autre entrepreneur a gagné le marché et des travaux d’installation d’une nouvelle station sont en cours au niveau du village 11, zone de Mahama II. Comme ça, on pourra diminuer les files d’attente et alléger le fardeau des réfugiés qui n’ont pas d’autres alternatives pour faire la cuisine », assurent-ils.
Des réfugiés s’en réjouissent mais restent sceptiques.
« Attendons de voir. C’est vrai que les travaux d’installation touchent à leur fin, mais on a toujours des inquiétudes. On soupçonne que le HCR pourrait nous donner de l’argent pour nous acheter nous-mêmes des bouteilles de gaz chez ces entrepreneurs. Là, nous sommes sûrs que certains réfugiés vont utiliser l’argent à d’autres fins, sachant que la misère frappe fort ici. Il faut que les gestionnaires fassent tous les contours de la question pour ne pas nous induire en erreur », font remarquer des Burundais.
Ces réfugiés exigent que le HCR, le PAM et le ministère en charge d’eux, le MINEMA, revoient à la hausse l’assistance en vivres et en monnaie, parce que les prix sur le marché ont sensiblement grimpé, passant du simple ou double, voire au triple pour certains produits vivriers de première nécessité.
L’agence rwandaise de développement, RDB, avait récemment déclaré que le taux d’inflation en flèche au niveau du pays pourrait affecter le panier ménager des populations vulnérables. Et les réfugiés de se voir en première ligne de cette menace.
Le camp de Mahama s’agrandit vite car il continue d’accueillir des Congolais qui fuient depuis la province du Nord-Kivu, ce qui suppose l’intervention de plusieurs humanitaires qui s’étaient désistés depuis le début du rapatriement volontaire pour les Burundais en 2020.
Il abrite actuellement plus de 55.000 personnes, toujours en majorité des réfugiés burundais. (Fin)