Camp de réfugiés de Mugombwa : les réfugiés et la communauté hôte ont initié ensemble des projets utiles à revenu

Les éleveurs des poules et leur agronome, avec la Chargée de Communications auprès du HCR/Kigali, Lilly Carlisle (3ème à partir de gauche).

Mugombwa (Gisagara): Faustin Ruhumuriza est un réfugié congolais vivant dans le camp de Mugombwa. Il est vice-président d’une association pour élevage de poules pondeuses composée de 15 personnes, dont 6 sont des réfugiés et 9 des Rwandais de la communauté hôte. 

« Au départ, le 17 Septembre 2021, notre projet a débuté avec mille poules pour 15 membres de l’association. Nous recevions des aliments du HCR pour nos poules. Nous avons bénéficié de formations pour faire marcher le projet. Le HCR nous a construit ce bâtiment abritant les poules pour 25 millions Frw. Puis il a cessé de donner des aliments. C’est à ce moment que des difficultés ont surgi. Nous n’avions pas la capacité d’approvisionner nos poules à temps et suffisamment. Les poules se sont entre-dévorées par stress, et manque de nourriture suffisante. La mortalité a augmenté. Il ne reste maintenant que 643 poules », déplore Rumuriza.

Interrogé sur l’état actuel de la coopérative, il reconnaît que les œufs récoltés ne peuvent pas financer les frais de fonctionnement du projet et l’achat des aliments de poules. 

« Notre vœu est de renouveler le poulailler : vendre les poules en place, chercher un appui et acheter une machine de 12 millions Frw pour mettre au point des aliments pour nos poules. La communauté nous a bien accueillis. Nous travaillons en entente ensemble. Les œufs que nous produisons ont lutté contre la malnutrition aiguë chez nos enfants réfugiés et la communauté hôte », poursuit Ruhumiriza.

Il informe que la coopérative a un compte en banque doté de 4 millions Frw.

« Les membres de la coopérative bénéficient de mille Frw qui restent chaque mois en moyenne, après avoir acheté l’aliment pour les poules. Chaque membre consacre deux jours par semaine pour le travail dans la coopérative. Mais pour cette saison, chaque membre a perçu 20 mille Frw pour l’achat des semences. Auparavant, quand le HCR donnait des aliments aux poules, chaque membre a perçu 100 mille Frw pour le minerval des enfants. Cela atteste que la coopérative demeure utile », fait-il encore remarquer.

Il rappelle que cinq projets d’élevage des poules de ce genre ont bénéficié de l’appui du HCR. Yacinte Mushimiyimna est une Rwandaise de la communauté hôte qui a accueilli les réfugiés. Elle apprécie le projet qui protège les enfants contre la malnutrition, et permet d’acheter les mutuelles de santé à temps pour bénéficier des soins médicaux.

« Si nous parvenons à avoir un appui pour les aliments des poules, le projet peut générer un revenu substantiel pour nos ménages », confie-t-elle.

Mais la coopérative est justement de permettre aux membres d’être autonomes, de se suffire dans la marche du projet. Mais rien n’empêche de relever les membres quand ils ont besoin d’une assistance pour continuer à travailler. 

Ruhumuriza informe qu’il y a d’autres projets identifiés pour l’élevage des porcs, l’agriculture du maïs, haricot, riz et soja.

Les membres achètent des fertilisants et des pesticides. L’entreprise AIF (African Improved Food) encadre les coopératives et achète le maïs. Cette dernière saison, AIF a acheté 83 tonnes de maïs. Tandis que 180 tonnes sont retenues pour la consommation des ménages. Le soja vendu est de 20 tonnes. Le maïs, le riz et le haricot cultivés dans les marais atteignent 55 ha. Ce genre d’activités existent aussi dans les camps de Kigeme (district de Nyamagabe) et Nyabiheke (district de Gatsibo). 

Selon l’ingénieur agronome Nshimiyimana qui encadre ces activités pour le compte du HCR, un total de 1427 ménages bénéficient chacun de 5 ares de terres, mais aussi de fertilisants et de pesticides.

« Nous dispensons des formations et des renforcements des capacités aux membres des coopératives. Les projets sont maintenant durables et utiles. 300 ménages de réfugiés et 11077 ménages locaux rwandais travaillent ensemble. Le grand défi est la rareté des terres pour permettre à plus de réfugiés d’initier des projets. Et peu de Rwandais ont accepté de partager leurs terres avec les réfugiés. Un total de 58 femmes engagées dans l’agriculture ont été renforcées dans l’agriculture et la lutte contre les violences liées au genre(GBV) dans le camp de Mugombwa », fait remarquer l’agronome Nshimiyimana.

Un peu plus loin, près du marais, quatre hangars de séchage du maïs ont été construits par le HCR et le Gouvernement rwandais pour un coût de $ 50 mille pour deux hangars. (Fin)