La CNLG dénonce l’organisation en Belgique d’une conférence négationniste par l’Institut Seth Sendashonga

Kigali: L’Institut Seth Sendashonga (IScid) organise une conférence-débat sur la négation du génocide perpétré contre les Tutsi, le 23 février 2019 à Bruxelles. Cette association créée le 1er  mai 1999 à Bruxelles se présente clairement comme un forum de négationnistes dont le dénominateur commun est la propagation des idées négationnistes prêchant le double-génocide.

Cette conférence négationniste tenue deux mois avant la commémoration du génocide commis contre les Tutsi, c’est plus que jamais une preuve de l’existence des fossoyeurs de la mémoire qui se coalisent pour effacer les traces mémorielles de ce génocide consacré par toutes les instances internationales habilitées.

Les orateurs, de Filip Reyntjens, en passant par Faustin Twagiramungu, Jean-Baptiste Nkuliyingoma, Johan Swinnen, Gustave  Mbonyumutwa, et Dr Innocent Biruka, tous, partagent des positions négationnistes et s’évertuent à vouloir salir la mémoire des victimes et effacer les traces de ce dernier génocide du 20eme siècle. Ils défendent la fausse formulation de « génocide rwandais » dans le but de tenter d’introniser un imaginaire génocide qui aurait été commis sur des Hutu.

Or, il est un fait de notoriété publique qu’il n’y a eu qu’un seul génocide commis contre les Tutsi comme l’a nettement affirmé le Tribunal pénal International pour le Rwanda dès le tout premier jugement qu’il a rendu dans l’affaire Akayesu: « Il apparaît alors clairement que les massacres survenus au Rwanda en 1994 visaient un objectif déterminé : celui d’exterminer les Tutsis, choisis spécialement en raison de leur appartenance au groupe ethnique tutsi, et non pas parce qu’ils étaient des combattants du FPR (…) C’est un génocide qui a été commis au Rwanda en 1994, contre les Tutsi en tant que groupe » (TPIR, Jugement Akayesu, 2 septembre 1998, paragraphe 18).

Le fil conducteur de plusieurs publications de Filip Reyntjens depuis la fin du génocide perpétré contre les Tutsi est un tissu de mensonges et de falsifications de l’histoire. L’une de ses stratégies consiste à  utiliser toutes sortes de manipulations, tel des ouvrages, des articles et des colloques pour diaboliser les victimes tutsi, attaquer le leadership du pays incarné par le Front patriotique rwandais et renverser ainsi la responsabilité du génocide en l’attribuant aux Tutsi.

Tel est aussi le cas de l’ancien ambassadeur de Belgique au Rwanda d’aout 1990 à avril 1994, Mr Johan Swinnen.  De la manière la plus abjecte, Johan Swinnen fait sciemment des interférences entre le génocide perpétré contre les Tutsi et les massacres. Or, avant le génocide, il était à Kigali entrain de flirter avec le régime de Habyarimana, auteur du génocide. Pendant ces années, il a eu connaissance de tous les préparatifs du génocide et a, soit laissé faire, soit été un complice passif des génocidaires. Plutôt que de se remettre aujourd’hui en question, il préfère collaborer avec les négationnistes, proposer la relecture de l’histoire du Rwanda en niant la spécificité de l’extermination des Tutsi pour asseoir une version erronée des faits.

Ce recyclage de l’histoire, c’est ce que fait également Gustave Mbonyumutwa et son association négationniste Jambo ASBL. Cette association a été créée en Belgique par des enfants ou proches de génocidaires condamnés par la justice internationale ou par des juridictions rwandaises pour leur implication dans le génocide commis contre les Tutsi. Les membres de Jambo ASBL multiplient moult stratégies, allant de l’organisation des conférences négationnistes, candidatures aux élections communales, dépôt de plaintes qui visent à créer une tribune judiciaire où des négationnistes de tous bords seraient conviés pour ressasser leurs théories malsaines.

Faustin Twagiramungu, un vieil habitué des conférences et déclarations négationnistes fait aussi partie des orateurs du jour. Il se propose de gloser sur la terminologie génocide rwandais. Il affirme qu’au Rwanda, il y a eu des affrontements entre la majorité et la minorité ethnique, que les majoritaires ont raison, que les minorités ont tort. De manière explicite, il nie le génocide perpétré contre les Tutsi. Il feint d’ignorer qu’il a observé en direct le déroulement de ce génocide, et que s’il est en vie, il le doit au FPR qui l’a sauvé des génocidaires qui le traquaient pour l’éliminer en tant qu’opposant au régime Habyarimana.

Il en est de même pour Jean-Baptiste Nkuliyingoma, l’un des ténors du Mouvement démocratique républicain MDR-PARMEHUTU, ce parti politique extrémiste qui, créé en 1959, a été ressuscité en 1991 par les nostalgiques de la haine ethnique. De nombreux leaders de ce Parti, dont Shingiro Mbonyumutwa et Jean-Baptiste Nkuliyingoma, ancien journaliste de la radio d’Etat du parti unique le MRND, incarnent encore aujourd’hui une idéologie divisionniste qu’ils cherchent à perpétuer en Belgique en vue de brouiller les préparatifs de la 25eme commémoration du génocide commis contre les Tutsi.

En somme, ces faits montrent que les conférences-débats comme celle organisée par l’Institut Sendashonga en Belgique le 23 février 2019 s’inscrit dans le contexte des activités négationnistes organisées par des individus nostalgiques de l’ancien régime génocidaire. Ils doivent de ce fait, être décriées et les organisateurs démasqués.

La CNLG remercie d’avance tous ceux qui reconnaissent et agissent pour la dignité des victimes et des survivants du Génocide perpétré contre les Tutsi. Elle encourage les Rwandais et les amis du Rwanda à unir leurs forces dans la lutte contre le négationnisme. (Fin)