Enabel et son personnel de plus de cent personnes visitent le site mémorial de Ntarama

Le Représentant Résident d’Enabel, Dirk Deprez, et le Chef de Mission adjoint de l’Ambassade de Belgique au Rwanda, Jean-Michel Swalens, posent des gerbes de fleurs sur les tombes.

L’Agence belge de coopération au développement (Enabel) et son personnel de plus de cent personnes ont visité cet après-midi le site mémorial du Génocide de Ntarama où reposent plus de six mille victimes Tutsi tuées pendant le Génocide de 1994.

« C’est important pour Enabel et son personnel d’effectuer ce déplacement sur le site de Ntarama afin de nous recueillir sur ce site où reposent plus de six mille victimes innocentes. C’est notre façon d’apporter notre appui aux familles des victimes au cours du processus de leur reconstruction post-Génocide. Nous commémorons le 29èmeAnniversaire du Génocide des Tutsi en exprimant notre solidarité avec les survivants. Ce qui signifie « commémorer en se reconstruisant et en devenant plus fort ». C’est dans cette perspective que nous œuvrons pour empêcher que le Génocide ne soit pas réédité ni au Rwanda, ni dans une autre partie du monde », a dit le Représentant Résident d’Enabel au Rwanda, Dirk Deprez.

Photos groupes.

Pour le Chef de Mission adjoint de l’Ambassade de Belgique au Rwanda, Jean-Michel Swalens, qui avait accompagné le personnel d’Enabel, une coopération durable a le devoir de combattre la discrimination envers des populations vulnérables, comme étaient les Tutsis du Rwanda avant le Génocide.

« Ce que l’on doit faire pour empêcher que le Génocide ne soit plus réédité, c’est de faire preuve de plus de justice, de solidarité et de lutte contre la discrimination. Nous devons vivre en faisant preuve de plus d’humanité et en posant des actes plus humains. C’est la meilleure voie de chasser les idées de violences et d’horreurs qui poussent à commettre des crimes indicibles, comme ce fut le cas durant le Génocide des Tutsi », a indiqué le diplomate Swalens.

Le délégué du personnel d’Enabel.

Pour le délégué du personnel d’Enabel, le Rwanda ne s’est pas éteint à cause du crime du Génocide.

« C’est un pays qui s’engage dans un processus de résurrection et qui se rebâtit. Nous œuvrons pour la reconstruction solide sous le leadership de nos responsables politiques. Le serment de « Never Again » doit devenir réalité. Nous sommes une Elite à l’avant-garde pour éviter la réédition des atrocités du Génocide. Nous utilisons nos efforts et nos capacités pour atteindre ce but », s ’est-il exprimé.

Le guide du site de Ntarama a pris son temps pour exposer aux visiteurs le processus de déshumanisation des Tutsis du Bugesera, jusqu’à leur extermination en 1994. Ces Tutsis ont été arrachés à leurs communes natales pour être parqués dans une zone inhospitalière pleine de mouches tsé-tsé, de paludisme, sans eau potable, sans une porte pour échapper aux malheurs.

L’attaque des réfugiés Tutsi exilés a été un motif pour massacrer à grande échelle les Tutsis du Bugesera. Ceux-ci seront exclus de l’école secondaire, de l’Université et de l’emploi. Ils seront expropriés de leurs biens. Jusqu’à l’attaque du FPR en 1990. La chasse aux Tutsi s’aggravera par des détentions et des massacres collectifs jusqu’au Génocide de 1994. Les combattants du FPR ont pu sauver quelques rescapés. Puis le Gouvernement issu du FPR rétablit l’unité des Rwandais et procède à la reconstruction du pays dans tous les secteurs, y compris la réconciliation nationale. Aujourd’hui, les Rwandais vivent dans un pays où règne la sécurité, la paix et le respect des droits de la personne. 

Le guide a le mérite d’avoir montré les modes d’exterminations des Tutsi de Ntarama, et les outils qui ont utilisés, ainsi que les diverses atrocités subies par les femmes et les enfants. (Fin)