Deux anciens réfugiés en provenance du Rwanda arrêtés à l’ouest du Burundi

Le bâtiment abritant le bureau provincial de Bubanza à l’ouest du Burundi

Le discours du président burundais Evariste Ndayishimiye commence à faire des victimes parmi d’anciens réfugiés dans les camps au Rwanda accusé de connivence avec le groupe rebelle Red-Tabara(Résistance pour un Etat de Droit)

Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, deux hommes de la commune de Musigati et Bubanza  en province de Bubanza (ouest du Burundi) ont été arrêtés par la police le lundi. 

Les concernés sont d’anciens réfugiés dans les camps au Rwanda. Ils sont membres du MSD (parti d’opposition) accusé par le pouvoir de Gitega d’être affilié au mouvement rebelle Red-Tabara entretenu par Kigali d’après le discours du président burundais. Ce que le Rwanda a nié.   

Rémy Minani et Jérémie Nijimbere ont été interpellés respectivement en commune de Bubanza et Musigati ce lundi, selon des témoins. 

Le premier était rentré du Rwanda il y a cinq mois. Avant de fuir vers le Rwanda voisin, il avait connu la prison au Burundi. Ce membre influent du parti MSD (Mouvement pour la solidarité et la démocratie) a été appréhendé par des policiers qui l’ont directement conduit au commissariat provincial de la police à Bubanza.

Le deuxième interpellé venait de passer 12 ans au Rwanda. Il y a quelques mois, il était rentré au Burundi avec un seul fils, laissant le reste de sa famille au Rwanda.

« Depuis son retour, les Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD) surveillaient ses mouvements. Ce lundi, ils ont appelé des policiers qui ont procédé à son arrestation », disent des voisins. Jérémie Nijimbere est détenu dans un cachot de la police à Musigati.

Les domiciles des deux hommes ont fait objet de fouilles mais rien de compromettant n’a été découvert, selon des habitants. La police n’a pas encore communiqué les raisons de leur interpellation.

Mais des sources proches du dossier affirment que la double arrestation est liée au discours du président Ndayishimiye qui a accusé vendredi dernier le Rwanda d’entretenir Red-Tabara, un groupe armé burundais basé dans le Sud-Kivu (Est de la RDC) dont la récente attaque à Gatumba non loin de la frontière avec le Congo a fait 20 victimes, selon le gouvernement burundais.

En 2021, les autorités burundaises ont accusé Alexis Sinduhije, leader du MSD notamment d’être le fondateur de Red-Tabara, un groupe armé considéré par les autorités burundaises comme « un mouvement terroriste ».

Les attaques de ce groupe armé avaient été qualifiées d’actes de terrorisme par le président Évariste Ndayishimiye lui-même. À l’époque, le parti avait nié ces allégations disant que « le terrorisme est contraire à sa philosophie politique ». (Fin)