La CNLG se félicite de la décision de la Justice Française de juger le Dr. Munyemana Sosthène

Le Dr Munyemana, alias « le boucher de Tumba », a effectivement été l’un de ceux qui ont coordonné et mis en œuvre le Génocide perpétré contre les Tutsi à Tumba (Huye) en particulier et dans l’ancienne préfecture de Butare en général.

A.  QUI EST LE Dr MUNYEMANA SOSTHENE ?

Munyemana est né le 9/10/1955 à Mbare, de l’ancienne commune Musambira, en l’ancienne préfecture de Gitarama. Ses parents sont Kangabo Balthazar et Nyirahabimana Charlotte.

Apres avoir fait ses études de médecine à l’Université Nationale du Rwanda, à Butare, Munyemana est allé se spécialiser en gynécologie à l’Université de Bordeaux II en France. A son retour, il a travaillé à l’hôpital Universitaire de Butare tout en donnant des cours à la Faculté de Médecine. Lors du Génocide perpétré contre les Tutsi, Munyemana résidait dans la cellule de Gitwa à Tumba. Il a épousé Muhongayire Febronie avec laquelle il a eu trois enfants.

Lors du Génocide, son épouse n’était pas au Rwanda, elle était en France. Selon Munyemana, il était en congé depuis le 29/3 jusqu’au 9/5/1994, période qui lui a permis de participer activement au Génocide perpétré contre les Tutsi.

Munyemana s’est après rendu en France ou il réside toujours aujourd’hui.

 La plainte contre lui a été portée en 1955 par le Collectif Girondin pour le Rwanda et la Fédération Internationale pour les Droits de l’Homme (FIDH), laquelle plainte a été examinée par la Justice Française en 2001.

  Un mandat d’arrêt international a été délivré par le Rwanda et mis sous notice rouge par Interpol en 2006.

  Il a demandé le statut de réfugié qui lui fut refusé en 2008.

  En 2010 le Rwanda a demandé à la France son extradition sans succès.

  Il a été mis en examen pour crime de génocide le 16/1/201, son passeport lui fut confisqué et il a été dès lors tenu de se présenter régulièrement au poste de gendarmerie.

B. LA PLANIFICATION DU GENOCIDE PERPETRE CONTRE LES TUTSI A TUMBA ET LA PARTICIPATION DU DR MUNYEMANA SOSTHENE.

Le Génocide a débuté le 7/4/1994 mais Butare a d’abord connu un certain calme quoique dans les communes avoisinantes les maisons des Tutsi furent incendiées, leur cheptel abattu et leurs biens pillés dans les communes de Gishamvu, Maraba et Runyinya. Celui qui était préfet a l’époque, Jean Baptiste Habyarimana a tout fait pour pacifier la situation jusque lors de son limogeage le 19/4/1994.

Ce préfet a été remplacé par Nsabimana Sylvain ; celui-ci et le Colonel Tharcisse Muvunyi ont commis le Génocide à Butare et ont été logiquement tous les deux condamnés par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.

Le Génocide à Butare a été soutenus par des politiciens de haut rang dont notamment ceux-ci : Sindikubwabo Theodore, Kambanda Jean, Pauline Nyiramasuhuko,  Nsabumukunzi Straton qui était ministre de l’agriculture, Callixte Kalimanzira qui était un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur, et d’autres.

1.     MUNYEMANA A INCITE LA POPULATION A TUER LES TUTSI DANS LA VILLE DE BUTARE.

Le 17/4/1994, le conseiller Francois Bwanakeye a tenu une réunion avec la population de Tumba pour prendre des mesures pour leur sécurité.

Il y a été décidé d’installer des barrières et organiser des rondes protéger la population. A cette époque dans le secteur voisin de Mubumbano les maisons des Tutsi étaient déjà en train d’être incendiées. Mais Munyemana  pris la parole et dans un discours incendiaire incita la population a tuer les Tutsi. Il avait à ses côtés, Joseph Hitimana alias Ruganzu, qui était chef de service chargé de l’agriculture dans la commune de Ngoma, originaire de Gitarama et président du MDR Power, Simeon Remera, qui était assistant médical  à l’hôpital de Kabutare et président du CDR à Butare; Madame Simeon Remera, infirmière à Rango, Thierry, président du CDR à Tumba, et Francois Bwanakeye, conseiller et commerçant.

Dans son discours, Munyemana a dit notamment ceci:  «L’ennemi est parmi nous, j’héberge pour le moment 15 Hutu qui viennent de Kigembe fuyant les Inkotanyi qui arrivent par la frontière avec le Burundi»

Le lendemain la population est restée chez elle. Ce jour-là, Kanyabashi qui était le bourgmestre de la commune Ngoma avait exhorté la population a rester chez elle pour éviter que celle-ci se mette à fuir, ce qui permettra plus tard de trouver les Tutsi et les massacrer en grand nombre.

2.   QUELQUES FAMILLES DE TUTSI MASSACREES A TUMBA ET BUTARE DE PAR  MUNYEMANA SOSTHENE

Pendant le Génocide, Munyemana a été aperçu vêtu de feuilles de bananier, d’abord armé d’une lance, puis d’un fusil. Avant de les tuer, il enfermait les Tutsi dans les bureaux du Secteur Tumba dont il avait les clés.

Les premiers Tutsi qui ont été tues étaient sélectionnés parmi les intellectuels, les commerçants, et ensuite les autres ont suivi.

Les premiers à être tués ont été la famille de Francois Karanganwa et d’autres dont Emmanuel Twagirayezu, Gerard Simpunga, (alias Mambo), la famille Nyamushi, et d’autres dont les corps ont été jetés dans une fosse commune derrière les bureaux du Secteur Tumba. Le jour où ils furent massacrés, Munyemana était armé d’un fer à béton avec lequel il cognait sur ses victimes.

Le 22 avril 1994, Munyemana et d’autres tueurs tels Gasana (ABEF), Gatabazi (De la faculté d’agronomie), Remera, Kabiri et Walter ont commencé à traquer les Tutsi, maison après maison ; des témoins ont dit que ce jour-là, Munyemana et les autres tueurs étaient armés de machettes Aloys Kamongi fut le premier à être tué.

Ils sont allés traquer le nommé Laurent Keberanya (alias Somali) qui s’était réfugié dans la bois de Mukura ; il y fut débusqué et tué,

Ceux qui ont été tués par Munyemana sont nombreux et ont subi les pires supplices. Munyemana a tué des Tutsi à d’autres endroits comme à Ngoma, Kabakobwa en Secteur de Nkubi, et à Musambira. (Fin)