Crise RDC-Rwanda: nouveau round le 6 mai à Bujumbura en présence du chef de l’ONU

António Guterres, Secrétaire général des Nations-unies, arrive vendredi 5 mai à Bujumbura (Burundi) pour participer au 11ème Sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région. 

Ce samedi 6 mai 2023, il est prévu une réunion de haut niveau avec la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement signataires de l’Accord-cadre, de hauts représentants des institutions garantes de l’Accord-cadre, à savoir l’UA, l’ONU, la CIRGL et la SADC.

La réunion examinera les progrès et les défis dans la mise en œuvre des engagements pris au titre de l’Accord-cadre signé à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 24 février 2013. “Elle mettra, entre autres, l’accent sur la nécessité d’une mise en œuvre intégrale des décisions prises dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda, ainsi que l’harmonisation entre les deux processus”, indique le Bureau de l’Envoyé spécial pour les Grands-Lacs.

Les échanges porteront également sur le processus de désescalade dans le rapport entre le Rwanda et la RDC. António Guterres évoquera la question congolaise avec William Ruto à l’occasion d’un dîner d’État offert par le Président du Kenya qui dirige la force régionale de la communauté d’Afrique de l’Est déployée à l’Est de la RDC. 

La réunion se tiendra dans un climat de tension entre Kinshasa et Kigali. Des tensions sont régulièrement enregistrées entre la RDC et le Rwanda. Leurs relations s’étaient normalisées avec l’arrivée du président Félix Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019, jusqu’à la résurgence en novembre 2021 de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars), qui avait été défaite en 2013.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, ce que les autorités rwandaises démentent. Les autorités rwandaises ont également accusé la RDC “d’opérer aux côtés de milices armées irrégulières”, dont les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.

Les autorités de Kinshasa ont par le passé nié toute collusion avec les FDLR. Mais dans un rapport publié le 18 octobre 2022, l’ONG Human Rights Watch a affirmé que des unités de l’armée de RDC avaient combattu les rebelles tutsis du M23 dans l’est du pays aux côtés des FDLR.

Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.

Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de 29 ans.  Ils avaient fui la purification ethnique dont les Tutsis congolais sont victimes dans leur pays d’origine, la RDC, avec la complaisance du gouvernement congolais. 

L’Accord-cadre a été signé par 13 pays et 4 institutions garantes dont l’ONU, l’UA, la CIRGL et la SADC, pour mettre fin aux cycles récurrents de conflits et à l’insécurité dans l’Est de la RDC. 

Les 13 pays signataires de l’Accord-cadre sont : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie, et la Zambie. (Fin)