CEA : Vers une législation commune sur le VIH/SIDA

L’aspect maîtrise virologique pour les sujets atteints du VIH/Sida et la nature de service à délivrer (dans les centres pénitenciers ou de santé, hôpitaux, pharmacies, etc…) sont parmi les points focaux du projet de loi.

Le docteur [pas médecin] James Ndahiro, parlementaire rwandais au sein du parlement est-africain s’est confié à ARI : « L’intégration est synonyme de consensus et harmonisation ». Pour ce parlementaire, il faut intégrer chez soi ce qui existe et marche bien ailleurs. « Le Rwanda a beaucoup à offrir aux autres dans le domaine de la santé publique ».

Il cite également en exemple le respect des droits des personnes infectées, la diminution des préjugés en matière de stigmatisation et de discrimination à leur égard. Un paquet éducatif qu’il faudrait, à son avis, renforcer et proposer aux autres états EAC (East African Community).

La maîtrise virologique des personnes déjà infectées par le virus, comme point de dissension en terme de thérapie à proposer, fera l’objet d’une constitution d’une commission sanitaire qui effectuera des recherches « pas vraiment scientifiques », selon le docteur Ndahiro, mais axées sur la collecte des données fiables. Ces recherches conduiront à une harmonisation d’une loi commune en la matière, tout en tenant compte des avis et opinions des uns et des autres dans la région.

Le contexte harmonisation se réfère également aux services communs à proposer aux centres institutionnels existants dans la région tels que dans les prisons, les camps des réfugiés où l’on retrouve plus de personnes à haut risque.

Le nouveau projet de loi d’une législation EAC sur le VIH/Sida encourage une multiplicité des services et un stock suffisant de médicaments à proposer à faible prix. Le financement pour la construction d’une usine pharmaceutique régionale est l’un des points qui suscite une attention particulière.

Le Rwanda a souscrit au protocole sur un marché et une union douanière communs qui faciliteront des mouvements libres des personnes, des biens et des services dans la communauté de l’Afrique de l’Est ; ce qui constitue un danger pour ceux qui migrent loin de leurs familles, n’ayant aucune idée précise sur les zones les plus dangereuses où l’on pourrait facilement contracter le virus du VIH.

En 2008, les statistiques ont démontré que (en terme de morbidité et d’infection dans le même temps) le Kenya détenait 16%, la Tanzanie, elle, se situait à 9%, l’Uganda, lui, avait atteint 5%, tandis que le Rwanda était à 1%.

L’harmonisation de la future législation commune en matière de la gestion et de la prévention du VIH/Sida, qui remplacera celles déjà existantes dans les états de la région est africaine, est déjà en discussion du côté rwandais et à tous les niveaux de concertation (armée, police, forum des ONG’S, société civile, gouvernement, autorités de base,…)   Pour la partie rwandaise,les discussions en plénière sont prévues pour le mois d’avril de cette année au parlement, avant de proposer un projet de loi retravaillé aux autres états de la communauté.

En se basant sur les décalages statistiques répertoriés en matière de santé au niveau des états de la région, le président du forum des ONG’s sur le sida et pour la promotion de la santé au Rwanda, Aimable Mwananawe, a indiqué aujourd’hui lors d’une réunion de ces ONG que tous les acteurs qui ont participé à l’élaboration de ce projet de document juridique ont tenu compte des stratégies clés à prendre en considération.

Il s’agit, en l’occurrence, de la réduction de l’impact du VIH, les soins et traitements, et le volet social, allant de la prise en charge thérapeutique et nutritionnelle, en passant par le counselling, et autres formes de paquets médicaux existants à proposer.

Le Kenya, la Tanzanie et le Burundi ont une législation existante en la matière, contrairement à l’Uganda et le Rwanda qui n’en avaient pas jusqu’à présent. Pour Aimable Mwananawe, « le moment est donc venu pour tous les états de l’Afrique de l’Est d’harmoniser cette législation et de l’adopter dans un esprit consensuel possible, car elle sera vraiment bénéfique pour les populations de la région ».